Sécurité incendie : Shark Robotics ambitionne de devenir leader mondial - Premium

Chez Shark Robotics, « on travaille d’arrache pied pour devenir le leader mondial de la sécurité incendie ». Cyrille Kabbara, directeur général de l’entreprise rochelaise spécialisée dans la robotique, explique : « C’est un objectif que l’on a à horizon 2027. Aujourd’hui, nous sommes dans le top 3 mondial et nous enregistrons une croissance assez forte. Nous avons fait 4,5 millions d’euros de chiffre d'affaires en 2021, et nous avons doublé en 2022. » Shark Robotics, fondée en 2016, est une PME qui fabrique des robots à La Rochelle destinés à remplacer l’Homme dans des milieux hostiles. « Notre objectif est de sauver des vies grâce à la technologie », explique le directeur, ancien militaire dans les renseignements français. Ces robots interviennent dans différents domaines : la sécurité incendie, le nucléaire, le spatial et la défense. « Nous ne faisons pas de robots armés, tient à souligner Cyrille Kabbara. Ça n’est pas dans l’ADN de la société, on veut sauver des vies et non en prendre. » Une trentaine de brevets déposés en 2022 L’entreprise, qui emploie 60 salariés, est spécialisée dans les trois aspects de la robotique : la mécatronique, « la partie dure des robots », explique le dirigeant ; la partie software et intelligence artificielle ; et la partie batterie puisque Shark Robotics fabrique ses propres batteries. « Nous sommes les seuls sur le marché à avoir ces trois aspects. En 2022, nous avons déposé une trentaine de brevets, dont deux dans la partie batterie car nous avons des technologies qui leur permettent de résister à des vibrations et de très hautes températures. Nous avons donc été lauréats cette année-là de la PME qui a déposé le plus de brevets en Nouvelle-Aquitaine. » Parmi leurs robots phares, le Colossus, une jolie bête de 500 kg capable de résister à des températures allant jusqu’à 900 °C. « Il s’est notamment distingué à l’occasion de l’incendie de Notre-Dame de Paris en réalisant une intervention de 12 heures à haute température », précise le directeur. Ce robot, totalement modulable, comprend plusieurs options que le sapeur-pompier peut changer facilement : canon à eau, bras robotisé... « Typiquement, dans un feu de bâtiment industriel, au bout de 15 minutes, à cause de la montée en température, les matériaux se déforment et il y a un risque que le toit s’effondre. Avec le robot, les pompiers restent dehors, le robot entre seul, localise le feu et effectue une frappe chirurgicale. Vous gagnez en efficacité et vous utilisez dix fois moins d’eau puisque le cadre d’usage quand il n’y a pas de robot, est de mettre des camions tout autour du bâtiment et de le noyer pour étouffer le feu. C’est donc aussi très polluant puisque tout part dans les sols. Et c’est problématique pour les assureurs puisque l’on détruit le parc industriel, les stocks… »70% des revenus réalisés à l’international Shark Robotics a vendu une centaine de robots dans quinze pays. « 70% de nos revenus proviennent de l’international. Nous avons une filiale à l’étranger qui s’appelle Shark Asia, à Singapour, avec deux collaborateurs qui s’occupent de manager notre réseau de distribution en Asie du Sud-Est où l’on fait pas mal de ventes. » Mais alors pourquoi l’entreprise rochelaise n’est pas aujourd’hui leader mondial ? « L’un des freins majeurs est que l’on a face à nous des Américains, des Israéliens ou des Chinois très fortement soutenus par leur État. Ça n’est pas vraiment le cas en France, regrette Cyrille Kabbara. On espère que cette vision du gouvernement de réindustrialisation et de fabrication française soit une réalité avec de la commande et non de la subvention qui est une pure chimère et qui ne se valorise pas à l’export. » En attendant, Shark Robotics poursuit son développement et a embauché une quinzaine de salariés en 2023. « On continue à monter en compétence sur notre ligne de production puisqu’aujourd’hui nous avons une capacité de 150 robots à l’année. » L’entreprise vient aussi d’être certifiée ISO 9001. « Une consécration de notre montée en qualité. Cette norme internationale est difficile à obtenir. Cela représente deux ans de travail avec des audits, un processus qualité à mettre en place pour atteindre des normes et des niveaux de conformité au niveau industriel. Aujourd’hui, nous sommes l’une des rares entreprises de robotique à avoir cette certification, se réjouit Cyrille Kabbara. Et nous sommes la seule à l’avoir en Nouvelle-Aquitaine, il y en a très peu en France. » Shark Robotics Fondée en 2016 Basée à La Rochelle Nombre de salariés : 60 CA 2022 : 9M€

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