Exoès veut devenir la référence de la gestion thermique des voitures électriques - Premium

Fondée en 2009 par deux ingénieurs, Exoès s’attelle rapidement à l’épineux problème du rendement des moteurs thermiques. Depuis Gradignan, la société conçoit un système capable de convertir en électricité la chaleur perdue au niveau du pot d’échappement, d’où sortent des gaz à plus de 300 degrés. Le principe ? Un échangeur thermique permet de récupérer la chaleur et de l’utiliser pour générer de la vapeur qui alimente une mini turbine. Le dispositif suscite l’intérêt des spécialistes du poids lourds, un secteur dans lequel la moindre économie de carburant constitue un atout. « En combinant la récupération de chaleur à une micro-hybridation en 48 volts, on arrive à réduire de 4,5% la consommation d’un poids lourd déjà particulièrement bien optimisé », illustre Arnaud Desrentes, cofondateur et PDG d’Exoès. Pour mener à bien le développement au long cours de cette technologie, Exoès met au point de nombreux prototypes et conçoit les bancs d’essai nécessaires à la mesure de leur efficacité. « Aujourd’hui nous fonctionnons un peu comme un bureau d’études externalisé qui va générer les données dont ils ont besoin dans leur développement produit en phase préindustrielle », précise Arnaud Desrentes. Adressés principalement au monde de l’automobile et des camions, les services d’Exoès s’adressent aussi désormais aux secteurs ferroviaire et aéronautique, qui commencent à s’intéresser de près aux enjeux de l’hybridation. Accompagner l’essor de la voiture électrique La société, qui compte aujourd’hui une quinzaine d’employés, suit également de près le décollage du marché de la voiture électrique. Si les problématiques de rendement énergétique sont différentes, la gestion thermique constitue en effet un enjeu clé en matière d’optimisation de la chaîne de traction. Depuis quatre ans, Exoès planche par exemple sur la mise au point de technologies destinées au refroidissement des batteries. En attendant que la chimie lithium-ion progresse, elle espère ainsi préparer l’avènement de la charge rapide, qui entraine un échauffement important au niveau des cellules. « Nous avons développé un système capable de gérer, d’un point de vue thermique, la recharge d’une voiture électrique en seulement 10 minutes », révèle Arnaud Desrentes. Pour y parvenir, Exoès a conçu un système de refroidissement liquide. Les packs de cellules lithium-ion et leurs composants y sont immergées dans un fluide qui, en circulant, assure la dissipation de la chaleur. Le système aurait également des vertus en matière de performances mais aussi de sécurité, dans la mesure où il empêche la propagation du feu en cas d’emballement d’une cellule. « La régulation thermique est également un paramètre de premier plan pour la durée de vie des batteries », ajoute le président d’Exoès, qui espère pouvoir revendiquer des gains de l’ordre de 25 à 30% à l’issue des phases de tests en cours. Une approche « système » de la gestion thermique Exoès n’avance pas seule sur le sujet. La société s’est en effet associée au groupe Startec Développement, basé à Mérignac, qui travaille - entre autres activités - sur la conception de batteries lithium-ion ainsi que sur le développement des cartes électroniques nécessaires à leur gestion (BMS, pour Battery Management System). Ensemble, les deux sociétés ont créé en 2019 une co-entreprise baptisée e-Mersiv qui porte désormais leurs nouvelles ambitions en matière de batteries automobiles haute performance. « Notre objectif est de mettre un maximum d’intelligence et de data au service de la gestion thermique des batteries pour arriver à ce que le BMS devienne un véritable Battery Thermal Management System », poursuit Arnaud Desrentes. E-Mersiv étudie en parallèle comment optimiser plus largement l’ensemble de la voiture électrique, en travaillant par exemple sur la conception et l’intégration d’une pompe à chaleur de nouvelle génération capable de limiter les pertes d’autonomie due à l’utilisation du chauffage ou de la climatisation ainsi qu’à la régulation thermique de la batterie. Exoès, qui devrait réaliser près de 2 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2020, profite du soutien de BPI France, qui l’a récemment intégrée à son programme d’accompagnement l’Accélérateur Automobile. Elle bénéficie également des services de Business France, grâce à qui elle a pu se faire remarquer par le groupe Porsche. Elle fait enfin partie des dix lauréats néo-aquitains du fonds d’accélération des investissements industriels dans les territoires mis en place par le Gouvernement dans le cadre du plan France Relance, avec à la clé une enveloppe consacrée au développement de sa plateforme d’essais et de simulations thermiques. Exoès recrute actuellement plusieurs profils techniques et espère voir passer ses effectifs à une trentaine de personnes d’ici deux ans. A voir aussi : Du thermique à l’électrique, Retrofuture veut démocratiser le rétrofitExoès (Gradignan) 33(0)9 72 50 30 8615 salariésCA 2020 : approx. 2M€

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