« Sobriété » pour le futur Schéma de cohérence territoriale de l'Agglo de Royan - Premium

En révisant son Schéma de cohérence territoriale (SCoT), la Communauté d'Agglomération Royan Atlantique (CARA) doit imaginer son territoire pour les vingt ans à venir en matière de développement économique, logement, transport ou encore protection de l'environnement. Il s'appuie sur le Projet d'aménagement et de développement durables (PADD) qui fait l'objet d'une traduction réglementaire dans un Document d'orientation et d'objectifs (DOO) qui s'appliquera aux documents d'urbanisme des 33 communes du territoire. Cela va déterminer les équilibres entre espaces urbains et à urbaniser et les espaces ruraux, naturels, agricoles et forestiers. Il s'agit aussi de cadrer les politiques publiques d’aménagement, notamment la protection et la mise en valeur du littoral. « Le mot clé, c'est la sobriété. Cela n'a pas été simple car il y avait eu un échec de l'équipe précédente, en 2019, avec l'arrêt du SCoT. Il a fallu reprendre la base et développer une analyse économique qui n'avais pas été faite à l'époque, en s'assurant de la bienveillance des services de l'État », explique Patrick Marengo, vice-président en charge du SCoT à la CARA.Diminution de la consommation des espaces Pour élaborer ce document d'urbanisme qui coordonne les politiques publiques, il s'agissait notamment d'établir ce que devra être la consommation des espaces naturels, agricoles et forestiers. « Elle diminuera d’au moins 50% au cours des dix prochaines années par rapport à la période 2011-2020, avec un objectif global de réduction de 60% en 20 ans. On a préféré appliquer un principe de précaution », indique l'élu. Un projection a établi l'accueil de 10.000 nouveaux habitants sur le territoire d’ici 2040. « Il y a un changement complet en matière de développement, les communes réalisent toutes qu'elles ne peuvent plus consommer de l'espace et qu'elles vont devoir se développer différemment en utilisant les friches, en utilisant les dents creuses, en montant là où elles peuvent monter, etc. », précise Patrick Marengo. Le DOO propose des moyens pour revitaliser le sud du territoire et faire en sorte que Cozes et Mortagne-sur-Gironde puissent jouer leur rôle de pôle d’équilibre et de proximité. De même, il s’agit de développer l’axe Royan/Saintes et de maintenir ou revitaliser tous les centres-bourgs et les centres-villes de la CARA.Développement économique limité « Concernant le développement économique, là aussi sobriété. On a fixé 60 hectares pour développer six zones d'activités économiques existantes ou en projet. Et en parallèle, les toutes les autres seront requalifiées. On va essayer de les valoriser, de les améliorer, de mieux les utiliser », ajoute l'élu. Cela va signifier une densification et optimisation du foncier, l'intégration architecturale et paysagère, l'utilisation de la nature pour lutter contre les îlots de chaleur et gérer les eaux pluviales, le développement de mobilités durables, l'installation d’énergies renouvelables sur les toitures et les parkings, un accompagnement à la sobriété énergétique… Par ailleurs, les activités compatibles avec l’habitat auront vocation à s’installer dans les centres-villes comme la plupart des activités de bureau et de services. Enfin un nouveau modèle commercial va être inscrit dans le SCoT. « Il y a des équilibres à trouver mais nous avons pour particularité d'avoir énormément de commerces de proximité avec un taux de vacance qui reste faible. L'idée a été de préserver les cœurs de bourgs et les commerces de proximité en centralité », précise Patrick Marengo avant d'ajouter : « le maintien d'une activité économique est possible notamment parce qu'on a maintenu le dispositif de stationnement zone bleue. On a préféré préserver ces commerces de cœur de ville avec un accès par les clients au plus près en se privant de 900.000 euros de recettes si on avait mis des parcmètres. C'est un choix politique ». LE DOO sera présenté lors d'une réunion publique, le 8 janvier (à 18h30 au siège de la CARA - 107 avenue de Rochefort à Royan). Un moment d'échanges avant la finalisation du dossier SCoT qui devrait être arrêté fin février 2024 pour une approbation en fin d'année.

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