Le tourisme à l'honneur avec les ET#19 pendant 3 jours à Pau - Premium

Les Rencontres Nationales du Etourisme reviennent pour une 19e édition à Pau, du 10 au 12 octobre au palais Beaumont. Comment est né cet événement ?Le père de la manifestation, Ludovic Dublanchet, travaillait il y a 19 ans dans l’agence régionale du numérique en Midi-Pyrénées et moi j’étais son homologue en région Aquitaine. Il a créé à Toulouse cette manifestation qui s’est déroulée pendant 6 ans en format beaucoup plus petit. A la fin de la 6e année, suite à un changement de mission, il a démissionné et a négocié de partir avec la manifestation. Et on s’est retrouvé à intervenir ensemble sur une conférence à Paris avec l’élu de l’époque à la Région, Renaud Lagrave, au transport aujourd’hui mais à l’époque au tourisme. Pour les ET7, Ludovic Dublanchet n’avait pas de lieu d’atterrissage et j’ai proposé à Renaud Lagrave que l’Aquitaine accueille cette manifestation. Il a passé quelques coups de fils rapides et une heure après il est revenu vers nous en nous annonçant que la Région était intéressée et que l’on pouvait se poser à Pau, la Ville et le Département des Pyrénées-Atlantiques étaient d'accord pour appuyer la manifestation. On a monté la première édition à Pau et on a ajouté des stands. Pourquoi la Ville de Pau comme terre d'accueil des ET ? Au départ, c’était à Pau parce qu’on lançait la manifestation et on lui donnait une nouvelle ampleur. Ensuite il y a eu cette phase de réflexion pendant plusieurs années avec la Région de faire tourner l’événement sur le territoire. A la création de la Nouvelle-Aquitaine, la Région est partie sur une logique différente. Plutôt que de faire tourner les grandes manifestations sur le territoire, il s’agissait plutôt de trouver par ville des manifestations dédiées à un sujet donné. Sur le tourisme, c’est Pau. Cette réflexion de faire tourner était pertinente mais aussi liée à des contraintes de salles. Il n’y avait pas cinquante endroits à l’époque en Aquitaine pouvant accueillir 50 exposants, 800 participants et 7 ateliers en parallèle. Mais aussi de budget, il y a Bordeaux mais c’est beaucoup plus cher. Et il n’y a pas énormément de lieux sur le territoire à un prix raisonnable pour un organisateur d’avoir une couverture wifi pour 800 personnes. L’effort qu’a fait le Palais Beaumont a été vraiment exceptionnel et ça a permis de garder la manifestation, l’offre proposée était sans concurrence. Les premières années les gens venant à Toulouse ou à Pau, ont vu la différence parce que ce n’est pas la même desserte. Malgré la contrainte du déplacement jusqu’à Pau, les gens arrivent pour beaucoup de l’autre bout de la France, une fois sur place tout le monde a trouvé le lieu magique. Ca fait 13 éditions qui se sont passées à Pau, il n’y a eu qu’une demi-journée de pluie, le reste du temps on a eu un soleil magnifique, les hôtels sont à 10 minutes à pieds du palais Beaumont. C’est un cadre exceptionnel pendant trois jours, pour travailler, pour être dans un salon, c’est devenu le lieu. « L’intelligence » est mise en avant cette année aux ET. Le très gros sujet du développement durable occupe encore une large part ? Le secteur du tourisme est un secteur qui est touché en premier par les évolutions, l’arrivée des nouvelles tendances autour des mondes numériques, qui peuvent être très larges. Réservation, informations… ça passe beaucoup par le numérique. Les premières années on a eu beaucoup l’arrivée, la diffusion du numérique, l’utilisation des réseaux sociaux, il y avait des grands enjeux sur l’équipement en terminaux dans les offices du tourisme. Mais dans les Rencontres du Etourisme, le plus grand mot c’est « tourisme » ce n’est pas le « E » de tout ce qui est numérique. Et aujourd’hui on est au-delà. On n’est plus sur des sujets qui sont vraiment cœur de cible numérique. Il y en a toujours, par exemple cette année on va parler intelligence artificielle. Mais petit à petit, on a vu apparaître des choses qui étaient moins du numérique. Le numérique reste, mais il devient plus un outil que le cœur du sujet. Il y a 5 à 6 ans est arrivé le sujet du développement durable. Là, on va parler des questions de surtourisme, des déplacements doux, comment accompagner les prestataires pour rendre leur activité plus durable. Ça, c’est vraiment un très gros sujet. On l’a retrouvé au cœur des enjeux de beaucoup d’acteurs de tourisme, la Région Nouvelle-Aquitaine a aujourd'hui l'ambition de devenir la première région de tourisme durable. On va retrouver énormément d’ateliers cette année autour de ces thématiques : déplacement, mobilité pour venir sur les sites, mobilité douce, transitions, alimentation… C’est vraiment probablement le sujet le plus important qu’on a eu après les gros sujets autour du numérique, des réseaux sociaux et des terminaux il y a dix ans. Et quel sera le prochain sujet ? Ce n’est pas encore détecté. Pour cette édition, on rajoute le sujet intelligence artificielle. Est-ce que ça deviendra un sujet majeur ? Je ne saurai pas dire encore. Intelligence artificielle mais aussi intelligence territoriale qui se raccroche aussi à la durabilité, à la mobilité. Quelle place pour les startups au sein du congrès ? Il y a 5 ans, on a ouvert une deuxième salle pour les startups. Nous avons 23 startups exposantes cette année, qui viennent la plupart du temps d’incubateurs du territoire français, Nouvelle-Aquitaine, Alsace, Hauts de France… On a vraiment maintenant une partie pour les startups avec une salle et un programme dédiés. Il y aura six ateliers pour le public et un atelier pour les startups présentes, qu'elles soient exposantes ou simplement visiteurs. Chez Unitec, notre métier de base c’est l’accompagnement de startups, on accompagne 150 startups par an et on a 7 incubateurs dédiés (commerce, santé…) et on en a un sur le tourisme, TiPi 535, qui est basé à Pau et que nous gérons avec la technopole de La Rochelle et avec Hélioparc. L’accompagnement est fait par le TourismeLab, une structure régionale qui chapeaute tous les acteurs du tourisme, dont les startups qui sortent de cet incubateur. On met des stands à disposition pour les startups de TiPi et à quelques unes qui en sont sorties : ça leur permet de rencontrer tout cet écosystème et une mise en relations avec les acteurs présents sur place. Cette année, en plus, des startups sorties de TiPi l’an dernier devraient endosser le rôle d’intervenant sur des ateliers.Les ET pourraient-elles grossir ? Le nombre d’exposants est stable. On refuse du monde faute de place et on ne veut pas installer de tentes à l’extérieur, on veut que ça soit confortable pour tout le monde. On a 63 exposants cette année. La jauge est à 800 pour des raisons de sécurité, on devrait peut-être être un petit peu moins, pour cette nouvelle édition entre 700 et 800 personnes. Les grosses tendances de l’événementiel c’est l’inscription au dernier moment, ça a été renforcé par le passage du covid. On a eu la chance de ne pas avoir d’année creuse, on a été la seule manifestation sur le tourisme l’année du covid avec une autorisation de la préfecture limitée à 500 personnes. Quelles sont les retombées économiques pour le territoire ? L’année dernière en retombées, 254.000 euros on été dépensés sur le territoire, les restaurants, les bars, le transport. On a eu 1.335 nuitées prises par les participants. On ne travaille qu’avec des prestataires locaux, le traiteur qui s’approvisionne en local et en bio, le standiste... On a un volet impact environnemental qu’on avait chiffré avec un cabinet il y a 3 ans pour voir ce que cela représentait. C’est quelque chose sur lequel on travaille beaucoup. Les stands sont en matières recyclées et recyclables. Quasiment 90% de ce qui va être servi par le traiteur sera végétarien, et on essaie de faire tourner les commerçants locaux pour les cadeaux aux intervenants. Il y a un impact assez important sur le territoire. Pour 1 euro investi par la collectivité, il y a 8,50 euros investis sur le territoire. On fait partie des trois plus gros colloques accueillis par le Palais Beaumont. Comment les ET sont-elles financées et pour quel budget ?La Région est le contributeur public principal. On est passé en dessous de 50% de financement public avec notamment la Région, la Ville de Pau et le Département des Pyrénées-Atlantiques. On est à 39% public et 61% privé, qui va se répartir entre les sponsors, Orange, Crédit Agricole et en ce moment, la SNCF, mais cela change en fonction des années et des thématiques. Et ensuite on a les deux sources de financement : les participants, car les billets sont payants ; et les exposants, qui sont une part de revenus non négligeables. La partie public baisse régulièrement donc on est obligé de remonter côté privé. Le budget est aux alentours des 400.000 euros. Nous sommes trois organisateurs, Ludovic Dublanchet qui avec sa propre société travaille sur le programme. Ensuite Unitec s’occupe de la commercialisation, la logistique et le volet startup qui est notre métier de base. Et puis il y a la Mona, la structure qui gère les offices de tourisme en Nouvelle-Aquitaine, qui travaille sur les réseaux de participants.

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