Comment Monsieur Tshirt veut concilier accélération internationale et RSE - Premium

Nouveau tour de table pour la société girondine Monsieur Tshirt. En 2018, la société d’investissement bordelaise Galia Gestion était entrée au capital, à hauteur d’une quinzaine de pour cent. Depuis, la jeune pousse spécialisée dans la création et la fabrication de produits et cadeaux personnalisables « a plus que doublé son chiffre d’affaires », proche de 15 millions d’euros nous indique-t-on, et a « quasiment triplé son résultat ».« On a toujours été rentable, un taux à deux chiffres. C’est particulier pour un e-commerçant. Il y a une poignée d’années, on était vu comme démodé parce qu’on cherchait à être rentable. On voit que le modèle de la taille critique se casse la figure », souligne le CEO et cofondateur Arnaud Péré. Il y a quelques jours, le capital a été réaménagé à l’occasion d’une opération secondaire, dont le montant n'est pas communiqué. Galia participe à l’opération qui voit également intervenir IRDI Capital et GSO Capital. Le trio de fondateurs « conserve l’immense majorité du capital, aux alentours de 75% des parts », évoque-t-il. « Galia remet des billes, mais l’opération nous permet quand même de les payer sur leur mise initiale. Ça n’était pas indispensable de lever des fonds mais ça va nous permettre de financer le développement international », ouvre-t-il.L’Europe en priorité, l’Amérique à pas comptésÀ ce jour, Monsieur Tshirt est commercialement actif dans neuf pays, principalement en Europe (France, Belgique, Pays-Bas, Allemagne, Italie, Espagne, Suisse, Royaume-Uni) mais aussi, depuis peu, aux Etats-Unis. Concernant cette dernière destination, « le dispositif n’est pas idéal, car la marchandise part de Bordeaux. Si les volumes évoluent favorablement, on trouvera un partenaire là-bas pour la phase de transformation », éclaire-t-il. Les tee-shirts personnalisés, l’article phare au démarrage (85% des ventes), pèsent encore pour un gros tiers du chiffre d’affaires, où l’international représente 15% des ventes, chiffre en hausse. Une internationalisation qui aide à lisser l’activité, liée aux saisons mais aussi aux fêtes dont le calendrier n’est pas toujours identique selon les pays. Monsieur Tshirt propose également des décorations murales, mugs, affiches… pour la plupart personnalisables, c’est la marque de fabrique.Dans l'atelier à Lormont, pic d'activité pour les fêtes. Crédit : Monsieur TshirtUne activité centralisée au sein de l’atelier de Lormont (une soixantaine de permanents, plus de 100 personnes en pic d’activité), où la taille de l’entrepôt a triplé l’an passé, passant de 800 à 2.500 m². Le business repose également sur une activité de distribution BtoB, avec un réseau de 300 magasins en France et en Belgique, ainsi que sur trois boutiques (Bordeaux, Toulouse, Montpellier) directement à l’enseigne maison. « Il n’y a pas de plans pour de nouveaux magasins mais nous allons garder ceux existants car on ne veut pas être déconnectés du terrain. Prendre le pouls est important », analyse Arnaud Péré.Pour son déploiement hors des frontières, Monsieur Tshirt « préfère se lancer avec de petits moyens », avançant prudemment. Le Canada est également dans le viseur, « c’est adapté à notre offre francophone » et la direction se dit « curieuse des pays scandinaves comme la Suède ou la Norvège ». Un ou deux marchés supplémentaires devraient être ouverts cette année : « On n’a pas de plan ultra-précis à dix ans. » Reste que le mix produit qui s’enrichit pourrait amener une évolution, au moins à l’étranger : une réflexion est en cours autour du lancement d’une nouvelle marque pour les ventes à l’international. Financièrement, l’objectif reste simple : « On veut doubler la taille de la société sous trois ans, tout en gardant notre structure de rentabilité à deux chiffres », résume le directeur général.Le label B Corp dans le viseurEncore très liée à une industrie textile qui cherche encore sa respectabilité en matière environnementale, la société Monsieur Tshirt avance les pions de sa démarche éco-responsable. Il y a quelques années, elle achetait 100% de ses tee-shirts vierges en Asie. Elle bascule cet approvisionnement vers le Portugal, « même si le prix n’est pas du tout le même », souligne le dirigeant, évoquant l’utilisation de coton 100% bio, mais aussi la création d’une collection « Filgood » réalisée à partir de bouteilles de plastiques recyclées, une démarche dont Sensus a fait son cheval de bataille. Et d’ajouter : « Nous voulons que le sourcing soit réalisé majoritairement en Europe d’ici trois ans. » La PME indique vouloir pousser les curseurs et « intensifier la démarche », avec l’objectif d’obtenir le label B Corp. Les statuts de l’entreprise ont été modifiés. « La RSE n’est pas un sujet nouveau chez nous. On ne produit que ce qu’on vend », affirme ainsi le directeur général qui dispose « d’un cahier des charges à appliquer plus rapidement » en visant ce label, espéré dès cette année. « On a déjà été audité », ajoute-t-il.Prévoyant de renforcer encore son effectif, principalement sur des postes en marketing, développement informatique et de création artistique, Monsieur Tshirt « veut passer d’acteur français à acteur européen. On a l’impression de recommencer une boîte », s’enthousiasme Arnaud Péré. Ce qui passera aussi par un catalogue toujours plus large. Une mystérieuse innovation dans le domaine de la photo devrait ainsi être lancée dans le courant de l’année. Et un partenariat avec la chocolaterie bordelaise Saunion permettra de lancer une autre nouveauté, toujours personnalisable, pour la période gourmande de Pâques.Monsieur TshirtSAS fondée en avril 2013Siège social à LormontEffectif : une soixantaine de personnes en CDIChiffre d’affaires : près de 15 M€

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