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Pierre Hurmic : « Aujourd’hui à Bordeaux, le solaire se lève »

Écosystème
mardi 11 juin 2024

Les principaux signataires de l'acte de naissance de l'Alliance de Bordeaux pour l'énergie solaire. Crédit : DM

Ce matin, l’Alliance de Bordeaux pour l’énergie solaire a été portée sur les fonts baptismaux. Une initiative supposant l’implication de tous les échelons des collectivités territoriales, aux côtés des grands acteurs parapublics et privés du territoire.

« Il faut répondre à l’appel impérieux de l’avenir. Seules les énergies renouvelables nous permettront de stabiliser notre modèle de société. Aujourd’hui, construire ou rénover sans mettre de panneaux solaires serait un non-sens. » Pierre Hurmic, maire de Bordeaux et premier vice-président de Bordeaux Métropole (en charge de la transition des territoires) avait le verbe à la fois solennel mais aussi lyrique et optimiste ce matin pour la signature de l’Alliance de Bordeaux pour l’énergie solaire. Flanqué des représentants de tous les échelons des collectivités territoriales impliquées - à l’exception d’Etienne Guyot, préfet de la Gironde, soumis à une stricte diète médiatique pour cause de réserve en période électorale - c’est bien un appel à la mobilisation générale qui était lancé et formalisé aujourd’hui. Et de rappeler les objectifs de la Ville de Bordeaux au cours de l’actuelle mandature : installer 60.000m² de panneaux solaires d’ici 2026, pour parvenir à 41% d’autonomie énergétique. « Nous couvrons les toits des écoles, crèches et gymnases… partout où c’est possible et où il y a un mètre carré solarisable », s’emporte-t-il. « Nous faisons collectivement le choix de faire front. Aujourd’hui à Bordeaux, le solaire se lève. »

Un salut au soleil auquel ont répondu de grands acteurs publics et privés du territoire : des chambres consulaires (CCI Bordeaux Gironde, Chambre des métiers et de l'artisanat), représentants des entreprises (Medef, Fédération française du bâtiment, Club des entreprises de Bordeaux, Capeb), bailleurs sociaux (Clairsienne, Domofrance, Gironde Habitat, Aquitanis), structures qui dépendent de l'État (Grand Port Maritime de Bordeaux, EPA Euratlantique, Banque des Territoires, CHU et Université de Bordeaux) ou de la collectivité (La Fab), mais encore de grands propriétaires fonciers et/ou immobiliers (La Poste, SNCF, Auchan, Carrefour).

Une pierre pour une filière régionale

Alors que les échéances et agendas des politiques sont chamboulés par l’annonce de législatives anticipées, la métaphore est filée. « Nous créons le front populaire de l’énergie solaire », glisse le président du Conseil départemental, Jean-Luc Gleyze. Lequel résume sa hiérarchie des priorités, notamment face aux dépenses qu’implique un déploiement accéléré du photovoltaïque : « La véritable dette est celle que nous devons aux générations à venir. » Si les métropoles et villes, fortement bâties, offrent un potentiel solarisable conséquent, il n’en oublie pas la nécessité d’inclure les territoires ruraux. « Ils doivent pouvoir agir voire innover sur l’énergie solaire », souligne-t-il. Et de saluer l’action de Bordeaux Métropole Energies qui, au-delà de son périmètre naturel, accompagne les collectivités locales girondines sur ce plan, citant l’exemple d’un « montage juridique particulier pour faire émerger à Captieux une centrale photovoltaïque via une société à contrôle étroit de la collectivité ».

Christine Bost, présidente de Bordeaux Métropole, est à l’unisson, saluant en Pierre Hurmic « le sens du timing, de proposer de faire l’union. Pour le solaire, c’est-à-dire pour la lumière et pour y voir clair », dans une crainte face aux heures sombres. « Il y a ici de grands acteurs, en capacité d’agir collectivement sur ce volet de la production d’énergie. Mais il ne faut pas oublier la réduction de la consommation. Ces deux aspects apportent une dynamique utile et pertinente pour différentes filières du territoire. C’est bon pour l’emploi et les entreprises locales », constate-t-elle.

« Il faut lever les freins sur le solaire », résume pour sa part le président du Conseil régional Alain Rousset. Qui voit dans cette Alliance de Bordeaux pour l’énergie solaire une initiative à répéter. « Il y a le défi de l’acceptabilité que le solaire en toiture permet de résoudre d’emblée », estime-t-il. Alors que « 98% des cellules photovoltaïques sont produites en Chine », il milite encore et toujours pour l’innovation, croyant en la capacité de la Nouvelle-Aquitaine à accueillir une filière industrielle sur le photovoltaïque. Il évoque Envie 2E, entreprise de l’ESS qui exploite à Saint-Loubès un site de réemploi et de traitement des panneaux photovoltaïques : « On ne peut pas penser une filière sans inclure le recyclage. » Et croit en l’émergence de technologies de rupture, à l’instar de celle portée par Solar Transparencies, née dans les laboratoires de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne et qui pourrait permettre l’émergence d’une nouvelle filière solaire en Nouvelle-Aquitaine.

Aller plus loin : Quelles ambitions pour l’Alliance pour l’énergie solaire qui va voir le jour sur Bordeaux Métropole ?

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