Comment Terapolis veut peser 5% de l’énergie renouvelable française d’ici 2028 - Premium

« On est un petit jeune sur le marché et pourtant on a les reins aussi solides que n’importe quel grand », affirme Carole Descroix, fondatrice et dirigeante de Terapolis, spécialisée dans le développement, la construction et l’exploitation de sites de production d’énergie renouvelable. Créée il y a deux ans, cette jeune pousse bordelaise a rapidement attiré l’attention du fonds américain d’investissement Carlyle (426 milliards de dollars d’actifs sous gestion à fin 2023), qui a participé en juillet 2022 à une importante levée de fonds via Telis Energy, désormais actionnaire majoritaire de la startup girondine. Si le montant de l’opération est tenu confidentiel, le soutien de cet acteur de poids doit permettre de mener à bien de grandes ambitions : « participer d’ici 2028 à la production de 5% des objectifs nationaux d’énergie renouvelable », indique la fondatrice. Ce qui correspond à quelque 2,5 GW installés et potentiellement amène à des investissements à neuf chiffres. Et suppose aussi de rapidement développer le portefeuille de projets. Lequel « a triplé l’an dernier », rapporte la présidente, qui évoque un total de 3 GW.Œuvrant notamment sur l’éolien, les batteries et l’hydrogène, la jeune pousse affiche un tropisme pour l’agriphotovoltaïque. « C’est très clairement la technologie la plus mature et la plus efficace à implémenter rapidement », estime la dirigeante. Dans ce volant de projets, 80% répondent à cette typologie, « dont les deux tiers sur un très grand quart sud-ouest de la France », détaille-t-elle.Pour aller plus loin :Crise agricole (1/6) : l’agrivoltaïsme, alibi ou vrai complément de revenus ?« On a initié en deux ans une centaine de partenariats auprès d’exploitants et propriétaires terriens et 60 groupements agricoles nous font déjà confiance », déroule Carole Descroix. Terapolis développe ses projets et les regroupe en programmes, d’une ampleur moyenne d’une centaine d’hectares. « Ce qui est la cible d’une exploitation d’ici 2035, d’après l’INSEE qui a récemment publié un bilan indiquant qu’environ 30% des exploitations agricoles vont fermer d’ici 2035. » Terapolis entend jouer un rôle dans cette évolution du modèle agricole. « On aide les agriculteurs à transformer leurs pratiques. De nombreux objectifs leur sont assignés, ce qui suppose beaucoup d’investissements. Il y a beaucoup d’agriculteurs qui partent à la retraite et les nouveaux exploitants voient la surface moyenne exploser. Pour un jeune agriculteur, acheter tout son matériel c’est impossible. Nous, on les aide dans leurs transitions », argumente-t-elle.Se distinguer face aux grandsComment exister, face aux géants du monde de l’énergie tels qu’EDF ou Engie notamment, mais surtout sur un secteur aiguisant moult appétits? Deux arguments sont mis dans la balance. « Sur notre typologie de projets, la concurrence est moindre, on est quand même sur des modèles économiques très rentables et très compétitifs financièrement », estime-t-elle. Et de renouer le fil de l’explication avec Telis Energy. « Leur objectif, c’est de pouvoir financer des entrepreneurs comme nous sur plusieurs pays européens. Aujourd’hui, il y en a quatre. La France, l’Italie, l’Allemagne et l’Angleterre. Nous, on a une cible à 2,5 GW pour 2028. En y mettant quatre pays, on va être dans l’ensemble sur 10 ou 15 GW, c’est hyper avantageux et on va avoir des économies d’échelle, que ce soit à travers les contrats fournisseurs, notamment les producteurs de modules… Et donc pouvoir encore baisser nos prix. » L’autre explication tient plus à l’ADN de Terapolis, sa personnalité si l’on peut dire. « On a une équipe qui a été constituée avec des profils assez atypiques. C’est un regroupement d’experts dans le domaine, qui viennent de tous nos concurrents et nous revendiquons une approche qui est plutôt familiale et de proximité que les grands groupes n’ont peut-être pas », veut faire savoir la dirigeante. « Notre équipe, ce ne sont pas que des spécialistes de l’électricité. On a quand même des experts agricoles pour les aider justement dans leur transition. On a notamment un grand spécialiste agricole qui fait des prouesses, même dans sa vie antérieure de chef d’exploitation, en redressant beaucoup de situations. Les exploitants que nous rencontrons ne sont peut-être pas dans ce niveau de détresse mais ils sont en difficulté et ils cherchent des solutions. Et on leur apporte. C’est pour ça que j’ai voulu le recruter », s’enthousiasme Carole Descroix.Enclencher la dynamique industrielle et commercialeEmployant une vingtaine de personnes à Bordeaux et disposant d’une présence « plus ponctuelle sur Poitiers avec deux personnes », Terapolis vient tout juste d’inaugurer son antenne à Lyon. Une ouverture qui devrait rapidement se traduire par l’embauche d’une dizaine de chefs de projets. « Je crois vraiment à la présence régionale, on peut travailler localement et trouver des projets et la conception parfaite pour que tout le monde soit gagnant, les collectivités, les exploitants agricoles, Terapolis et même l’administration en remplissant ses objectifs », pousse la dirigeante, qui confesse « avoir quelques idées pour s’étendre à moyen terme », restant volontairement sibylline sur le sujet.Alors qu’il faut environ « trois ou quatre ans de porte à porte pour développer un projet », l’objectif pour l’année 2024 est clairement de « déposer nos premiers projets » pour monter en puissance, avec l’ambition « à partir de 2025 de déposer les demandes de permis de construire pour 1 GW par an ». En attendant et dès cette année, Terapolis travaille « sur des projets témoins, raconte Carole Descroix, de toute petite envergure, un ou deux hectares, qui vont arriver dans les 12-18 mois. On en a plusieurs, sur des zones différents et des terrains de natures variées ». Dont l’un d’eux, sur la région bordelaise. « L’objectif, c’est de pouvoir optimiser nos formules. Les partenaires qui travaillent avec nous pourront les visiter. Ça sera presque une sorte de catalogue sur mesure, en vrai. On fait des promesses et on leur montrera ce que c’est », assure-t-elle.TerapolisSAS fondée en avril 2022Siège social : BordeauxEffectif : une vingtaine de personnes, dix autres en recrutementCA : néant

Comment Terapolis veut peser 5% de l’énergie renouvelable française d’ici 2028 - Premium

Sur le même sujet

Filière batteries : tout savoir sur le méga-projet EMME en b ...

Lepty parie sur une techno aluminium-air pour des batteries ...

Filière batterie : BATTENA voit le jour, 20 millions pour fo ...

Décarbonation des bâtiments : Air Booster concrétise un tour ...

RV le 20 mars : Placéco invite Anne-Catherine Péchinot, DG d ...

Profession’L revient à Bordeaux les 13 et 14 mars

Le Rallye des Pépites revient à Bordeaux pour sa 10e édition

RV le 31 janvier : Placéco Live avec Christian Maviel, PDG d ...

David Djaïz et Élisabeth Laville, invités des Rencontres RTE ...

RV le 18 octobre : Placéco Live avec Nicolas Béraud de Betcl ...

Jeux vidéo : Horizon(s) revient pour une seconde édition à B ...

La Plage aux entrepreneurs revient à Arcachon

En images : la 2e édition de Résolution, au Palais des Congrès de Bordeaux

La chronique innovation : Agena Space veut mettre en orbite ses satellites légers

New Space : Aerospacelab France change de nom et maintient son calendrier

La chronique innovation : Comerso revalorise les invendus au profit d'associations

DigitÉco #11 : votre IA, open source ou propriétaire ?

La chronique innovation : Les Nouvelles Fermes réinventent l'aquaponie urbaine

Décarbonation des bâtiments : Air Booster concrétise un tour de table avec Team for the Planet