Toopi Organics fait évoluer son tour de table et prépare une nouvelle levée - Premium
L'entreprise développe trois nouveaux produits, qu'elle souhaite mettre sur le marché d'ici deux ans. Crédits ; Toopi Organics
Le fonds d’investissements à impact Avelana entre au capital du girondin Toopi Organics, et participe à son contrat à impact social, labellisé par l’ADEME. Une sécurité financière qui incite la jeune pousse à préparer une très prochaine levée de fonds, de plusieurs millions d’euros. Explications.
Depuis 2019, la société girondine Toopi Organics travaille sur la valorisation de l’urine humaine dans le domaine agricole. Après avoir inauguré une première unité de production au printemps dernier, à Loupiac-de-la-Réole, la jeune pousse a annoncé, il y a un mois, avoir obtenu l’autorisation de mise sur le marché. Toopi Organics franchit ainsi une nouvelle étape… Et annonce cette semaine l’entrée à son capital d’Avelana, société d’investissements à impact, pour un peu plus de 10% des parts. « Il s’agit d’un partenariat multiple avec Avelana, souligne Alexandra Carpentier, directrice générale de Toopi Organics. En plus de nous rejoindre au capital, ils investissent 1,1 million d’euros dans notre contrat à impact social, labellisé par l’ADEME [NDLR, agence de la transition écologique] il y a un an. »
En clair, Toopi Organics ambitionne d’installer des urinoirs dans 25 établissements recevant du public, dans les cinq ans à venir. Cela lui permettra de collecter 2,5 millions de litres d’urine, et d’économiser 20.000 mètres cube d’eau. « Pour atteindre cet objectif, nous avons évalué nos besoins financiers à 3,5 millions d’euros », précise Alexandra Carpentier. Une fois ce contrat à impact social validé par l’ADEME, l’entreprise a dû réunir les investisseurs pour collecter cette somme, versée dans un véhicule juridique sous la forme d’un contrat d’obligation. « Ces investisseurs bénéficient d’un retour sur investissement en fonction de nos résultats environnementaux, et non économiques, détaille la directrice générale. L’ADEME s’engage à leur financer cette plus-value. C’est un dispositif d’origine anglo-saxonne, et nous sommes parmi les premiers en France à en bénéficier. » En plus d’Avelana, trois autres acteurs participent à ce contrat à impact social : BNP Paribas, la Banque des territoires et le parisien Hippolyte Capital.
Lever entre 5 et 8 millions d'euros
En parallèle de ce soutien financier, qui concerne uniquement la collecte de l’urine, Toopi Organics lancera d’ici peu une nouvelle levée de fonds. Après 1 million d’euros en 2020, puis 1,7 million d’euros en 2021, la jeune pousse veut boucler une série A de 5 à 8 millions d’euros, « qui devrait arriver au premier trimestre 2023 ». « C’est donc un très bon signe qu’Avelana entre dans la danse, car les investisseurs se font confiance entre eux », se réjouit notre interlocutrice.
Cette somme revue à la baisse (15M€ au départ) permettra d’augmenter la capacité de production de l’usine girondine : 1 million de litres de produits par an, contre 250.000 aujourd’hui. Toopi Organics ouvrira également un second site capable de produire 750.000 litres, à Poitiers ou en Belgique. « Nous avons toujours l’objectif d’implanter 20 unités de transformation. Mais les investisseurs ont besoin d’être rassurés, de voir qu’on est capable de produire à grande échelle, avant de massifier le territoire. Nous y allons étape par étape, et dans deux ans nous relèverons des fonds. »
Côté R&D, la jeune pousse entend passer à échelle industrielle trois nouveaux produits, pour une mise sur le marché dans les deux ans à venir. Si le premier concernait l’assimilation du phosphore par les plantes, les trois prochains porteront sur la fixation de l’azote, la lutte contre le stress environnemental (et notamment hydrique), et la fixation de l’azote spécifiquement pour les légumineuses. Grâce à un contrat pour l’intégralité de sa production entre juin 2023 et juin 2024, passé avec Qualifert (groupe Allsun), Toopi Organics dégagera l’année prochaine un premier chiffre d’affaires de 450.000 euros.
Toopi Organics
Basée à Loupiac-de-la-Réole
22 salariés
