Après l'inauguration des nouveaux locaux, quels projets pour Lespiaucq Bois ? - Premium

A Saint-Geours de Maremne, dans la zone Atlantisud, nombreuses sont les entreprises qui fleurissent ici et là. A quelques pas de l'enseigne Les Chanvres de l'Atlantique, c'est la société Lespiaucq Bois qui s'est installée. Cette entreprise familiale, fondée en 1974 et spécialisée dans les murs à ossature bois et la construction de charpentes, avait vu, il y a trois ans, son site historique d'Angresse ravagé par les flammes. Depuis, Éric Lespiaucq, fils du fondateur, a tout fait pour donner un second souffle à sa société. « Faire en sorte que l'équipe reste soudée, assurer un emploi pour mes salariés et relocaliser ma production … Tels ont été mes objectifs dans les mois qui ont suivi ce sinistre », raconte le gérant. Aujourd'hui, l'équipe de 15 salariés travaille dans des locaux flambants neufs répartis sur 17.000 mètres carrés. Des infrastructures dont l'investissement global dépasse les quatre millions d'euros. Un budget conséquent, quand on sait qu'il a fallu repartir de zéro, ou presque. Aujourd'hui, Éric Lespiaucq qui veut se tourner vers l'avenir et commence à structurer de nouveaux projets, vise les 3,5 millions d'euros de chiffre d'affaires. Interrogé sur sa capacité à rebondir, il répond que c'est, notamment, une solidarité sans faille qui a permis à l'entreprise de tenir debout. Rencontre. Une solidarité landaise« L'incendie s'est déclaré dans la nuit du 14 au 15 décembre. Nous vivions à proximité du site de production et nous avons été réveillés par les flammes. Lorsque nous sommes arrivés, la façade du bâtiment était déjà en feu », raconte Éric Lespiaucq. Un sinistre qui a été vécu comme un drame familial, surtout pour son père, le fondateur de la société qui considérait cette usine « presque comme l'un de ses enfants », évoque t-il. A l'époque, une enquête est ouverte pour déterminer l'origine de l'incendie. « L'expert a conclu à deux départs de feux distincts et la piste criminelle a été retenue. » Ce soir-là, tout a brûlé, ou presque. « Ce qui nous a sauvés, c'est que nos bureaux n'ont pas été touchés. Ça nous a permis de sauver un certain nombre de documents et autres éléments, indispensables à notre fonctionnement. » Après ça, il a fallu relocaliser la production et maintenir une activité pour les salariés. « Même si nous avons perdu 30% de nos effectifs, j'ai fait mon possible pour que les membres de mon équipe puissent se dégager un salaire rapidement. J'ai positionné des salariés à moi chez des clients, voire des concurrents », raconte Éric Lespiaucq. Une stratégie qui lui a permis de relancer ses productions au bout de quelques semaines. « En quatre mois, nous avons connu quatre localisations, entre le Pays basque et les Landes, avant de nous installer dans un atelier en location à Saubion. » Pour le fils du fondateur, c'est aussi la fidélité des clients qui les a maintenus à flots. « Nous avons eu des commandes de ceux qui nous suivaient depuis le départ, voire même de concurrents. Également, certains charpentiers nous ont prêté leurs machines pour que nous puissions avancer. La solidarité qu'il y a eu autour de nous, sur le territoire, nous a vraiment sauvés », affirme le dirigeant. Il a ainsi pu regrouper son équipe et relancer ses productions. « C'est depuis ce site de Saubion que nous avons démarré la construction des ateliers de Saint-Geours-de-Maremne où nous nous sommes installés à l'été 2022. » Un emplacement stratégique pour Éric Lespiaucq. « La zone Atlantisud ne cesse de grandir et de prendre de l'ampleur. Notamment grâce à sa localisation : en bord d'autoroute, avec cet axe entre Bordeaux et Bayonne. Nous nous sommes ainsi rapprochés de certains de nos clients et nous continuons à en démarcher de nouveaux », détaille le dirigeant.Les nouveaux locaux de Lespiaucq Bois à Saint-Geours-de-Maremne. Crédits : Lauriane Negron Acquérir une nouvelle ligne de productionAinsi, c'est dans des locaux de 4.000 mètres carrés que se sont installées les équipes de Lespiaucq Bois. « Nous avons construit les usines d'abord, pour favoriser nos productions avant de terminer de bâtir nos bureaux, en juin dernier. » Des infrastructures auxquelles pourraient s'ajouter, dans les mois ou les années à venir, un nouveau bâtiment. « Nous nous sommes laissés la possibilité d'ajouter un autre atelier », explique Éric Lespiaucq. En tout, ce sont 4,5 millions d'euros qui ont été nécessaires pour rebâtir. « L'assurance a apporté une enveloppe de 3 millions d'euros. Puisque l'enquête a déterminé qu'il s'agissait d'une piste criminelle et que toute fraude éventuelle a été écartée, nous avons été dédommagés. Le reste de la somme a été investie en fonds propres et par l'entreprise. »Rebâtir, donc, mais en continuant d'aller de l'avant. Éric Lespiaucq l'affirme, il veut continuer à s'inscrire dans une démarche innovante. « Dans un futur proche, je souhaite que nous puissions développer le mur fini ; c'est-à-dire faire beaucoup plus de préfabrication en usine. Aujourd'hui, j'aspire à monter une ligne de production pour l'ossature bois, pour réaliser notamment des caissons de toiture. Le but, à terme, est de pouvoir augmenter notre chiffre d'affaires. » Une restructuration qui s'inscrit dans la volonté de transformation de la société, qui s'est maintenue au fil des années. « Si au départ on fabriquait du lamellé-collé, on a progressivement arrêté cette production, qui était un produit relativement important pour des bâtiments de grande ampleur. Néanmoins, j'ai senti que la marché allait se renverser. J'ai donc vendu une partie de mes machines et acheté des machines à commande numérique. » Une stratégie gagnante pour le chef d'entreprise qui veut continuer à évoluer avec les tendances du marché. Aujourd'hui, l'entreprise se concentre uniquement sur la prestation de services, de conception, fabrication et livraison de charpentes et maisons neuves. « Parmi nos clients, nous avons essentiellement des entreprises et je dirai environ 20% de particuliers », détaille le chef d'entreprise. « Et de plus en plus, le marché se tourne vers des constructions qui respectent les normes thermiques et énergétiques. Aujourd'hui, nous avons un bureau d'études qui nous permet de faire ce travail notamment et qui devrait nous permettre d'évoluer encore dans les années à venir. »Lespiaucq BoisAnnée de création : 1974Implantation : Saint-Geours-de-MaremneEffectif : 15 salariés CA en 2023 : 3,5 M€

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