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Photovoltaïque : Moon lance une offre nationale pour rééquilibrer son bilan - Premium

Stratégie
lundi 19 juin 2023

Moon a prévu un « gros discount » pour les premiers clients néoaquitains. Crédit : Moon

Avec sa solution énergétique solaire, Moon souhaite désormais adresser également les ménages français, en plus des communautés reculées d’Afrique. Si la solution africaine est d’abord celle d’un remède aux fractures énergétique et numérique, en apportant une électricité qui fait défaut, celle à l’œuvre en France veut avant tout permettre une plus grande sobriété. Cette diversification commerciale est soutenue par une logique à la fois industrielle et environnementale. Explications.

La startup girondine Moon a profité de sa présence au salon VivaTech pour dévoiler une nouvelle offre. Se présentant comme un « opérateur énergétique décentralisé », cette jeune pousse fondée par Thomas Samuel, déjà à l’origine du spécialiste de l’éclairage public solaire connecté Sunna Design, est principalement connue pour la fourniture de solutions énergétiques solaires à destination des communautés rurales africaines. Près de quatre ans après sa création, l’entreprise revendique l’électrification et la connexion de quelque 20.000 ménages. Tout en poursuivant cette activité, Moon lance une offre à destination des ménages français, avec une promesse : « jusqu’à 30% d’économies sur sa facture d’électricité ». Pour l’heure réservée aux habitants de Nouvelle-Aquitaine, avec l’ambition de rapidement signer un millier de contrats, la diffusion sera ensuite progressivement étendue à l’ensemble du territoire national.

Le produit est simple, il comprend principalement un panneau solaire de 400 Wc, un micro-onduleur et une prise connectée pour la partie matérielle et une application maison « pour visualiser sa production et sa consommation. Ici la valeur ajoutée, c’est la transparence des données », nous explique-t-on. L’idée n’est pas de produire un maximum d’énergie pour la revendre à l’opérateur. « Tout d’abord, nous n’imaginions pas que la crise énergétique que connaît l’Afrique toucherait aussi la France. Notre logique, c’est de maximiser l’autoconsommation. C’est le seul modèle qui soit vraiment rentable, c’est notamment en ça qu’on se différencie de l’écosystème des concurrents. Nous n’allons pas vous faire produire de l’énergie que vous allez revendre à 11 centimes le kilowattheure pour ensuite la racheter 28 centimes », expose Thomas Samuel.

Une dimension industrielle « régénérative », ancrée localement

Proposée sous forme d’abonnement mensuel, l’offre inclut également une option « batterie connectée, pour stocker votre électricité, maximiser votre autoconsommation et gagner encore plus d’autonomie », avec notamment la promesse d’une énergie « disponible à tout moment, même la nuit ou en cas de coupure ». Cette option s’appuie sur des fournisseurs locaux. Pour la batterie en elle-même, Moon fait pour l’heure appel à NP Batteries. Cette jeune pousse, basée à Lanton et qui vient tout juste de souffler sa première bougie, est spécialisée dans le reconditionnement, la réparation et l’optimisation de batteries. « Leur prototype correspond à notre démarche, la charge et la décharge se font par le même port, ça permet de monitorer beaucoup mieux, même si c'est plus compliqué pour nous sur le développement logiciel », éclaire Loïc Raphaël, le directeur d’exploitation de Moon. Pour emballer la batterie, ses équipements dédiés et sa connectique (prises, ports USB…), l’ensemble est packagé dans une caisse en bois fournie par Adam, spécialiste girondin de l’emballage bois. La partie émergée de l’iceberg industriel local que Moon prévoit de mettre en place.

Car l’autre gros sujet concerne l’approvisionnement en panneaux photovoltaïques, une problématique qui, pour l’heure, ne peut totalement s’affranchir des fournisseurs asiatiques. Une faille d’un point de vue écologique ainsi qu’un enjeu de souveraineté industrielle. Aussi Moon porte-t-elle « un projet de réindustrialisation en Nouvelle-Aquitaine », dévoile Thomas Samuel. « Nous allons ouvrir une unité de fabrication et d’assemblage assez conséquente, avec l’idée d’être opérationnel en 2024 », consent-il à indiquer. Tout en gardant secrets nombre de paramètres d’un projet qui serait couvé avec la première des attentions par le Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine. Au soutien de cette initiative, Moon mène actuellement une levée de fonds en equity, chiffrée à 6 millions d’euros, dont 3 millions déjà sécurisés.

Enfin, deux autres axes de lecture jouent dans la décision de Moon de proposer cette nouvelle offre sur le territoire hexagonal, tout en menant dans le même temps ce projet d’équipement industriel dédié. « Travailler en Afrique, ça a un coût carbone élevé », concède Thomas Samuel. « Avec Moon, nous voulons être régénératifs à l’échelle du groupe et équilibrer notre bilan environnemental. Et par ailleurs, sous nos latitudes, le solaire c’est la foire d’empoigne. Notre offre est une aide à la sobriété. Et nous voulons être opérateur de confiance, sur la donnée et sur la compétence métier. »

Moon
Fondation en juillet 2019
Siège social : Bordeaux (Ecosystème Darwin)
Effectif : NC
CA : NC

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