Fondation La Rochelle Université : « Nous sommes un point de connexion entre le public et le privé »
Sébastien Peltier, président de la fondation, et Lucie Pacific, directrice général. Crédits : Université de La Rochelle - Mathieu Vouzelaud
Créée en 2009, la fondation La Rochelle Université s’attelle à nouer des partenariats avec les entreprises locales, pour créer du lien et trouver des leviers financiers. Objectif : accompagner les étudiants sur plusieurs plans comme la formation à l’entrepreneuriat. Explications avec Lucie Pacific, directrice générale de la structure.
Quelles sont les missions de la Fondation La Rochelle Université ?
Elle s’est donné pour mission de contribuer à construire un futur désirable pour tous, en partant de la conviction que l’accès à la connaissance est une réponse possible pour relever les défis. C’est un point de connexion entre les acteurs publics, les acteurs privés, les citoyens et l’université. Concrètement, on accompagne les étudiants sur des volets de solidarité, de formation et pour les aider à s’engager. On a une autre mission qui est de faire progresser les connaissances en soutenant la recherche - souvent, les fondations financent des chaires, il y a toujours la notion d’intérêt général derrière. Enfin, notre dernier pilier est de contribuer à éclairer la société, et d’ouvrir l’université sur tous ceux qui ne sont pas son public premier, pour permettre au citoyen de comprendre les enjeux sociétaux.
Cette notion de transitions semble très ancrée dans l’ADN de l’université...
Oui, c’est l’une des spécificités de notre université. Elle a spécialisé sa recherche sur toutes les thématiques de développement durable en zone littorale. Elle adresse les transitions environnementales, énergétiques, numériques, et les problématiques sociétales qui en découlent. Ce sont plus de 8.200 étudiants, 1.000 agents et 800 vacataires - c’est à la fois une petite et une grande université, car elle fait plein de choses. Et la fondation est là pour porter ses projets. Je suis en poste depuis un an à la direction générale, nous avons aussi eu un changement de présidence, c’est aujourd’hui Sébastien Peltier qui assure ce rôle - le fondateur et dirigeant de Valbiotis, une société qui est née d’un projet de recherche avec l’université.
Trouver des partenaires financiers
Comment est née la fondation ?
Elle découle d’une décision de l’Etat de redonner de l’autonomie aux universités, en 2009. À ce moment, l’Etat a dit « maintenant, vous avez votre budget pour gérer vos ressources humaines », plutôt que de le piloter depuis Paris. Il a alors été possible pour les structures de se doter d’une fondation, qui contribue à faire avancer leurs missions de service public via le levier du mécénat. Aujourd’hui notre budget annuel est de 125.000 euros. Ce n’est pas beaucoup, c’est une petite fondation, mais la finalité de ses actions n’est pas que financière. Tout mon travail, durant un an, a été de reformuler notre mission, de donner un sens concret en faisant remonter des projets pour dire à nos partenaires « ils ont vraiment un impact, on sait à quoi l’argent sert ». L’une de nos actions est par exemple de favoriser l’insertion et la mise en réseau de nos étudiants.
Vous venez de concrétiser un accord triennal avec Banque Populaire Aquitaine Centre Atlantique, pour favoriser la formation à l’entrepreneuriat et la transition climatique. C’est-à-dire ?
Ils faisaient partie des mécènes fondateurs de notre structure, et ont décidé d’accentuer leur accompagnement. On a, à l’université, le projet CampusInnov qui permet d’accompagner l’entrepreneuriat et l’innovation depuis la sensibilisation des étudiants, jusqu’à l’accompagnement de projets, avec un diplôme Étudiant Entrepreneur. BPACA est engagée dans une remise de prix baptisé Deeptech, que l’on a formalisée cette année. La fondation vient chercher des entreprises qui ont envie de s’impliquer et de faire avancer CampusInnov. Pour moi, elle est encore trop confidentielle et maintenant que nous sommes passés sur du concret, nous avons besoin d’engagements d’acteurs dans la durée, et c’est ce que je m’attelle à faire. La réussite de notre fondation ne passera que par son financement, ou du mécénat de compétences.