"Les huîtres de l’Ile de Ré" : une marque déposée et une IGP en projet
Sébastien Réglin, co-gérant de la Cabane Océane à La Flotte (île de Ré) et président du groupement APH-Ré à l'origine du projet d'IGP pour les huîtres de l'île de Ré.
Un groupement d’ostréiculteurs de l’île de Ré se structure derrière une marque. Leur objectif : faire reconnaître leur produit et obtenir, à termes, une Indication géographique protégée (IGP).
« Les huîtres de l’île de Ré » est désormais une marque. Cette dernière a été déposée par le groupement APH-Ré (association des producteurs d’huîtres de l’île de Ré) constitué de vingt ostréiculteurs réthais. « Le groupement, et donc la marque, sont ouverts à tous les producteurs, y compris ceux du continent, qui ont une surface minimum de leurs concessions sur l'estran de l’île de Ré », détaille Sébastien Réglin, président du groupement et co-gérant de la Cabane Océane à La Flotte.
Une première ébauche du cahier des charges pour l'IGP
Un dossier a également été déposé pour que cette marque devienne prochainement une Indication géographique protégée (IGP). Dans le département, une seule IGP concernant des huîtres existe, l’IGP Marennes-Oléron. « Sur l’île de Ré, le vin, le sel, les pommes de terre se sont organisés et, quand on pense île de Ré, on pense à ces produits mais pas forcément aux huîtres, constate Sébastien Réglin. Or, sur l’île, les huîtres représentent une économie non négligeable. Il nous a donc semblé important que nos produits soient reconnus. »
Pour se faire, un cahier des charges a été établi et une première ébauche a été présentée à l’Institut national de l’origine et de la qualité (INAO), l’organisme public chargé de la reconnaissance et de la protection des signes officiels d'identification de qualité et d’origine. « Ce premier rendez-vous s’est bien passé, les retours ont été positifs, assure le président. Nous sommes repartis avec des remarques et des axes de travail. On en est là pour le moment. »
« Il faut entre 5 et 10 ans pour obtenir une IGP »
Afin d’obtenir une IGP, de nombreux critères sont pris en compte comme la spécificité du produit et le fait qu’on ne puisse le trouver ailleurs, le savoir-faire, la qualité, la reconnaissance par le public… « Il y a tout un tas de choses à définir et nous travaillons dessus. Le processus est long, il faut entre 5 et 10 ans pour obtenir une IGP. L’école AgroParisTech va aussi nous faire cet été un audit en termes de production durable », ajoute Sébastien Réglin. A termes, le groupement se transformera en Organisme et de gestion (ODG) et aura pour mission de s’assurer du respect du cahier des charges final qui sera retenu.
En attendant, la marque « Les huîtres de l’île de Ré » va se faire connaître et s’ancrer. « Nous allons participer à des manifestations comme la Fête de la mer, à Rivedoux, ou peut-être la Fête du coquillage, à Saint-Martin. Et l’hiver prochain, si cela est encore possible, nous aimerions aller au Salon de l’Agriculture à Paris, mais tout dépendra du budget aussi. » Pour le moment, la marque se repose sur les adhésions au groupement et des dons privés. « Une commission chargée du financement a été créée et doit trouver des idées pour faire entrer de l’argent afin d’anticiper les prochains événements à venir pour faire connaître la marque, poursuit le président. Nous nous structurons. L’objectif est de créer un élan et d’embarquer les producteurs. »