Sobegi célèbre son 50e anniversaire et se tourne vers la décarbonation - Premium

Fondée en 1975, Sobegi a été créée alors que les premiers signes d’épuisement des réserves gazières de Lacq apparaissaient. « Les managers de l’époque avaient très largement anticipé la baisse de production de gaz à très grande échelle et se sont dit qu'il faudra apporter des activités de substitution », rappelle Frédéric Pavard, président de Sobegi. Sur ses deux plateformes de Lacq et Mourenx, l'entreprise produit des « utilités » (vapeur et électricité) pour les autres entreprises du bassin industriel. La première plateforme profite de l'exploitation du reste de gaz présent dans le sous-sol béarnais pour proposer cette énergie à un prix « quasi-décorrélé du marché, souligne le président, ce qui a permis de préserver la compétitivité du site, notamment lors des tensions sur les prix de l’énergie en 2022. » À Mourenx, complète Frédéric Pavard, « la matière première est du gaz naturel qui est acheté sur le réseau Teréga ». La Sobegi y joue un rôle plus classique de gestionnaire d’infrastructure, d'accueil, et de distribution d'utilités et de services (en particulier en matière de sécurité). Les deux sites sont labellisés clés en main.« Assurer un équilibre économique durable »Dans les années suivant la création de la Sobergi, les plateformes de Mourenx et Lacq voient s’implanter des industriels tels que Sanofi, Arkema, Novéal, Axplora, Speichim ou encore Toray. La plupart d'entre eux sont aujourd'hui toujours présents à Lacq. Filiale à 100% de TotalEnergies, la Sobegi emploie 235 salariés et réalise un chiffre d’affaires annuel de 128 millions d’euros, dont 70% proviennent des utilités et 30% des services. « Notre objectif n’est pas de faire de super résultats, mais d’assurer un équilibre économique durable pour que nos clients aient un avantage à rester sur la plateforme », souligne Frédéric Pavard. « C'est extrêmement important que Sobegi soit robuste et ait un modèle économique viable, insiste-t-il. Si la performance n'est pas à la hauteur et que Sobegi disparait, tout l'écosystème autour de l'extraction et de la valorisation du gaz tombera. »À lire également - LauguiConcept pose ses valises à LacqDepuis l’arrêt en 2010 de la commercialisation du gaz de Lacq, l’activité s’est recentrée sur la thiochimie (chimie du soufre), notamment la production d’hydrogène soufré (H2S) pour le géant industriel Arkema. Le reste du gaz est valorisé pour générer vapeur et électricité. Plus d’un million de tonnes de vapeur sont produites chaque année, avec un complément « vapeur verte » issu de la biomasse via BioLacq.La réorganisation industrielle s’est accompagnée d’investissements massifs. « En 2013, nous avons mis en service une unité de traitement de gaz pour séparer de façon optimale l’H2S, dans le cadre d’un programme de 150 millions d’euros », précise Frédéric Pavard. L’entreprise investit par ailleurs chaque année 15 à 16 millions d’euros pour le maintien et le développement de ses installations. Alors que la fin de l’exploitation du gaz de Lacq était initialement envisagée pour 2030, les prévisions ont évolué. « Nous savons aujourd’hui que notre ressource en gaz est bien supérieure à ce que l’on imaginait : on peut envisager 2050, voire 2060 », indique Frédéric Pavard. Avant cet horizon, cependant, « il y a celui de l'arrêt des moteurs thermiques », qui concernera principalement l'usine de production de bioéthanol BSO. « Notre objectif, reprend le dirigeant, est de favoriser l’implantation de nouveaux acteurs sur la plateforme et la rendre plus robuste. »Maintenant, décarboner La filiale de TotalEnergies n’en oublie pas pour autant de préparer l’avenir, souligne Frédéric Pavard. Le grand chantier des années à venir porte un nom : décarbonation. L’entreprise prévoit de construire d’ici fin 2028 une chaudière biomasse pour produire de la vapeur verte à partir de déchets bois. « Notre objectif, c’est d’accompagner nos clients à décarboner leur activité. On accompagne, par exemple, BSO et Arkema. C’est un engagement de fond », affirme son président.À lire également - Pourquoi le bassin de Lacq est à l'arrêt Parallèlement, des efforts sont menés pour optimiser les consommations : « Nous remplaçons progressivement nos moteurs électriques par des moteurs à vitesse variable, mieux adaptés aux besoins de la plateforme », précise-t-il. La Sobegi travaille également sur l'optimisation de ses chaudières, pour abaisser leur seuil minimum de fonctionnement « et éviter de produire de la vapeur qui ne pourrait pas être valorisée, explique Frédéric Pavard. Nous avons aussi des investissements prévus dans nos réseaux de vapeur basse pression, qui ne sont pas entièrement valorisés, avec des systèmes de recompression pour réinjecter cette vapeur dans le réseau haute pression ». Au total, un budget de 17 millions d’euros est dédié à ces améliorations d’ici 2030. Sobegi travaille également sur l’accueil de nouveaux industriels, avec du foncier disponible sur ses plateformes. « Nous avons une plus-value à faire venir de nouveaux acteurs pour valoriser la totalité du site », explique Frédéric Pavard, qui insiste sur l’importance du dialogue avec le territoire. À ce titre, Sobegi coordonne la démarche Univerlacq, organisant deux réunions publiques par an pour échanger avec les riverains. « L’objectif, ce n’est pas de dialoguer en situation de crise, mais de le faire en temps normal pour éviter d'en arriver aux situations de crise. »

Sobegi célèbre son 50e anniversaire et se tourne vers la décarbonation - Premium

Sur le même sujet

Lacq-Pau-Tarbes signe son nouveau contrat d'industrie

Industrie : l'UIMM détaille les enjeux de la filière

Aéronautique : Comment AECE a repris l'ancienne usine Eaton

Industrie de défense : le 64 sur le pied de guerre

L’Hydromeeting 2025 réunira les acteurs de l’hydroélectricité ...

Les Green Aero Days reviennent à Pau... sous un nouveau nom

Les Portes du Cuir reviennent à Pau du 26 au 28 septembre 2025

B.num revient au Palais Beaumont le 26 juin

Le Pôle Laherrère accueillera le premier salon du financement ...

Une soirée inter-réseaux à Pau

Pau : une table ronde sur l’IA et les systèmes d’information

Un job dating à Pau du 3 au 5 juin

IA : comment créer simplement des bases de connaissances

Digitéco #20 La tech peut-elle être au service de la mobilité ?

Retour sur Forexpo 2025 : PEFC se réorganise avec PEFC Territoire

Digitéco #19 L'usine du futur répond-elle aux transitions en cours et à venir ?

IA : Comment utiliser un outil simple et gratuit pour qu'un site soit visible par les IA

IA : comment obtenir des prompts efficaces

IA : comment résumer une vidéo sans la regarder en entier