Le chaudronnier Mécaméto va lever 2 M€ pour accompagner son développement - Premium

Deux amis qui, en juillet 2018, créent leur entreprise et leur emploi. En 2 ans, ils ont embauché 34 personnes et racheté une PME du même secteur en Charente. D'anciens collègues, Guillaume Brillat et Nicolas Girent sont devenus co-gérants de leur SAS de chaudronnerie industrielle implantée à Lons. Cœur de métier : centrales de méthanisation et barrages hydroélectriques. On ne peut pas parler de marché de niche mais d'hyperspécialisation. Il y a peu d'acteurs dans ces filières qui représentent à parts égales la structure du chiffre d'affaires de l'entreprise.Pour la méthanisation, les principaux concepteurs et constructeurs de centrales en Europe sont des industriels roumains, polonais et danois. L'unité BioBéarn de Total Energies, inaugurée récemment, a par exemple été construite à 80% par une entreprise danoise, les 20 % restants ayant été affectés à parts égales à Mécaméto et l'un de ses concurrents. La France est en retard dans ce domaine. Pour la filière hydroélectrique, Mécaméto partage ses marchés avec quelques acteurs français. Les chargés d'affaires de la PME scrutent avec attention les appels d'offres publics comme privés et suivent individuellement leurs dossiers, du chiffrage à la pose en passant par la fabrication. « Avec notre bureau d'étude, notre atelier et nos équipes de poseurs, on gère toute la chaîne de valeurs. Cela permet une grande réactivité. Portes d'écluses, vannes de barrages, conduites forcées en montagne ; on est là sur des ouvrages imposants qui nécessitent des qualifications particulières et des "conduites sportives" pour les équipes. Le soudage dans les conduites se fait sur place, on y tient debout. »Un nouveau marché qui s'annonce prometteur Les deux jeunes dirigeants travaillaient déjà ensemble avant de rejoindre CAM Energies services, la filiale du Crédit Agricole dans les énergies renouvelables. La liquidation judiciaire dont elle a fait l'objet en 2018 a fait du bruit. Ils avaient un solide savoir-faire et ont donc rappelé leurs portefeuilles respectifs de clientèle pour évaluer s'il les suivraient pour finir leurs chantiers en cours. Les chantiers finalisés, les commandes se sont enchaînées avec un premier CA en 2020 de 1.3M€, progressant à 2,3 M€ l'année suivante. Mecaméto a bénéficié des programmes d'accompagnement à la création du réseau Entreprendre et suivent désormais un programme dédié pour leur développement.L'entreprise va ajouter une brique à son activité. Si jusqu'à présent, elle se positionnait dans les services de construction, elle a terminé de concevoir son prototype de micro méthaniseurs qu'elle destine à un marché très ciblé : celui des collectivités territoriales. La feuille de route est écrite puisque l'on connaît aussi le calendrier. Au 1er janvier 2024, les collectivités devront, en application du troisième volet de la loi AGEC (anti-gaspillage pour une économie circulaire) proposer des solutions de valorisation des biodéchets. Ces déchets devront être soit compostés soit méthanisés. La question de la gestion de l'espace sera posée « L'idée est de proposer des conteneurs. On a développé le produit, on travaille sur le brevet et on se prépare à lever 2 M€ en septembre prochain en étendant notre périmètre de partenaires avec le concours de l'ADI Nouvelle Aquitaine. Le rachat que nous avons opéré en décembre dernier en Charente nous offre la capacité de nous lancer en production. »Les conteneurs maritimes ont la coteAu-delà des collectivités, dans la gestion des cuisines centrales par exemple, la solution peut s'avérer pertinente pour des PME de l'agroalimentaire, des artisans et professionnels de la Restauration. Dans leurs prévisions, Nicolas Girent et Guillaume Brillat visent la captation de 0,6% d'un marché qu'ils prévoient très porteur. Cela devrait les conduire à installer une vingtaine de conteneurs de 22 pieds équipés de mini centrales de méthanisation. La commercialisation débutera en septembre 2024. « Tout le monde va un peu à reculons sur la mise en œuvre de cette loi. Nous pensons que le demande sera tardive mais forte. La stratégie est donc d'être prêts pour le salon des maires 2024 où nous présenterons notre produit. Dans cette perspective, nous travaillons déjà ici avec trois communautés de communes.»Pour les deux dirigeants, la plus grosse contrainte n'est pas le volume d'affaires mais la gestion complexe de trésorerie, situation courante pour les industriels positionnés sur des procédures et chantiers longs. MécamétoCréation 2018Siège social à Lons36 salariésCA 2023 prévue : 2,5 M€ A propos de conteneurs maritimes

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