Après son pivot, Fari Analytics lève des fonds pour booster DataFret - Premium

L’installation au sein du Village by CA a-t-elle tout changé ? Nul doute que le fait a son importance dans l’histoire de Fari Analytics. Fondée début 2019, la startup girondine se positionne initialement dans le conseil auprès des entreprises pour la valorisation de leurs données. La data, c’est le domaine d’expertise du trio fondateur, qui met ses compétences au service du secteur bancaire. Un mois après son entrée dans l’accélérateur du Crédit Agricole, la jeune pousse est approchée par Sanofi, l’un des partenaires ambassadeurs des lieux, pour la faire plancher sur différents cas d’usage, dont l’analyse des factures de transport. Une idée qui permet au groupe d’économiser près de 200.000 euros, soit 10% de la dépense. Convaincus qu’il y a là moyen « d’aider les entreprises à exploiter cet or caché » que sont les données, au-delà du seul secteur bancaire, les fondateurs creusent l’idée pour clarifier la proposition de valeur, se demandant s’il y est possible d’automatiser ce qui a été fait pour Sanofi. « Début 2021, on arrête le conseil et on concentre notre énergie sur ce logiciel dédié à l’analyse des factures de transport de marchandises. Et au troisième trimestre de cette même année, on lance DataFret », raconte Xavier Dikor Mbouma, président et cofondateur aux côtés de Mathieu Ducouret et Mathieu Brothier.« Notre logiciel repose sur l’analyse comparative de trois sources de données : les grilles tarifaires des transporteurs, les demandes d'expédition de nos clients et leurs factures. Nous comparons les provisions et la facturation réelle pour détecter les éventuelles erreurs. Sachant qu’il peut y avoir des milliers de lignes sur une facture, que les grilles tarifaires sont très complexes… Les clients ne contrôlent pas, ou peu, ou mal », analyse-t-il. A date, une quarantaine de clients ont déjà signé, parmi lesquels Showroom Privé, Courir, PepsiCo, Brico Privé, Leader Price, TBS (groupe Eram), le spécialiste des lentilles de contact sur internet Sensee ou encore, localement, MaxiCoffee. Une conquête commerciale qui a permis de multiplier par 2,5 le chiffre d’affaires - que l’entreprise ne communique pas - entre 2021 et 2022. « On prévoit de faire x4 sur 2023 », annonce le président, qui détaille : « DataFret est proposé en mode SaaS, par abonnement mensuel avec engagement annuel. Et si le client décide de nous confier la gestion des demandes d’avoirs suite à la détection d’erreurs ensuite validées par le transporteur, nous touchons une part sur les sommes concernées. »Optimiser, déployer et étoffer« L’an dernier, nous avons identifié en moyenne 5,8 % d'anomalies récupérables sur les factures de nos clients, auxquels on a fait gagner deux millions d’euros. On veut améliorer ce taux dès cette année, ce qui va supposer d’encore mieux automatiser notre solution. On travaille au lancement d’une V2, attendue au troisième trimestre 2023. Elle permettra une meilleure connectivité avec nos clients grâce au développement d’API dédiées, ce qui nous fera gagner du temps et augmentera le taux de détection. Pour un euro dépensé par notre client, le retour se situe a minima à 3,8 euros. Et le ratio peut monter jusqu’à 12 », calcule Xavier Dikor Mbouma, qui veut que « les clients nous voient comme une signature d’assurance ».Pour accélérer sa croissance, la SAS bordelaise vient de boucler une levée de fonds. D’un montant de 500.000 euros, l’opération a été réalisée auprès de Finaqui (par l’intermédiaire de son véhicule Evergreen dédié aux projets à impact), du business angel rochelais Thierry Thebault - mais aussi d’autres business angels - et implique également Bpifrance et deux partenaires bancaires : Crédit Agricole d’Aquitaine et Société Générale. Une manne qui permettra également d’accompagner la création d’un module CO2. « Un de nos concurrents est en avance sur ce segment. Il s’agira dans un premier temps de mesurer les émissions. Et, en amenant un maximum d’informations à nos clients, les aider à prendre les bonnes décisions pour réduire ce CO2. » Un module qui deviendra une option payante. « A terme, on aimerait imaginer DataFret comme une suite à la carte, où chacun s’abonne aux fonctionnalités qu’il désire. Cela nous permettra aussi de mieux cibler les PME », se projette-t-il, citant également des perspectives commerciales dans le domaine du transport maritime.Outre le territoire national, la startup entend également proposer sa solution à l’échelle européenne, notamment vers l’Italie, l’Espagne, l’Allemagne, l’Angleterre ou encore la Belgique. « Des pays qui ont des structures similaires à la nôtre en termes de volume de marchandises en transit et de répartition globale entre PME, ETI et grands groupes ». Avec un effectif de bientôt 8 personnes, Fari Analytics va continuer de recruter, sur des profils de développeurs informatiques, pour améliorer l’expérience utilisateur, mais aussi de custom success manager, « pour s’assurer qu’on ne dévie pas de la proposition de valeur », veille Xavier Dikor Mbouma. Qui vise un rang de leader sur son domaine d’activité et espère dégager des bénéfices à partir de l’année prochaine : « on était quasiment à l’équilibre à fin 2022. Là on a augmenté nos charges pour grandir. On pense être rentable dès 2024 », confirme-t-il.Fari AnalyticsSAS fondée en janvier 2019Siège à BordeauxEffectif : 8 personnesCA 2022 : NC

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