Placéco Landes, le média qui fait rayonner l’écosystème

Votre édition locale

Découvrez toute l’actualité autour de chez vous

A Blanquefort, MMT-B lance l’après-Ford avec le démarrage de la production pour Wattpark

Stratégie
mercredi 06 décembre 2023

Alors que l’historique contrat avec Ford prendra fin en 2027, MMT-Bordeaux (ex-Magna) a entamé un vaste chantier de diversification en vue de séduire plusieurs clients à même de mobiliser les vastes surfaces industrielles de ce site à Blanquefort et de pérenniser les quelque 500 emplois en CDI toujours actifs. Une première production vient de démarrer pour la startup Wattpark.

En milieu d’année, on passait des espoirs à une première victoire pour MMT-B à Blanquefort, qui opère l’ex-site Magna (précédemment Getrag Ford) repris quelques mois auparavant par le groupe allemand Mutares. Un partenariat était conclu avec la startup francilienne Wattpark, qui se présente volontiers comme le Airbnb de la recharge pour véhicule électrique, en vue de produire pour cette dernière les bornes permettant aux utilisateurs de monétiser leur place de parking électrifiée. Il y a quelques jours, une nouvelle étape a été franchie, avec la mise en service d’une première ligne de production sur une - petite - partie de cette - très vaste - usine girondine. Entre temps, MMT-B est entrée au capital de Wattpark a engagé quelque 2 millions d’euros sur ses fonds propres pour mettre en œuvre une première ligne de fabrication, partant des plans du produit final, fournis par son partenaire, pour créer ex nihilo le process industriel.

Démarrée mi-novembre, cette ligne pilote s’étend sur 200 m² et permet la production de quotidienne de 24 bornes. 14 personnes ont d’ores et déjà été formées et 8 sont immédiatement à pied d’œuvre. « Vers fin janvier, 12.000 unités devraient nous être livrées, sur les 15.000 que nous attendons d’ici mars », indique Marc Lepage, directeur général de Wattpark. Lequel ne cache pas ses ambitions : « Notre développement passera par les marchés export, en Europe, Afrique et Moyen-Orient, mais aussi pourquoi pas dans un second temps aux USA et en Asie. A ce jour, 18 pays se sont déjà manifestés pour notre produit. » Si la traction commerciale est au rendez-vous, 100.000 bornes pourraient être produites annuellement en Gironde, mobilisant un effectif de 70 personnes.

60 000 m² industriels à occuper

« Depuis 1976, ce site est mono-client mono-produit. Notre contrat de fabrication de boîtes de vitesses manuelles avec Ford va prendre fin en 2027. Jusque-là, les volumes de production seront divisés par deux chaque année », rappelle Olivier Boidin, ex-DRH de Magna à Blanquefort et désormais PDG et DRH de MMT-B (Manufacturing the Mobility of Tomorrow in Bordeaux). 270.000 unités seront sorties des chaînes girondines cette année, 135.000 sont programmées pour 2024. Sur les 600 emplois que compte encore cette usine girondine, environ 480 sont actifs, les autres bénéficiant d’un plan de cessation d’activité. Si le contrat Wattpark constitue une première étape, d’autres seront nécessaires pour atteindre la taille critique permettant la pérennisation du site. Une autre diversification est en vue via l’accord signé dans le courant de l’été pour le spécialiste girondin de la robotique agricole Vitirover. Un accord a également été trouvé avec une société qui travaille pour Daimler. Comme un début de dynamique favorable en vue de devenir « multi-clients multi-produits à horizon 2026 ».

« Nous avons ici 60.000 m² dédiés à la fabrication. Nous prévoyons donc d’affecter ces surfaces “par appartements”, c’est-à-dire par lignes de projet. On envisage à terme entre 10 et 15 lignes de production différentes progressivement mises en service au gré des contrats, pour des durées de trois à huit ans », explique Olivier Boidin. MMT-B a par ailleurs investi quelque 2,5 millions d’euros pour se doter d’un centre de prototypage, présenté comme « une porte d’entrée à disposition des acteurs innovants ayant des besoins en la matière, favorisant les prises de contact et, à terme, l’arrivée de nouvelles productions industrielles ». L’ambition est bien de conserver, adapter et valoriser le savoir-faire des équipes encore en place. « Nous avons trois compétences ici chez MMT-B. L’industrialisation, c’est-à-dire que nous fabriquons un produit en grandes séries. L’usinage, pour la production de pièces métalliques pour l’industrie automobile. Et enfin l’assemblage d’ensembles ou de sous-ensembles. Notre cœur de métier, c’est l’usinage de pièces automobiles et nous comptons le conserver ». Selon nos informations, d’autres développements pourraient être annoncés dès la fin de l’hiver prochain.

Sur le même sujet