API « redynamise » les zones rurales néoaquitaines avec ses supérettes autonomes - Premium

Imaginez-vous devoir rouler 30 minutes aller-retour pour pouvoir faire vos courses, dans le supermarché le plus proche de chez vous. En France, près de 6 millions de personnes vivent cela au quotidien, dans les communes rurales. Pour pallier cette désertification, deux entrepreneurs, Julien Nau et Alex Grammatico, décident de créer un modèle de supérette autonome et connectée, en libre-service, inspirés d’une société suédoise. La société API voit le jour en 2021 en Charente-Maritime, à Saint-Palais-de-Négrignac. Pour mener leur projet à bien, ils sont rejoints par Jean-Luc Treillou, serial entrepreneur et cofondateur de deux sociétés girondines reconnues : Ysopia Bioscience et Treefrog Therapeutics. Après presque deux ans de R&D, la première épicerie 2.0 ouvre ses portes à Claix (16), en novembre 2022. Depuis, API compte 12 supérettes sur le territoire néoaquitain - en Charente, en Charente-Maritime et depuis peu dans les Deux-Sèvres. « Nous nous positionnons dans des communes dès 750 habitants, où il n’y a plus de commerce, car nous ne sommes pas là pour les détruire. Il faut que le premier supermarché soit à 10 ou 15 minutes de route de l’emplacement », présente à Placéco Marie-Laure Basset, CEO de la startup passée par la société Marie (plats cuisinés) et par Room Saveurs (livraison de plateaux-repas). Ensuite, il suffit d’un terrain de 100 m² raccordé à l’électricité, et le tour est (presque) joué.Chaque supérette mesure 40 m², et nécessite seulement un raccordement à l'électricité. Crédits : APIChaque supérette compte un gestionnaire et un « ambassadeur » chargé d’expliquer aux utilisateurs le fonctionnement, pour les accompagner dans le paiement des produits. Car la promesse est que chaque point de vente soit accessible 7j/7, 24h/24. À l’intérieur, 700 références de produits, pour couvrir les besoins des habitants. Mais à quel prix ? « Les épiceries de petites communes ont souvent fermé car elles étaient obligées de proposer des prix 20 à 30% plus chers qu’en supermarché. Chez nous, 70% de notre offre est à prix supermarché justement, grâce à un partenariat avec Carrefour. C’est primordial car les gens veulent retrouver un commerce de proximité, mais accessible », souligne Marie-Laure Basset. Seconde promesse : faire une place aux producteurs locaux. Leur apporter un réseau de vente supplémentaire, car « généralement ils n’ont pas la bande passante pour chercher ce réseau ».Attaquer la France dès 2024 La société reste discrète en matière de chiffres. À peine sait-on qu’elle a levé des fonds en juin 2022, et qu’elle bouclera un nouveau tour de table, tôt ou tard. Difficile aussi de savoir quel est le chiffre d’affaires réalisé par les supérettes, mais Marie-Laure Basset l’assure : les finances vont bien. « On s’était dit qu’il fallait six mois pour qu’une supérette atteigne sa vitesse de croisière, et on y arrive plus rapidement, ce qui est une bonne nouvelle. Déjà une grande partie des points de vente ont atteint la cible que l’on s’est fixée en termes de chiffre d’affaires moyen, et il y a un très bon accueil au niveau des habitants. » Confiante, la jeune pousse vise grand : 40 supérettes d’ici la fin de l’année en Nouvelle-Aquitaine. Une quinzaine seront ouvertes en Charente-Maritime, et cinq en Gironde dont deux prévues pour août et septembre, respectivement à Lagorce et à Gauriaguet. Et ensuite ? « Nous visons le national, avec une centaine de supérettes en plus en 2024, affirme notre interlocutrice. Il s’agira de densifier la Nouvelle-Aquitaine et de s’étendre sur les régions limitrophes. » L’équipe s’étoffera dès cette année, comptera une cinquantaine de salariés contre 30 aujourd’hui, dont une quinzaine à Bordeaux, où se trouvent les fonctions supports. APIFondée en 2021Basée à Saint-Palais-de-Négrignac (17)30 salariésCA : n. c.

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