Club d'affaires Henry XV : « Aujourd'hui, les clubs du Top 14 sont de grosses PME » - Premium

Dans le bureau d’Alexandre Roussille, ballons de rugby et maillots de rugby trahissent le tintinophile… et l’amoureux de la Section Paloise. Gérant de Roussille Assurances, il est aussi président du club Henry XV, le club d’affaires de la Section Paloise, qui célèbre ce mercredi son 25e anniversaire avec une conférence consacrée au « nouveau rôle des présidents de club de rugby ». Parmi les invités, Laurent Marti, président de l’UBB, Yann Roubert, président du LOU, l’agenais Jean-François Fonteneau et le président historique du Stade Français Max Guazzini.« La naissance du club Henry XV est le résultat de l’histoire de la Section Paloise », raconte Alexandre Roussille. En 1998, le rugby devient officiellement un sport professionnel. Conséquence immédiate : les clubs deviennent des entreprises, et ont besoin de capitaux. « Le club Henry XV réunissait une vingtaine de chefs d’entreprises béarnais pour lever des fonds pour la Section », reprend son président. Vingt-cinq ans plus tard, c’est toujours sa fonction première. Le club Henry XV a participé à toutes les augmentations de capital de la Section Paloise, et est resté le 4e actionnaire du club béarnais. « Petit à petit, le club Henry XV a évolué vers un club d’entreprises au sens propre, avec un peu plus de 120 entreprises partenaires qui se retrouvent entre elles, au-delà des moments de match ». Objectif : « Fédérer les acteurs économiques, les chefs d’entreprise, et pourquoi pas faire du business entre eux ».120 membres, de la TPE à l'ETI« L’ADN du club Henry XV, c’est d’accompagner la Section Paloise financièrement », rappelle Alexandre Roussille. « Mais le club s’est aussi développé en fonction des attentes de ses membres. Le but premier est de se retrouver autour du rugby, des valeurs du club ». Mais, « quand vous partez trois jours à Edimbourg entre chefs d’entreprise, forcément des liens se créent, des opportunités de business aussi ». Le rugby d'abord, prévient-il cependant : « Si vous n’aimez pas la Section Paloise, il vaut mieux se concentrer sur un autre club d’affaires ». D’ailleurs, n’adhère pas au club Henry XV qui veut : seuls les dirigeants d’entreprise soutenant la Section Paloise y sont admis, sans critère cependant de taille de l’entreprise, de chiffre d’affaires ou de secteur d’activité, précise Alexandre Roussille. « Les partenaires principaux de la Section sont membres du club Henry XV : Total, Essor, Cancé, Teréga… mais aussi des TPE. Nous avons beaucoup d’entreprises du bâtiment, de l’aéronautique, des activités de service… ». Au total, 120 chefs d’entreprise sont aujourd’hui membres du club, ce qui amène entre 50 et 80 participants à chaque événement.« Les clubs du Top 14 sont de grosses PME »« Les clubs du Top 14 aujourd’hui sont de grosses PME, rappelle Alexandre Roussille, avec un budget autour de 20 millions d’euros et une centaine d’employés. Et ce sont des entreprises qui ont du mal à gagner de l’argent ». Le président du club Henry XV voit d’ailleurs des parallèles évidents entre le fonctionnement d’un club sportif et celui d’une entreprise : « L’aléa sportif rappelle l’aléa économique des entreprises. Nous avons vécu la relégation en Pro D2 de la Section Paloise [entre 2006 et 2016, ndlr]. Dans ces cas-là, le club de rugby réduit sa voilure. Nous, au-delà des résultats, on l’accompagne toujours. Evidemment, quand tout va bien, il y a un petit appel d’air… ». En revanche, souligne-t-il, la mise en retrait de certaines entreprises correspondrait plus à leurs propres difficultés économiques qu’à d’éventuelles turbulences sportives traversées par le club. « C’est plutôt quand c’est compliqué pour les entreprises que les partenariats sportifs souffrent, ils font partie des premiers budgets qui sont réduits, constate le dirigeant. Finalement, quand Pau était en Pro D2, on a perdu quelques membres du club, mais pas tant que ça ». D’ailleurs, conclut-il, « plus de la moitié des membres du club Henry XV étaient déjà là lors de sa création, et certains sont là depuis deux générations ». Le premier président du Club Henry XV, rappelle-t-il, était l’architecte Michel Camborde. Son fils est aujourd’hui membre. Alexandre Roussille, lui-même, se définit comme membre « depuis toujours », après avoir pris le relais de son père à la tête de Roussille Assurances… et au sein du club Henry XV.

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