Que va devenir l’ancienne clinique du Mail de La Rochelle ? - Premium

C’est un projet immobilier qui fait beaucoup parler de lui, l’ancienne clinique du Mail va être totalement rasée pour faire fleurir de nouveaux logements. À La Rochelle, le quartier du Mail est particulièrement prisé. Face à la mer, à deux pas du majestueux parc Franck Delmas, les logements s’y font rares. Alors quand il s’est agit d’acquérir le foncier, le groupe Pulsar, promoteur néo-aquitain dont le siège social est à Bordeaux, accompagné par Novaxia, première société à mission du secteur immobilier, a d’abord imaginé un modèle de rentabilité : la construction d'une résidence senior. Mais la Ville, qui manque cruellement de logements, d’autant plus à des prix attractifs, s’est opposée au projet qui n’a pas convaincu non plus les riverains. Après trois ans de concertation, les deux parties ont décidé de travailler en co-construction sur un projet hybride avec des logements mixtes (à la vente) et une résidence santé (à la location). Au total, 30 logements libres familiaux et 15 logements abordables et sociales de 30m² à 100 m² seront construits. Plus ou moins une centaine de places dans la résidence seniors seront accessibles. Sur le site, le chalet des Acacias attenant à la clinique sera conservé et réhabilité « à l’identique », assure Alexandre Massias, cofondateur du groupe Pulsar. Une maison médicale de 300m² y prendra place. Si rien n’est arrêté encore, différents métiers devraient cohabiter. « C’est un ouvrage remarquable qui n’a pas été entretenu depuis des années et qui était en péril. On a l’ambition de le restituer comme lorsqu’il est sorti de terre », ajoute Jacques Renaudie, responsable de programme chez Novaxia. Quatre architectes ont travaillé sur le programme de construction et de réhabilitation. L’agence parisienne franco-espagnole Colomer Dumont a remporté le chantier. Les riverains retardent le projet La clinique n’est plus en activité depuis une dizaine d’années. La Ville se doutait qu’un jour ou l’autre un projet de démolition ou de réhabilitation par un promoteur ferait l’objet d’un débat auprès des riverains. Sans surprise, il ne fait pas l’unanimité, particulièrement auprès des voisins qui n’ont pas envie de voir pousser un immeuble vu sur leur jardin. Une association de quartier s’est jointe à eux. Ils ont fait un recours auprès de la justice « pour des questions économiques », assure Sylvain Dardenne, délégué à l’urbanisme, qui ajoute que « ce genre de projets créent de la frustration chez les riverains qui se sentent lésés ». Leurs craintes ? Un ensoleillement réduit et de la nuisance sonore principalement. « La décision de justice devrait être remise dans les mois à venir, indique Alexandre Massias, on espère avoir un retour en juillet 2025, ce qui peut varier compte tenu des sous-effectifs des magistrats. » Après quoi, l’entreprise pourra déposer le permis de construire. « Novaxia se porte acquéreur des fonciers sans condition et ce retard nous coûte de l’argent », assure Jacques Renaudie. Pour les frais engagés, l'assurance et la sécurisation du site, il estime à 1 million d’euros les pertes sur un investissement global de 40 millions d’euros. Désartificialiser les sols Il était impossible de conserver le bâtiment en l'état ni le réhabiliter, le promoteur a donc choisi l'option démolissage pour reconstruire dessus. Une action « moins polluante » d’après les expertises menées. Les travaux de curage préalables à la démolition devraient débuter cette année et les travaux de reconstruction l’année prochaine. Deux ans seront nécessaires pour faire sortir de terre le nouveau projet sur une parcelle totale de 8.000m², mené avec « une ambition forte de respecter l'environnement », déclare Alexandre Massias. Le site sera totalement désartificialisé et 110 arbres y seront plantés. Un square publique tout autour des bâtiments sera accessible au grand public. Le projet final dépend de la décision de justice.

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