Avec ses boissons chaudes « made in France », Bibo cible la grande distribution - Premium
Benjamin Bienert propose une boisson chaude à l'empreinte carbone réduite. Crédits : Bibo
Benjamin Bienert est le fondateur de Bibo, une marque de boissons chaudes… 100% fabriquées en France. Il boucle en ce moment une première levée de fonds participative, pour poursuivre sa R&D et lancer la production de sa première recette. Et vise, à terme, les circuits de la grande distribution
Lorsqu’on boit une tasse de thé fumante, un chocolat chaud réconfortant ou un café serré, on ne pense pas à l’empreinte environnementale de ces produits. Benjamin Bienert, lui, a décidé d’en faire son cheval de bataille – et son activité professionnelle. Détenteur d’un master en technologie de l’environnement, il a créé en juin 2021 la marque Bibo, qui conçoit des boissons écoresponsables et engagées. « Durant mes études j’ai pris conscience de l’impact environnemental des boissons chaudes. Car ce sont des produits que l’on récolte dans des zones de biodiversité sensibles, à plus de 5.000 km de chez nous. L’acheminement, le transport… Tout cela n’est vraiment pas terrible en termes sociaux et environnementaux », explique le principal intéressé. Alors, une fois son diplôme en poche, il se lance le défi de trouver une alternative 100% française. Le projet intéresse l’incubateur de startups Bordeaux Technowest, qui décide de mettre à disposition du jeune homme un laboratoire de R&D.
Benjamin Bienert commence à travailler avec des agriculteurs, pour sourcer racines, graines et céréales françaises. Il élabore plusieurs recettes et les fait déguster, à l’automne 2021, par plus de 500 personnes rencontrées lors de marchés et d’événements. Ce test grandeur nature lui permet de dégager un produit, plébiscité par les goûteurs. Baptisé L’original, il contient de la chicorée, de l’orge, de l’épeautre et du sarrasin. « Ce sont quatre ingrédients sourcés en Nouvelle-Aquitaine et dans les Hauts-de-France, reprend l’entrepreneur. Je les récupère auprès de coopératives agricoles, puis je les torréfie à Libourne avant de les placer dans des sachets alimentaires, prêts à être infusés. » Selon lui, on y retrouve même des saveurs de pain toasté, de céréales caramélisées et de noisettes grillées. « Ces ingrédients naturels ne contiennent pas d’excitants mais des fibres, des minéraux, des anti-oxydants et des acides aminés qui ont un effet boostant pour l’organisme. »
Lever des fonds pour commencer à produire
Pour le jeune homme, il était indispensable de se tourner vers des agriculteurs. Car ces céréales, pouvant assurer de bonnes rémunérations aux producteurs, sont souvent destinées à l’alimentation animale. « Donc elles ne sont pas complètement valorisées », précise-t-il. Pour autant, si Benjamin Bienert en est à un stade de développement artisanal, Bibo n’est pas vouée à rester une marque ultra-locale. Depuis le 31 mars dernier, une levée de fonds participative est en cours sur la plateforme KissKissBankBank pour lui permettre de se développer. L’objectif – vendre 100 sachets à prix libre – a été atteint en à peine 5 heures. Désormais, Benjamin Bienert vise les 10.000 euros récoltés, et a d’ores et déjà sécurisé la moitié de la somme. « Cela me servira à lancer la production mais aussi à poursuivre la R&D. D’ici l’automne, j’aimerais commercialiser une gamme de produits allant de la version moulue, pour s’adapter aux consommateurs de café, à la version aromatisée aux noisettes par exemple. »
Les GMS ciblées par l'entrepreneur
Dans les mois à venir, il s’agira aussi de trouver une autre façon de produire – moins artisanale et plus efficace. Plusieurs options s’offrent à lui : nouer des collaborations industrielles, créer son propre atelier ou sous-traiter à des ateliers de production. En parallèle, l’entrepreneur lancera au printemps sa boutique en ligne, et compte bien travailler son réseau, pour bénéficier de points de vente physiques. Épiceries, cafés, restaurants… Et même grandes enseignes. Bibo a récemment été retenue par les magasins spécialisés Naturalia, dans un concours qui lui permettrait de voir ses produits référencés.
Aujourd’hui, le prix de vente d’un sachet de 150 grammes, soit 25 boissons, est de 8 euros. Un tarif amené à diminuer, au fur et à mesure de l’industrialisation de la production. « Pour l’instant je n’ai pas vraiment intégré de coût de production car je fais tout moi-même, et je ne compte pas mes heures. J’ai la chance d’avoir un processus qui ne demande pas d’investissement technique très important, et qui peut donc s’industrialiser facilement. Également, précise Benjamin Bienert, lorsqu’on achète les autres boissons chaudes, on paye les frais de transport, de distribution. Même si je paye des matières premières locales et de qualité, je maîtrise les coûts car je n'ai pas ces charges. » L’entrepreneur voit les choses en grand : il veut aider les Français à changer leurs habitudes de consommation de boissons chaudes. « Pour ça il faut grossir, développer plus de produits, pour commencer à aller démarcher des circuits de grande distribution et s’étendre sur tout le territoire national », ambitionne-t-il.
Bibo
Basée à Libourne
Un fondateur
Campagne KissKissBankBank
