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Nouvelle-Aquitaine : Alain Rousset plus que jamais prêt à un Etat décentralisé

Écosystème
vendredi 29 septembre 2023

Alain Rousset lors de sa conférence de presse de rentrée, le 29 septembre. Crédits : MB

La question d’une décentralisation de l’Etat était au cœur de la conférence de rentrée d’Alain Rousset, président du Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine, après les propos d’Emmanuel Macron sur le statut de la Corse.

C’est une rentrée particulièrement politique pour Alain Rousset, président de la Région Nouvelle-Aquitaine, au lendemain des déclarations d’Emmanuel Macron sur une possible autonomie de la Corse. Fervent défenseur d’une décentralisation depuis toujours, Alain Rousset ne manque pas de rappeler « une forme de recentralisation » depuis l’arrivée d’Emmanuel Macron au pouvoir. Alors, « s’il y a aujourd’hui un geste vers une forme de sixième République décentralisée, je crois que ça correspond bien au discours de Loïc Chesnais-Girard [ndlr, président de la Région Bretagne] au congrès des Régions de France [ndlr, qui a réclamé hier « la même chose » que la Corse]. Je retrouve un peu d’optimiste dans ma bataille pour un Etat décentralisé », se réjouit le président néoaquitain. Qui relie ce sujet au budget contraint que s’apprête à voter la Région pour 2024, avec une baisse des dotations de 6% et une diminution des recettes fiscales. Ces dernières émanant entre autres de la TVA, « dont la dynamique - environ 4% - se trouve désormais en deçà de l’inflation - environ 5,8% de moyenne annuelle », précise la Région, ou encore des recettes de TICPE et des cartes grises, en recul. « La fiscalité carbonée perçue par les Régions est plus que jamais un non-sens au regard des politiques menées en faveur des transitions », déroule-t-on.

Alain Rousset affirme, en sus, que ce sont des sollicitations de plus en plus importantes de l’Etat sur les actions à mener, auxquelles sont confrontées les Régions. « Voire même parfois, une forme un peu coloniale comme le dirait Michel Rocard », poursuit l’élu qui cite les mots de l’ancien Premier ministre (dans un manifeste intitulé « Décoloniser la province », 1966). « Ce n’est même plus le budget qui est attaqué, c’est la liberté des politiques territoriales », reprend Alain Rousset pour enfoncer le clou. Qui annonce au passage que la Région Nouvelle-Aquitaine et la Bretagne travailleront conjointement, avec des juristes et sur la base de deux articles de lois (loi NOTRe et loi 3DS) pour faire « des propositions concrètes sur des transferts [de compétences] ». « Nous ferons voter l’Assemblée régionale sur ce texte, et le gouvernement aura un an pour me répondre », esquisse Alain Rousset, précisant que le ferroviaire, le développement économique ou la stratégie de l’emploi pourraient être concernés.

Le ferroviaire, toujours au coeur de la Région

En Nouvelle-Aquitaine, il n’est d’action politique sans Néo Terra, feuille de route transversale votée en 2019 pour accélérer la transition écologique et énergétique. Le président Rousset le martèle, 46% du budget global de la Région est alloué à des actions issues de ce fil rouge. Ainsi, le 13 novembre prochain, une actualisation de Néo Terra sera votée par les élus du Conseil, avec six ambitions : garantir l’avenir (restauration des ressources naturelles), construire demain (réactiver l’ascenseur social par les transitions), se nourrir (transitions agroécologiques et alimentaires), innover pour une économie responsable et décarbonée, habiter et se déplacer, et être en bonne santé.

Parmi ces thématiques, le ferroviaire y tient, et y tiendra encore une place de choix. Alors qu’il y a quelques jours, le préfet de Région Etienne Guyot annonçait que la part de l’Etat dans le volet mobilités du CPER (contrat de plan Etat-Région) passerait de 90 à 150 millions d’euros sur la période 2023-2027, le Conseil régional devrait y flécher au global 900 millions d’euros. Quant au projet GPSO de lignes à grande vitesse (axes Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Espagne), qui a récemment reçu un avis défavorable de l’autorité environnementale ? Un problème de méthode et non de fond, selon lui. « Il ne faut pas que mon ami Pierre Hurmic se réjouisse, le projet est voulu par l’Union européenne qui est furieuse à l’égard de l’Etat français, car on n’avance pas assez vite », tacle Alain Rousset. « Moi, j’aime le train, d’autres non », lâche-t-il ainsi, en réponse à Emmanuel Macron qui déclarait il y a peu aimer « la bagnole ».