Le port de Bordeaux accueillera un gigantesque projet d’hydrogène vert - Premium
Aurélie Giraud-Barbe (GPMB), Jean-Frédéric Laurent (GPMB), Michel Le Van Kiem (GPMB), Philippe Dorthe (GPMB), Franck Chessé (GH2), Thierry Robustelly (GH2) - photo GPMB
Le Grand Port Maritime de Bordeaux a signé un accord avec GH2, développeur de projets d'hydrogène renouvelable, pour l’implantation d’un site de production et de valorisation d’hydrogène vert à Ambès. L’ enveloppe globale de 250 millions d’euros prévoit la construction d’un électrolyseur de 100 MW, une capacité inédite en France.
GH2 et le Grand Port Maritime de Bordeaux (GPMB) viennent de formaliser l’accord qui doit permettre au premier d’implanter sur le territoire du second un gigantesque projet de production, de conversion et de valorisation d’hydrogène renouvelable. Il s’incarnera dans les prochaines années à Ambès, à proximité immédiate des installations de Yara, qui exploite aujourd’hui l’hydrogène dans sa production d’engrais azotés. « Sur d’autres territoires, on s’intéresse beaucoup de production d’hydrogène vert, mais on parle assez peu des usages. Ici, l’hydrogène vert va pouvoir s’intégrer directement dans une chaîne de valeur industrielle », se réjouit Michel Le Van Kiem, responsable du développement et de l’innovation au sein du GPMB.
Fondé par deux spécialistes du monde de l’énergie, GH2 se positionne comme un porteur de projets spécialisé dans l’hydrogène produit à partir d’énergies renouvelables. Cet hydrogène est dit « vert », par opposition à l’hydrogène « gris » obtenu à partir de la conversion de gaz naturel, dont la production est émettrice de CO2.
Le projet de GH2 à Bordeaux s’articule autour d’un électrolyseur d’une capacité de 100 MW, capable de produire 14.000 tonnes d’hydrogène vert par an, ce qui permettrait d’éviter chaque année le rejet de 130.000 tonnes de gaz à effet de serre. Cette unité de production sera accompagnée de deux centrales photovoltaïques ainsi que d’une usine électrochimique, pour un investissement total estimé à 250 millions d’euros. L’ensemble devrait être mis en service aux alentours de 2025 de façon à répondre au calendrier fixé par la Commission européenne dans le cadre de son appel à projets Green Deal, pour lequel un dossier a été déposé fin janvier.
L’hydrogène pour porter le renouveau du bec d’Ambès
Confronté à la baisse de ses activités historiques liées aux hydrocarbures - qui avec 3,5 millions de tonnes par an représentent la moitié de son trafic, le port de Bordeaux voit dans cette signature la confirmation du bien-fondé de ses ambitions de transformation, déjà largement tournées vers l’hydrogène avec le projet H2 Bordeaux . « Un port, c’est un endroit où il y a de l’énergie, de l’industrie et de la transformation. Faisons en sorte d’être le port qui portera les énergies de demain ! », invite Michel Le Van Kiem, selon qui le territoire du GPMB se prête naturellement à un projet d’une telle envergure. « Nous avons du foncier avec un accès à l’eau, ce qui se fait rare, de l’énergie et le statut de plateforme industrielle créé par la circulaire Batho. Avec ça, vous cochez déjà pas mal de cases », souligne-t-il. La récente attribution d’une partie du site de l’ancienne usine Ford de Blanquefort à Hydrogène de France, en vue d’y construire une usine de piles à combustible, est perçue comme un signal positif supplémentaire. « Ça montre que la métropole bordelaise est prête à accueillir un écosystème complet autour de l’hydrogène », salue Michel Le Van Kiem.
