Placéco Charente-Maritime, le média qui fait rayonner l’écosystème

Votre édition locale

Découvrez toute l’actualité autour de chez vous

Enseignement supérieur : l’école du numérique Efrei voit plus grand à Bordeaux

Stratégie
jeudi 28 septembre 2023

Nouveaux locaux bordelais pour l'Efrei. Crédit : DM

Revenue à Bordeaux en 2020 après une longue absence, l’école parisienne d’ingénieurs du numérique Efrei muscle cette présence girondine avec l’installation au sein de (bien) plus vastes locaux, dans le quartier des Bassins à flot. A moyen terme, les effectifs étudiants devraient plus que tripler.

Fondée en 1936 à Paris, l’école d’ingénieurs Efrei a rapidement eu des attaches girondines. Dès 1938, celle qui était à l’époque connue en tant qu’EFR (Ecole Française de Radioélectricité) ouvre un établissement à Bordeaux, une filière BTS pour former des opérateurs radio pour la marine marchande. L’aventure se poursuit jusqu’en 1992, date à laquelle l’Efrei quitte Bordeaux. « On a sans doute fait une bêtise », confesse Frédéric Meunier, directeur général depuis 12 ans. En 2020, le retour sur les bords de la Garonne est acté et s’opère à Bègles, à proximité de la Cité du Numérique. Comme une évidence pour cette école d’ingénieurs du numérique, qui tient à l’originalité de son modèle. A la différence d’autres grands acteurs, Efrei est portée par par une association loi 1901, labellisée EESPIG (Etablissement d’enseignement supérieur privé d’intérêt général). Elle est donc à but non lucratif. « On pourrait éventuellement nous reprocher de mal dépenser l’argent pour nos formations, mais on n’est pas au service d’actionnaires », souligne le dirigeant. Sur l’année 2023/2024, l’école va réunir 51,8 millions d’euros, permettant un budget de 51,7 millions. « 60% va dans l’humain », résume-t-il : 41% pour les salaires permanents et 19% pour les enseignants externes. Les frais liés aux locaux (campus) et systèmes d’information absorbent pour leur part 27% de l’enveloppe.

Au total, l’école emploie 280 enseignants, chercheurs et permanents et revendique 5.000 étudiants - 3.000 PGE (Programme Grande Ecole, cycle ingénieur) et 2.000 PEX (Programme experts du numérique) - dont 2.000 alternants. Avec la volonté d’arriver à moyen terme à un équilibre entre ingénieurs et non-ingénieurs. Elle insiste sur son projet pédagogique : « former des jeunes compétents en techniques et en sciences, mais pas que, pose Frédéric Meunier, nous voulons leur donner des caractéristiques d’ouverture, qu’ils soient communicants et collaboratifs, ouverts vers l’international - une force historique de notre école - et anglophones, entrepreneurs même si on n’est pas une usine à startuppers avec environ 6% qui se lancent, mais surtout curieux de l’usage des technologies. Nous sommes un acteur responsable de la transformation numérique », déroule le dirigeant. D’où la démarche « Efrei for Good », au travers de laquelle, notamment, sont repensés tous les programmes d’enseignement, une démarche sur deux ans qui sera bouclée l’année prochaine.

L’intégralité du cycle ingénieur à Bordeaux

L’évènement de cette rentrée bordelaise, c’est l’installation dans un nouvel écrin, en plein cœur du quartier des Bassins à flot. Adieu le petit millier de mètres carrés - les anciens locaux de 3iS - partagés avec l’école Junia. « On commençait à être à l’étroit », confirme Leslie Rivallan, responsable du campus bordelais. « Le développement national est inscrit dans la stratégie de l’Efrei. Bordeaux est une capital French Tech, nous voulons y former localement alors qu’il y a une tension dans les métiers du développement, de la gestion de projet digital, de la data », rappelle-t-on au sein de l’école, dont le nouveau campus « à la fois grand et humain », souligne sa responsable, s’étend sur 3.500m². Concernant le parcours ingénieurs, seules les deux premières années de prépa peuvent pour l’heure être effectuées. « Nous avons bon espoir de pouvoir proposer les trois années du parcours ingénieurs à Bordeaux », indique le directeur. La réponse est attendue cet automne, pour une mise en application dès la prochaine rentrée. « Pas de raison que la réponse soit négative », estime-t-on.

« On va continuer à s’adapter à la demande, à la fois du côté des étudiants mais aussi aux besoins des entreprises », confirme le directeur. L’effectif girondin, 110 étudiants l’an passé, atteint dès ce mois de septembre 270 étudiants, dont 70 en cycle préparatoire au PGE. Et d’estimer que ce sont entre 800 et un millier d’étudiants qui devraient passer chaque année sur les bancs girondins de l’Efrei à moyen terme. En attendant, les objectifs sont de développer l’alternance pour le PGE d’ingénieurs sur Bordeaux et d'ouvrir un Career Center pour accompagner les diplômés après leur formation.