Mas Seeds : la R&D pour anticiper l’agriculture de demain - Premium

L’agriculture est confrontée à des enjeux de taille pour s’adapter et lutter contre le réchauffement climatique, les nouvelles maladies, ainsi que pour préserver le revenu des agriculteurs avec des rendements satisfaisants. Un défi que tente de relever Mas Seeds, filiale de Maïsadour, avec une activité de recherche et développement de pointe, notamment depuis Haut-Mauco, près de Mont-de-Marsan. L’entreprise y consacre 10% de son chiffre d’affaires : 210 millions d’euros en 2022-2023. La R&D cherche à optimiser le rendement et la qualité des cultures de demain. La division semences de Maïsadour est née dès 1949 afin de créer, produire et fournir des hybrides de maïs de haute qualité destinés au marché français, alors en pleine croissance. Devenue un semencier international et dès 1999, une filiale alors nommée Maïsadour Semences, devenue Mas Seeds, a grandi avec des variétés produites en France, en Europe, en Afrique ou encore en Amérique latine. Elle sélectionne, produit et commercialise des semences pour les grandes cultures comme le maïs, le tournesol, le colza, les couverts végétaux, le sorgho, le soja ou encore la luzerne… Avec 13 filiales, l’entreprise vend ses semences dans plus de 50 pays. Elle emploie 880 collaborateurs de plus de 20 nationalités. Anticiper l’évolution des cultures« Il s’agit de trouver les semences les plus résilientes à l’évolution climatique comme une meilleure résistance au stress hydrique en maïs grain, une récolte plus étalée en maïs fourrage. En tournesol, nos recherches sont orientées vers des variétés plus résistantes aux maladies telles que la rouille, le mildiou ou encore l’orobanche dans les pays de l’Est. Nous cherchons des résistances naturelles pour créer de nouvelles semences hybrides », explique David Hamelin, responsable recherches technologiques et data chez Mas Seeds. « Le défi de la R&D consiste à répondre aux attentes des agriculteurs et à anticiper l’évolution de cultures. C’est la raison pour laquelle l’activité recherche est organisée au plus près des clients pour évaluer les productions là où elles seront commercialisées », précise David Hamelin. La R&D s’appuie sur un laboratoire biomoléculaire situé à Haut-Mauco et dix centres de recherche installés dans huit pays et notamment en Roumanie, en Allemagne, en Pologne, ou encore en Ukraine, en Russie, et en Côte d’Ivoire. Ce maillage territorial des centres de recherche permet d’observer deux cycles de cultures par an. « Par exemple, un hybride est produit à Haut-Mauco, puis évalué dans le Sud-Ouest. S’il a le bon potentiel de performance, son cycle d’évaluation continue la même année avec une production au Mexique. Les tests sont conduits dès la deuxième année à Haut-Mauco grâce à cette production en contre-saison », illustre David Hamelin. Six ans pour créer une variété conforme aux attentes Le laboratoire réalise différents types d’analyses biomoléculaires et physico-chimiques pour vérifier par exemple la teneur oléique d’une semence de tournesol ou la valeur alimentaire d’un maïs fourrage. Les résultats obtenus guident les sélectionneurs dans leur décision. En outre, le laboratoire d’Haut-Mauco conduit une sélection génomique pour procéder à des analyses prédictives du potentiel de performance au champ. « Nous analysons l’ADN des échantillons auquel nous ajoutons les marqueurs moléculaires pour observer les critères retenus. Puis en serre, nous convertissons les semences avec les caractéristiques de résistance voulues. Nous y réalisons 3 à 3,5 cycles de culture par an. Nous pollinisons manuellement une plante avec une autre plante ayant les gènes de résistance souhaités. Cinq cycles de culture sont nécessaires pour nous assurer d’obtenir la résistance voulue. Enfin, les semences sont contrôlées au niveau qualité pour vérifier qu’elles correspondent au cahier des charges du client », décrit David Hamelin. La R&D s’appuie aussi sur un réseau d’expérimentation au champ pour tester, évaluer et sélectionner les variétés, dans 300.000 micro-parcelles réparties sur 230 sites géographiques en France et à l’étranger. Procéder à une veille technologique et se maintenir aux standards technologiques sont des facteurs indispensables pour répondre aux besoins de Mas Seeds dans le futur. « Nous essayons de trouver les bons marqueurs - critères d’observations biomoléculaires - pour satisfaire les besoins de l’agriculture de demain. La R&D, c’est un travail d’anticipation sur l’évolution des cultures. Elle est guidée par les demandes du marché qui nous sont remontées par le commerce et le marketing. Il faut environ six ans entre une demande client et la mise en marché », conclut David Hamelin. Chaque année, Mas Seeds commercialise environ 30 nouvelles variétés de semences pour plusieurs dizaines de milliers travaillées par la R&D.Mas SeedsCréation de la division semences : 1949 Maïsadour Semences devenue Mas Seeds : 2018 CA : 210M€ en 2023 Effectif : 880 collaborateurs dont 120 à la R&D (50 à 60 à Haut-Mauco)

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