Hélioparc dévoile la nouvelle promotion de l'incubateur Greenov - Premium

400 mètres carrés de nouveaux bureaux, et surtout, trois nouvelles entreprises. Après un appel à projets lancé en février dernier, l’incubateur Greenov, porté par Hélioparc et tourné vers la transition écologique et énergétique, annonçait ce jeudi les lauréats de sa seconde promotion. « Greenov est un sujet important pour nous », souligne en introduction Olivier Farreng, directeur général d’Hélioparc, qui en septembre dernier déjà, déclarait à Placéco Béarn « La greentech sera la filière d’excellence pour les années à venir ». Un an après la sélection des trois premiers lauréats, Graine de Compost, Pyrénées Chanvre et Techbio Énergie, Hélioparc a sélectionné trois nouvelles startups. « On espère qu’elles se transformeront en belles pépites pour Pau et le Béarn », conclut Olivier Farreng, avant de laisser la place aux partenaires de l’incubateur, TotalEnergies, le Crédit Agricole Pyrénées-Gascogne et Enedis. « Greenov nous tient particulièrement à coeur », témoigne Céline Vautrelle, directrice Pyrénées-Landes d’Enedis. L’opérateur de réseau électrique, ajoute-t-elle, constate « une accélération de la transition énergétique, qu’il s’agisse du raccordement au réseau de panneaux photovoltaïques ou bien de bornes de recharge de véhicules électriques. »À lire également - Greenov : « Les feux sont au vert pour le moment »Huit entreprises ont présenté leur candidature pour rejoindre la nouvelle promotion Greenov. Sur ces huit candidatures, six ont été présentées au jury, et comme l’année précédente, trois ont été sélectionnées. « Nous avons choisi les trois entreprises les plus intéressantes pour Greenov, raconte Jean-Paul Riquet, directeur régional Nouvelle-Aquitaine de TotalEnergies et membre du jury Greenov. Les lauréats viennent de secteurs très différents, et ont également des niveaux de maturité différents. »Trois lauréats à des degrés de maturité diversLa plus avancée des trois entreprises est sans doute Vision Technology. Les lecteurs attentifs de Placéco se souviennent de cette startup béarnaise, incubée à Hélioparc et basée à Assat, et qui vient de lever 600.000 euros pour poursuivre le développement de ses moteurs à hydrogène. Vient ensuite BioMimGel, présenté par son dirigeant et fondateur Pierre Marcasuzaa. « Dans un produit cosmétique, il y a un moyenne trente ingrédients qui permettent de délivrer le principe actif », présente celui-ci. Un cumul d’ingrédients au fort impact environnemental, et que la startup se propose de résoudre avec des microgels biodégradables dédiés à l’encapsulation de principes actifs en pharmacie et en cosmétique.« On s’est inspirés du comportement des éponges de mer, de leur capacité à piéger les nutriments et à les libérer au moment opportun », décrit-il. Ces microgels sont conservés dans une formulation à base d’eau, une solution « biocompatible et biodégradable », précise Pierre Marcasuzaa. BioMimGel a prévu un modèle économique en deux temps, centré tout d’abord sur la conception, c’est-à-dire des missions de R&D pour le compte de clients externes, puis, dans un second temps, sur la production : « la fabrication industrielle a vocation, à terme, à représenter la majeure partie de notre activité ». La startup prévoit de se concentrer sur le marché de la cosmétique. « Le skin care représente 7 milliards de dollars en France, 130 milliards au niveau mondial », explique Pierre Marcasuzaa. Avec un time to market de 18 à 24 mois, BioMimGel prévoit de créer son propre laboratoire de R&D (la startup est actuellement installée au sein du laboratoire IPREM de l’UPPA) et ses premières unités de production entre 2026 et 2028. Des trois nouveaux lauréats de Greenov, Synalguia est celle dont le développement est à l’heure actuelle le moins avancé. L’entreprise se spécialise dans la culture de macroalgues de façon « éconovatrice et vertueuse », dans des bassins fermés et « en coculture de plusieurs espèces » : poissons, coquillages, vers marins et algues. « On peut faire énormément de choses avec les algues, c'est encore trop peu mis en valeur », explique sa fondatrice Estelle Bouchs. Synalguia se concentrera dans un premier temps sur les applications agroalimentaires : « la consommation d’algues en France grandit en permanence, mais ça reste encore un marché de niche, ajoute Estelle Bouchs. Il y a moins de dix entreprises en France qui font de la coculture, et chacune d’une manière différente ». Très peu structurée en France, concentrée principalement en Bretagne, la filière est aujourd’hui inexistante en Béarn. « C’est un projet en phase de démarrage, souligne l’entrepreneuse, dont l’objectif est d’abord de s’entourer d’experts et de talents. » La première année de Synalguia à Greenov devra lui permette « d’étudier les débouchés commerciaux et la demande du marché » et de choisir les meilleures espèces pour la coculture, « pour apporter la meilleure solution économique et environnementale possible. »« Il y avait d’autres candidats qui auraient fait sens, qui auraient eu leur place à Greenov ou à Hélioparc et qui d’ailleurs y entreront peut-être par un autre accès. Mais les trois entreprises qui ont été sélectionnées ont vite fait l’unanimité du jury, reprend Jean-Paul Riquet. Vision Technology est le plus proche des activités de TotalEnergies, puisque l’on travaille sur la mobilité décarbonée. J’ai aussi été séduit par les deux autres entreprises pour des raisons différentes. BioMimGel, parce que c’est une solution très innovante, et Synalguia car c’est un projet qui a du potentiel, qui est très original, et dont la porteuse de projet se pose les bonnes questions et sait où elle veut aller. »

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