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GPSO : l’Europe débloque 60 millions pour les LGV depuis Bordeaux vers Toulouse et Dax

Écosystème
jeudi 22 juin 2023

GPSO : cap au sud de Bordeaux. Crédit : Pixabay

La Commission européenne annonce le versement de quelque 60 millions d’euros pour le projet de lignes à grande vitesse devant desservir, depuis Bordeaux, Toulouse d’une part et Dax d’autre part. Une avancée plus que symbolique alors que les premiers travaux se profilent d’ici la fin de l’année.

Cette enveloppe de près de 60 millions d’euros, une goutte d’eau pour un projet chiffré à au moins 14 milliards d’euros - dont 20% attendus de l’Europe - est l’hirondelle qui fait le printemps des zélotes de GPSO. A contrario, il y a un an, presque jour pour jour, les contempteurs du Grand Projet Ferroviaire du Sud-Ouest interprétaient l’absence de ce dernier dans la liste des 135 projets d’infrastructures retenus dans le cadre de l’appel à projets 2021 du Mécanisme pour l’interconnexion en Europe (MIE) comme le signe d’un refus de financement par la Commission européenne. S’en suivait un débat rapidement tranché, l’Europe ayant donné la priorité à des projets déjà en phase de travaux, ce qui était encore loin de concerner l’extension des lignes à grande vitesse au sud de Bordeaux, vers Toulouse d’un part et Dax d’autre part. Reste que la question des financements suit son cours. Si la société de projet en charge de GPSO est sur les rails depuis l’été dernier, les opposants avaient vu leurs ardeurs ranimées par le rapport du Comité d’orientation des infrastructures remis à la fin de l’hiver dernier à la Première ministre.

Hier, au titre de l'appel à projets 2022 du MIE, l’Europe a donc confirmé qu’elle allait effectuer deux versements, pour un total de 59,7 millions d’euros. Il s’agira, d’une part, d’une subvention de 32,5 millions pour les études sur les lignes nouvelles en elles-mêmes. Et, d’autre part, de près de 27,2 millions pour une première étape de travaux relative aux aménagements ferroviaires au sud de Bordeaux (AFSB), lesquels auront par ailleurs leur pendant au nord de Toulouse (AFNT). « Malgré les fausses infos diffusés par les opposants au projet, l’Europe l’a toujours soutenu et c’est même elle qui faisait pression sur le gouvernement français pour accélérer la décision. Mais j’ai aussi dû batailler pour que le tronçon Bordeaux-Dax vers l’Espagne ne soit pas relégué aux calendes grecques, car c’était le seul moyen d’obtenir la subvention européenne qui ne finance sur des projets transfrontaliers », affirme aujourd’hui Alain Rousset, président du Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine, dans les colonnes de notre confrère Sud Ouest.

Ces fonds devraient être versés à l’établissement public local en charge de GPSO à partir de la fin de cette année, ce qui correspond à l’objectif de démarrage des chantiers pour les AFSB et AFNT. Alain Anziani, président de Bordeaux Métropole, « se félicite de la décision de l’Europe concernant l’octroi de financements européens pour le début des travaux des AFSB. C’est la reconnaissance de l’enjeu stratégique des aménagements ferroviaires du Sud de Bordeaux pour la desserte de la péninsule ibérique et cela permettra une mise en œuvre sécurisée du RER métropolitain, les deux composantes étant financièrement et techniquement indissociables. » L’objectif de mise en service de la ligne Bordeaux-Toulouse est fixé en 2032.

☞ Deux autres enveloppes votées par la Commission européenne concernent la Nouvelle-Aquitaine. La première, légèrement supérieure à 27,3 millions d’euros, viendra en soutien des études et travaux qui doivent être menés pour améliorer la ligne existante entre Dax et Bayonne, soit une vingtaine de kilomètres. « Les principaux avantages du projet seront d'améliorer le service de transport ferroviaire de passagers et de marchandises vers l'Espagne », souligne Bruxelles dans sa communication officielle. La seconde, d'un montant de 9,1 millions, est une subvention de 50% pour un nouveau programme d'études en vue de la réouverture de la ligne Pau - Canfranc - Saragosse. Il s'agit notamment d'obtenir la déclaration d'utilité publique en France et de finaliser les études pour la réouverture du tunnel ferroviaire du Somport.