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Salle de dégustation et distillerie : le Domaine de Marquestau prévoit de s'agrandir

Stratégie
mardi 13 juin 2023
Salle de dégustation et distillerie : le Domaine de Marquestau prévoit de s'agrandir

Les 4 associés du Domaine de Marquestau : Jean-Michel Lamothe, Julien Tastet, Thomas Dufau et Sébastien Sarrade. Credit Photo : Domaine de Marquestau

Jean-Michel Lamothe a l'Armagnac dans le sang. En 1993, il a repris l'entreprise familiale basée à Hontanx avec l'envie de faire rayonner cet alcool longtemps oublié. Le Domaine de Marquestau qui s'est récemment lancé dans l'export prévoit également de faire sortir de terre, courant 2024, une distillerie avec pour objectif, de tendre vers l'autosuffisance.

« Le Domaine de Marquestau, c'est une histoire d'associés et d'amitié. Avec mes partenaires, nous nous considérons comme une startup de l'Armagnac et nous voulons faire connaître cette eau de vie au-delà de nos frontières. » Ces mots, se sont ceux de Jean-Michel Lamothe, l'un des 3 fondateurs du Domaine de Marquestau. Depuis plus de 20 ans, il est accompagné sur ce projet par 4 amis, eux aussi passionnés par l'Armagnac et par le terroir landais : Julien Tastet, Thomas Dufau et Sébastien Sarrade. Ensemble, ils ont pour ambition d'apporter leur vision et leur modernité à cet alcool 7 fois centenaire. « Fin 2023, nous allons investir dans une boutique assez moderne. Les clients pourront venir acheter de l'Armagnac, du vin, mais ils auront également à leur disposition une salle de dégustation. » Un projet ambitieux auquel devrait s'ajouter un second : une distillerie. « Nous aimerions qu'elle soit finalisée au second semestre 2024. Elle devrait nous permettre d'augmenter drastiquement nos volumes de production et de nous implanter encore plus durablement sur le territoire. » Le budget de cette nouvelle infrastructure s'élève à plus d'un million d'euros. Les devis ne sont pas encore finalisés mais le Domaine de Marquestau devrait bénéficier, entre autres, d'une aide de la Région Nouvelle Aquitaine.

Premières exportations en 2023

Pour comprendre l'histoire du Domaine de Marquestau, il faut remonter à ses racines. « Je suis le viticulteur de la bande. Tout petit déjà, j'étais passionné par cette filière », raconte Jean-Michel Lamothe. « Je venais dans la ferme de mon oncle et de ma tante, je travaillais avec eux. Ils m'ont appris la valeur du travail et le respect des produits. » En 1993, Jean-Michel Lamothe récupère les clés du domaine avec une idée en tête : allier tradition et modernité. « Ces terres ont longtemps été une histoire de famille. Mon oncle et ma tante cultivaient, mais ils avaient aussi des élevages. Aujourd'hui, on a envie de respecter leur héritage et celui de cet alcool, tout en montrant qu'on peut le boire de différentes manières. » Les quatre associés se posent alors la question : comment apporter quelque chose de nouveau à l'Armagnac ? « En 2013, nous avons créé notre marque en lui donnant le nom du Domaine : Marquestau. D'abord nous avons produit uniquement de l'Armagnac et puis très vite, du vin mais aussi des produits dérivés. »

Pour Jean-Michel Lamothe, c'est en se diversifiant qu'ils peuvent réussir à se démarquer. « Les débuts n'ont pas été évidents. On a eu du mal à pénétrer le marché. D'abord parce qu'on s'est rendus compte qu'il y avait une certaine concurrence. Mais également parce qu'il y a, je crois, une certaine méconnaissance de ce produit. » Pour se faire connaître, Jean-Michel Lamothe le sait, il n'existe pas de recette miracle, si ce n'est le temps et la patience. Et une bonne dose de marketing. « Au départ, on a eu des échecs avant de trouver notre ligne de conduite. C'est la persévérance et je crois, notre bonne connaissance du produit qui nous ont permis de tirer notre épingle du jeu. » Début 2020, les 4 associés ont réussi à nouer des partenariats avec des grossistes, des cavistes à l'échelle nationale mais aussi, plus récemment, à s'exporter dans tout l'Hexagone. « Notre premier export, c'était il y a tout juste 2 mois. Et notre deuxième, c'était ce mois-ci, en juin. »

Si l'ouverture à de nouveaux marchés est généralement synonyme de la bonne santé d'une entreprise, c'est aussi un challenge. « Nous allons très rapidement devoir augmenter nos volumes. Pour maintenir le rythme, nous avons pour objectif de multiplier nos productions d'Armagnac, mais aussi de vin. Il va donc nous falloir plus de vignes. Notre objectif, sur les 5 prochaines années est de doubler la superficie et d'arriver à 60 hectares de pieds. »


Une distillerie avec des panneaux solaires

Autre levier marketing pour Jean-Michel Lamothe : la communication. « Il y a le savoir-faire et le faire-savoir. Aujourd'hui, l'étable dans laquelle on reçoit, c'était celle où dormaient les animaux qu'élevaient mon oncle et ma tante. Nous l'avons modernisée et réhabilitée en salle de restaurant mais aussi de réunion. L'idée est d'avoir un lieu convivial, de partage, mais aussi d'un très bon niveau gastronomique. » Un lieu pour recevoir et faire goûter les produits. Les 4 associés ont ainsi voulu mettre les petits plats dans les grands et ils ont embauché un chef, ainsi qu'une équipe qui sert en salle. Une démarche qui devrait également leur permettre de développer le tourisme d'affaires. « On aimerait s'ouvrir aussi aux groupes et aux particuliers. Avec ce restaurant, c'est une sorte d'économie circulaire que nous voulons mettre en place. Ceux qui viendront dîner ou passer la soirée chez nous, ne pourront pas rester dormir. Nous ne proposons pas ce service. En revanche, nous pourrons les rediriger vers les auberges voisines. »

Jean-Michel Lamothe le sait, après une belle croissance en 2022 et un chiffre d'affaires dépassant le million d'euros, 2023 sera une année charnière. Pour le viticulteur, les investissements vont se faire en 3 phases. Après l'étable et les différents recrutements qui y sont associés, il y aura la boutique puis la distillerie. « Pour la boutique et la salle de dégustation, les travaux devraient démarrer en octobre prochain. Pour la distillerie, nous allons attendre le second semestre 2024. » L'objectif avec ces agrandissements : centraliser l'ensemble des productions et tendre vers l'autosuffisance.

« La distillerie sera accompagnée d'une winery, c'est-à-dire un chais de vinification. Sur le toit, nous allons installer des panneaux solaires pour pouvoir être autonomes en électricité. Les chais eux, approcheront de la neutralité énergétique. » L'idée de l'équipe du Domaine de Marquestau est également de se tourner vers la régénération des sols. « On veut recréer des sous-bois et faire revenir un véritable écosystème. Le but est d'avoir plus d'insectes, mais également d'oiseaux. » Autre objectif RSE pour Jean-Michel Lamothe : tendre vers le 0 déchets et le 0 plastiques d'ici 5 ans. En attendant, l'équipe du Domaine de Marquestau se concentre sur ses objectifs à court terme : devenir un lieu incontournable dans le département. « D'ici quelques mois, j'aimerais qu'on puisse recevoir 6000 personnes par an avec des concerts, des évènements autour de l'Alambic. Nous sommes vraiment sur une stratégie de communication mais aussi sur un développement commercial : nous développons une flotte commerciale avec des agents commerciaux qui vont être un peu partout en France. On essaie de se structurer au maximum et on se prépare à absorber tous les projets à venir. »

Domaine de Marquestau 
Année de reprise du Domaine : 1993
Société basée à Hontanx
Nombre d'employés : 4 associés + 5 salariés
Chiffre d'affaires en 2022 : 1M