CY Tech cherche des entreprises pour sa nouvelle filière d'ingénieur cyber
Le campus CYTech de Pau. Crédits : CYTech
L’école d’ingénieurs CY Tech (ex EISTI) décline à Pau à compter de la prochaine rentrée, une spécialisation en cybersécurité déjà dispensée à Cergy (95). Cette formation constitue une brique du cyber campus créé en mai dernier par la CCI et l’Agglomération Pau Béarn. Elle offre l’opportunité aux entreprises béarnaises d’engager rapidement une action sur ces questions stratégiques.
Depuis 20 ans, l’EISTI (devenue CY Tech) forme sur son campus de Pau des ingénieurs en mathématiques et informatique. Pour la rentrée 2023/2024, elle ouvre une nouvelle spécialisation cybersécurité qui répond aux enjeux des entreprises. Des enjeux de sécurité voire de souveraineté, dans le secteur industriel de pointe, qu’il s’agisse des énergies ou de l’aéronautique. Les PME et le secteur public ne sont pas épargnés avec une cybercriminalité qui peut aller du simple déni d’accès (impossibilité de faire fonctionner le réseau intra ou internet) au ransomware (vol de données restituables contre rançon). Autant de sujets qui ont conduit la CCI et la Communauté d’Agglomération de Pau, à constituer, en relais du plan régional, un cyber campus pour apporter des réponses aux entreprises et acteurs locaux.
Déjà très spécialisée sur l’intelligence artificielle et le cloud computing, disciplines dans lesquelles CY Tech forme chaque année de nombreux ingénieurs, l’école ajoute une nouvelle corde à son arc, une option expertise cyber avec des entrées précises : analyse des vulnérabilités et des risques, sécurité des réseaux et des systèmes, cryptographie et protocoles de sécurité, détection d'intrusions et analyse forensique, sécurité des applications et développement sécurisé.
Yannick Le Nir et Jordy Palafox, co-responsables de l'option cybersécurité au Campus palois de CYTech. Crédits : CYTech
Une forte demande pour les postes d'ingénieur
La question, pour nombre d'entreprises locales, est critique. Pour Jordy Palafox, enseignant en mathématiques appliquées, « les domaines sont très variés, allant du secteur bancaire aux télécoms en passant par l'aéronautique, l'énergie ou encore la santé. » Yannick Le Nir, enseignant en informatique, renchérit : « Les différents partenaires qui nous accompagnent sur d'autres domaines, comme l’Intelligence Artificielle (IA) ou le Cloud, nous sensibilisent depuis deux ou trois ans déjà à l'évolution de leurs missions qui nécessitent de plus en plus de compétences. Nous ne restons pas exclusivement sur un cadre technique et opérationnel, enseignement classique des formations d'ingénieurs, mais avons également des modules dédiés aux cas pratiques et aux aspects législatifs du domaine, qui seront dispensés par des experts à travers leurs retours d'expériences. »
L'offre CY Tech se veut porteuse d'opportunités
La campagne de recrutement des étudiants a d'ores et déjà débuté, en rappelant qu'il s'agit d'une spécialisation en 4e année d'études d'ingénieurs. Cette voie forme à des métiers comme chercheur ou responsable en sécurité des systèmes d'information, analyste SOC (security operation center), cryptologue, architecte cyber... S'ils sont souvent bien identifiés dans les grands groupes et ETI, les PME sont loin de les avoir tous intégrés ce qui fait dire à l'école que cette nouvelle spécialisation est une véritable opportunité.
Deux voies s'offrent à elles pour débuter des programmes contre la cybersécurité : offrir des stages (en avril 2024) et prendre des élèves ingénieurs en contrat de professionnalisation en alternance. Les promoteurs de la formation espèrent d'ailleurs que la moitié de la promotion (34 élèves) trouvera les entreprises pour en bénéficier. Pour l'heure, douze premiers contrats de professionnalisation concernent le secteur du consulting ou des SS2I (Capgemini, Sopra Steria, OnePoint, Synapse Défense) Collins aerospace et Airbus. Pour Elodie Biraud, la chargée de communication de CY Tech Pau, « ce serait dommage que les PME Béarnaises et plus largement, tous les acteurs économiques potentiellement fragiles ne saisissent pas l'occasion d'être accompagnés et d'engager sans délai des plan d'action contre la cybercriminalité ».