Ysopia Bioscience lève 1,5 million pour démarrer ses essais cliniques - Premium

Ysopia Bioscence était connue jusqu’en septembre dernier sous le nom de LNC Therapeutics. Créée en 2010, l’entreprise basée à Bordeaux est spécialisée dans le développement de solutions thérapeutiques innovantes et non-invasives. « Nous développons des technologies de rupture, explique Georges Rawadi, CEO d’Ysopia Bioscience. Le corps humain est composé de microbiotes, c’est-à-dire de bactéries présentes dans l’intestin. Ces dernières ont des caractéristiques exceptionnelles et très intéressantes, c’est sur cela que nous basons nos recherches. »Les essais humains vont démarrer Ces microbiotes sont essentiels au bon fonctionnement du corps. « Le problème c’est que pour plusieurs personnes atteintes de maladies chroniques comme le diabète, l’obésité, le cholestérol ou encore des pathologies neurodégénératives, ces bactéries ne sont pas présentes, développe Georges Rawadi. Lorsqu’elles manquent, c’est tout l’écosystème du corps qui fonctionne mal. Actuellement les traitements qui existent améliorent les conditions de vie mais ne sont pas forcément curatifs. » Ysopia Bioscience travaille sur ces microbiotes, et essaye de développer des médicaments sous forme de gélules, pour que le patient retrouve ces bactéries manquantes. « Il s’agit d’un traitement non-invasif à base d’éléments naturels, c’est en cela que notre R&D est innovante. Actuellement les médicaments chimiques vont partout dans le corps, pas uniquement dans l’organe concerné, ce qui entraine des effets secondaires. Nos traitements sont développés pour n’aller que dans l’intestin, c'est notre avantage. » Cet été l’entreprise a reçu l’autorisation de la FDA, l’administration américaine chargée des médicaments, pour démarrer la première phase des essais cliniques chez l’homme. « Nous avons sollicité la FDA car souvent lorsqu’on parle d’innovations de rupture, les autorités réglementaires ont un temps de retard. Nous avons décidé de choisir la plus innovante, et les Etats-Unis étaient très réceptifs. » La première phase de ces essais démarrera très bientôt, et devrait se terminer en 2021. Un besoin de financement important Ysopia Bioscience a vocation à rester sur le territoire girondin. « Nous comptons une vingtaine de salariés, et nous pilotons l’intégralité de nos recherches à Bordeaux, reprend le CEO de la société. Notre ancrage territorial est important, nous créons de l’emploi ici en recrutant à partir du terreau local, mais nous faisons aussi venir des talents de Paris, du Canada entre autres. » Dernièrement l’entreprise a obtenu 1,55 million d’euros de financement non-dilutif, venant de Bpifrance (0,75M€) et de la Région Nouvelle-Aquitaine (0,8M€). « Nous sommes très heureux car cela nous encourage à poursuivre. La Région nous avait déjà accordé une première subvention en 2019, et nous renouvelle sa confiance cette année. » Depuis sa création Ysopia Bioscience a levé plus de 22 millions d’euros, pour poursuivre et accélérer sa R&D. « Nous sommes dans une compétition à l’échelle mondiale, affirme Georges Rawadi. Ces financements nous permettent d’augmenter notre puissance de frappe et d’aller plus vite. » Fédérer des partenaires pour avancer Pour attirer les financements, l'entreprise mise sur la création de valeurs et l'avancée de sa R&D. Une partie de ces financements sont non-dilutifs comme la récente subvention, ou des partenariats noués avec des groupes pharmaceutiques. « Ils n’entrent pas au capital mais nous soutiennent financièrement en anticipant, et en prenant un droit sur la commercialisation de nos futurs produits. » Seconde partie, les financements dilutifs. « Nous avons plusieurs actionnaires qui viennent renforcer notre trésorerie, détaille le CEO D’Ysopia Bioscience. Irdi ou Nacos par exemple, qui sont deux fonds régionaux, ou encore Seventure qui est dédié aux biotechnologies. » Pour qu’un médicament arrive sur le marché, il faut en moyenne sept à huit ans. L’entreprise va continuer de lever des fonds, et n’exclue pas de travailler avec de nouveaux investisseurs. « Je pense qu’historiquement en France, nous avons un petit retard dans le domaine des biosciences. C’est l’un des pays qui consacre un pourcentage important de son PIB à la recherche, mais aujourd’hui on manque de puissance financière. Or pour avancer, il nous faut ces finances. » Pourtant Georges Rawadi le répète, Ysopia Bioscience est attachée à son territoire. « La France et l’Union Européenne restent à mon sens très bien positionnées dans le développement des microbiotes. Maintenant, on espère avancer rapidement. » Autre startup spécialisée dans la santé et l'innovation, Lucine vient de lever 5,5M€ pour lutter contre les douleurs chroniques grâce au numérique. Ysopia BioscienceBasée à Bordeaux20 salariéswww.ysopia.bio

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