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Shiro Games recrutera 15 personnes en 2023 pour deux nouveaux projets - Premium

Stratégie
vendredi 02 septembre 2022

Sébastien Vidal, cofondateur de Shiro Games, et Stéphane Bonazza, business developer. Crédits : MB

Shiro Games est l’un des partenaires du premier salon dédié aux professionnels du jeu vidéo à Bordeaux, Horizon(s), qui aura lieu en octobre. L’occasion de faire un point sur les ambitions du studio, quelques mois après la sortie de sa dernière création, Dune – Spice War.

Lorsqu’on pousse la porte du 104 bis, quai des Chartrons, il faut d’abord traverser un long tunnel de pierres avant d’arriver au cœur du bâtiment. Un ancien chai, qui abrite aujourd’hui le studio de jeux vidéo Shiro Games. L’un des fers de lance du secteur, qui compte 60 salariés, et totalise 7 à 8 millions de jeux vendus. Créé en 2012 par Sébastien Vidal et Nicolas Cannasse, le studio a connu un premier succès avec Evoland, sorti en 2013. Puis en 2017, Northgard, jeu de stratégie en temps réel, vient confirmer le talent des équipes bordelaises. « Cela nous a encore fait passer à une taille supérieure », se remémore Sébastien Vidal. Pour compléter ce catalogue à succès, Wartales et Dune : Spice War sont sortis ces douze derniers mois. « Dune est notre première licence, reprend le cofondateur. Je suis fan depuis longtemps des livres de Frank Herbert, et j’avais joué à l’un des jeux vidéo de l’époque. En acceptant ce projet, il y avait un peu un côté héritage qui était intéressant. »

La création d’un jeu vidéo prend du temps. Entre trois et quatre ans, cinq ou six ans pour les plus grandes productions. Shiro Games travaille ainsi à deux nouveaux projets, indépendants, et une quinzaine de personnes « au minimum » seront recrutées en 2023. « Nous sommes un mauvais exemple car nous mettons plutôt entre un an et demi et deux ans pour finaliser un jeu, précise Sébastien Vidal. On travaille avec de petites équipes, tout le monde bosse ensemble mais chacun est responsable d’une partie, ce qui nous permet d’aller vite. » Si le temps est réduit, les coûts, eux, restent conséquents. Un jeu « moyenne gamme » nécessite entre 10 et 20 millions d’euros de financements, quand certains blockbusters coûtent plusieurs centaines de millions. « Nous, on est plus petits que ça. Quelques millions. Mais Evoland, notre premier jeu, ne nous a coûté que 30.000 euros car on l’a créé à quatre en trois mois », dit en rigolant Sébastien Vidal. Les futurs projets, eux, sont gardés à l’abri des regards indiscrets. « C’est un peu compliqué d’en parler à ce stade, car tout change encore beaucoup. On fait des prototypes, on teste pour arriver à quelque chose qui fonctionne bien. L’objectif est de faire encore plus que ce qu’on a fait jusqu’à maintenant, de créer un jeu encore plus ambitieux. »

Faire durer les jeux dans le temps

Pour autant, les équipes ne délaissent pas les précédents titres. Chaque jeu est encore développé par une douzaine de personnes, qui planchent sur des extensions additionnelles, gratuites ou payantes. « C’est difficile de mesurer notre croissance car on exploite les jeux sur plusieurs années. On réussit à les maintenir sur le marché et à les alimenter, explique Stéphane Bonazza, business developer de Shiro Games. Mais on a une augmentation régulière, raisonnée et raisonnable. Il n’y a pas de cycle d’érosion de nos ventes, et on arriver toujours à maintenir un niveau satisfaisant ce qui nous garantit des revenus récurrents. » En 2022, Northgard a par exemple battu un record de connexions simultanées, cinq ans après sa sortie.

A lire : Horizon(s) - un salon dédié aux professionnels du jeu vidéo à Bordeaux

Mais ne cherchez pas les différents titres du studio bordelais dans les rayons des revendeurs : ici, presque toutes les ventes sont dématérialisées. Si le retail représente 10 à 12% des ventes de jeux vidéo dans le monde, Shiro Games a pris le parti de ne sortir que de petites éditions collector en version physique. « Le dématérialisé nous permet de faire des sorties mondiales dans les trois grandes régions qui sont aujourd’hui nos marchés principaux - l’Europe, l’Asie et les Etats-Unis -, argue Sébastien Vidal. Évidemment notre marché de prédilection reste la France, puis viennent les pays anglophones. »

Financer des jeux coups de coeur

Il y a un an et demi, le studio a décidé de se tourner vers une nouvelle activité : l’édition de jeux vidéo. Le label, baptisé Shiro Unlimited, vient tout juste d’annoncer ses deux premiers titres (Abyssals et Decarnation) lors de la Gamescon, convention internationale qui s’est déroulée fin août à Cologne, en Allemagne. « Nous sommes amenés, par notre métier, à rencontrer beaucoup d’autres studios, explique Stéphane Bonazza. Et parfois nous sommes surpris de voir des projets qui nous fascinent, auxquels on veut jouer. La seule façon d’être certains d’y jouer, c’est en les finançant. Nous n’avons pas la pression d’actionnaires car nous sommes indépendants et tenons à le rester, donc nous n’avons pas de budget précis alloué, même si on est obligés de structurer le label. » Désormais, reste à attendre l’arrivée des premiers jeux sur le marché pour tirer un bilan, et « voir où l’on veut aller ».

« Je pense que l’un des leviers de notre développement, c’est notre expertise, analyse Sébastien Vidal. Nicolas et moi avons plus de 20 ans dans le jeu vidéo, et ça évite beaucoup d’embûches. Il faut allier la technique, la création, le marketing, la comptabilité… Un studio, c’est un mélange de plein de métiers différents, et on a vite fait de se casser la gueule si on se trompe. »

Shiro Games
Basé à Bordeaux
60 salariés 
CA : n. c. 

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