Mikky : l'annuaire qui connecte étudiants et entreprises - Premium

Qu'est-ce qui vous a amenés à monter ce projet ?Jean-Philippe Roth : Je suis l'initiateur du projet. Je suis père de famille et comme beaucoup, je m'inquiète pour l'avenir de mes enfants. Aujourd'hui, être étudiant n'est pas forcément chose aisée. Il faut savoir qu'il y en a environ 800.000 en situation précaire en France, ce qui est énorme. Je me suis donc mis à réfléchir et à chercher ce que je pourrais faire pour que ces jeunes soient plus sereins. J'ai réalisé à ce moment-là que l'entité la plus à même de les aider financièrement, finalement, c'est l'entreprise qui les embauchera peut-être demain. La question s'est posée alors : comment les mettre en lien et quelle collaboration envisager ?Isabelle Laporte : De mon côté, j'ai rejoint l'aventure Mikky il y a tout juste un an. J'avais envie de porter un projet qui avait plus de sens à mes yeux. Il se trouve que je suis moi aussi maman de trois enfants, dont deux sont dans les études et je me suis sentie concernée par ce projet. Où en êtes-vous dans le développement de Mikky ?J-P. R. : Aujourd'hui nous sommes en phase de preuve de concept. Nous avons fini le logarithme en décembre dernier. Nous avons mis deux ans pour développer un site qui soit fonctionnel et qui réponde aux attentes des étudiants mais aussi des entreprises. I. L. : Notre site reste évidement optimisable. Nous voyons bien, au travers des discussions que nous avons avec les entreprises ou les étudiants, que son potentiel est très important, notamment parce que le besoin est là, et qu'il ne s'étend pas seulement à la région Nouvelle-Aquitaine - qui était notre cible de départ. Petit à petit, nous avons réalisé que la demande est nationale, aussi bien du côté des étudiants que des entreprises. Et pour cause : un étudiant landais ne va pas forcément faire ses études dans les Landes et inversement. De ce fait, nous allons devoir développer un maillage territorial. Concrètement, Mikky, c'est quoi ?I. L. : Pour faire simple, c'est une sorte de gros annuaire qui va mettre en relation des étudiants et des entreprises. Nous le soulignions, en France, il y a des étudiants précaires, qui sont obligés parfois d'abandonner leurs études. Certains prennent des petits boulots en parallèle, ce qui peut parfois avoir un impact dans la poursuite de leurs études. Et puis, en cheminant, en interrogeant notre cible, nous nous sommes rendus compte que les étudiants peuvent aussi avoir un autre besoin : celui de l'insertion professionnelle, avant même qu'ils soient sur le marché du travail. La question qui s'est posée est donc la suivante : comment peut-on les aider à se créer un réseau professionnel en amont, pour qu'ils puissent aborder le monde du travail en parfaite connaissance de cause et en ayant déjà des contacts ? Les entreprises de leur côté, ont aussi besoin d'identifier au plus tôt leurs futurs collaborateurs, d'autant qu'il y a des secteurs qui sont en tension et qui veulent recruter au plus vite. Nous avons donc créé une plateforme qui les met en relation.« Les étudiants deviennent des micro-influenceurs » Ce genre d'annuaire existe déjà en France, en quoi vous démarquez-vous ?I. L. : Nous avons, dans notre réseau, des entreprises qui veulent communiquer sur un produit ou un service. A côté de ça, nous avons des étudiants qui cherchent des petits boulots ou des moyens d'être rémunérés rapidement. Nous leur proposons donc de s'inscrire sur notre plateforme, puis de répondre à quelques questions et de créer un profil de « Mikky Monster » ; profil qui devra être rempli en fonction de la personnalité de chacun et qui se réfère à des avatars qui correspondent aux traits de caractère de l'étudiant. Il sera ensuite visible par les entreprises qui auront besoin d'une personne pour promouvoir un évènement, distribuer des flyers ou faire un post sur les réseaux sociaux par exemple. Ainsi, l'entreprise pourra sélectionner les personnes les plus à même de répondre à leurs besoins. Ces petites missions rémunérées peuvent aussi se transformer en stage et permettre à l'entreprise de déterminer si le candidat correspond ou non à leurs attentes. De la même manière, l'étudiant peut déterminer s'il se projette ou non au sein de cette société. J-P. R. : Là où nous nous démarquons également, c'est que nous proposons à ces étudiants qui rejoignent notre plateforme, de devenir, en quelque sorte, des micro-influenceurs. Par exemple, une entreprise qui souhaite communiquer sur un produit, peut faire appel à des « Mikky Monster », qui vont diffuser l'information sur leurs propres réseaux sociaux. Ces étudiants vont utiliser leurs mots, leurs canaux de communication et sont rémunérés par la suite. Et ils n'ont pas besoin d'avoir 5.000 abonnés pour le faire. L'important est qu'ils donnent de la visibilité à l'entreprise, parmi les membres de leur entourage sur tel produit ou tel service. Évidemment, les étudiants peuvent choisir sur quelle marque ils souhaitent communiquer. L'idée est qu'ils passent le moins de temps possible sur ces missions, qui sont pensées pour être courtes, pour qu'ils puissent se concentrer sur leurs études. C'est tout l'intérêt de notre projet. Quelles sont les prochaines grandes étapes pour Mikky ?I. L. : Aujourd'hui Mikky est une entreprise à mission. Nous voulions à tout prix montrer que nous nous engageons sur des actions très concrètes. Nous avons donc décidé qu'une partie du montant qui nous est versé par l'entreprise - entre 47 et 53% - sera reversée aux étudiants. Nous avons mis en place un forfait solidarité. De ce fait, plus nous avons d'entreprises dans notre réseau et plus nous allons reverser de l'argent tous les mois aux étudiants qui en ont besoin. Pour les entreprises, c'est aussi intéressant puisque c'est une action RSE concrète sur laquelle elles peuvent communiquer. J-P. R. : De notre côté, pour l'heure, nous ne nous versons pas de salaire. Par la suite, nous fonctionnerons via un système de commissions que nous récupérerons sur ce que versent les entreprises. Mais pour l'instant, nous sommes encore aux prémices de ce que nous voulons faire. Nous ne voulons pas brûler les étapes et nous devons prouver que d'un point de vue économique, notre modèle peut fonctionner. La demande est là et nous allons devoir l'anticiper et l'absorber. Donc aujourd'hui, concrètement, nous avons besoin d'un relais financier. Un investisseur qui comprenne le projet et où nous souhaitons aller. L'idée serait qu'il nous suive pour que d'ici deux ans, nous ayons 100.000 entreprises et un million d'étudiants sur la plateforme. MikkyCréation : 2023Siège social : DaxEffectif : 2

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