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Une « grille » anonyme révèle les salaires de l’IT à Bordeaux

Écosystème
mardi 01 décembre 2020

Lancée par Okiwi, la « grille de salaires anonyme dans l'IT à Bordeaux » propose aux professionnels de l’informatique de partager et comparer leurs éléments de rémunération en toute discrétion. De quoi nourrir d’éventuelles négociations salariales et se positionner plus facilement par rapport aux réalités d’un marché souvent présenté comme en plein essor.

Qui paie le mieux ses développeurs à Bordeaux entre une Entreprise de Services Numériques (ESN, ex-SSII), un éditeur spécialisé ou une entreprise évoluant dans un autre secteur que le numérique ? Et quels sont les langages ou les dominantes métier qui garantissent les meilleures perspectives d’évolution salariale ? Voilà quelques-unes des questions auxquelles propose de répondre la « grille de salaires anonyme dans l'IT à Bordeaux », un outil déclaratif, accessible à tous, dont l’édition 2020 a été mise en ligne début septembre par les membres de la communauté Okiwi.

Le principe ? Les professionnels de l’informatique sont invités à renseigner leurs informations salariales. Ils n’indiquent ni leur nom, ni celui de leur employeur, mais précisent la part variable de leur rémunération, leur spécialité, leur ancienneté, leurs conditions de travail ainsi que la taille et la nature de l’entreprise dans laquelle ils évoluent.

La démarche s’inspire d’initiatives similaires déjà menées dans le monde des startups ou dans la communauté des développeurs toulousains. « Les gens jouent le jeu parce qu’il y a un vrai manque de transparence, historique en France, sur les salaires », explique Denis Germain, senior SRE (Site Reliability Engineer). « Par rapport aux grandes études qui raisonnent souvent à l’échelle nationale, l’idée d’Okiwi est simplement d’apporter une solution localisée à ceux qui souhaitent estimer la valeur de leur profil ». La grille est aussi utile à ceux qui sont déjà en poste. Au sein de l’antenne girondine d’un grand éditeur coté en bourse, elle a par exemple servi à la délégation du personnel pour faire valoir la nécessité d’une revalorisation salariale.

Comparer son salaire à celui de profils identiques

En 2019, une première version de la grille avait permis de recueillir un peu plus de 200 réponses. Plus de 325 personnes ont déjà joué le jeu en 2020, grâce aux liens qui circulent dans les réseaux des membres de la communauté Okiwi. « On ne peut pas vérifier ce que les gens répondent et il y a probablement des biais de représentativité, mais nous ne prétendons pas réaliser une étude carrée sur le plan scientifique, nous sommes dans une démarche purement informative », précise Denis Germain.

Les données sont d’abord « nettoyées » des réponses farfelues ou des erreurs de saisie puis restituées de façon graphique grâce à un tableau de bord réalisé au moyen de l'outil Kibana. « Nous avons essayé d’envisager tous les cas spécifiques, ce qui permet d’aller se comparer à des profils identiques au sien et de recouper les informations avec d’autres études », ajoute Aurélien Chantry, product manager.

Un salaire brut annuel médian à 46 000 euros

Quels enseignements tirer de ces chiffres ? L’étude d’Okiwi révèle par exemple que le salaire brut annuel médian au sein d’une ESN se situe à 43 500 euros, contre 47 200 euros chez un éditeur spécialisé et 48 000 euros au sein d’une entreprise issue d’un secteur autre que le numérique. Pour approfondir l’analyse, il faut croiser les courbes et observer, par exemple, l’évolution du salaire moyen en fonction du nombre d’années d’ancienneté. Les chiffres illustrent alors le positionnement des ESN vis-à-vis des jeunes diplômés, avec des rémunérations légèrement plus intéressantes en début de carrière et un avantage qui se tarit rapidement avec l’ancienneté.


Salaire moyen en fonction du nombre d'années d'expérience, tous répondants confondus

La grille réalisée par Okiwi confirme par ailleurs le pouvoir d’attraction particulier des startups sorties de la phase d’incubation, avec un salaire médian supérieur à 50 000 euros, à comparer aux 47 500 euros constatés chez les grands comptes et aux 44 600 rapportés chez les entreprises de taille intermédiaire. « On ressent une vraie accélération depuis quelques années sur le marché bordelais, avec l’arrivée de grandes startups ou sociétés du numériques qui créent un appel d’air et tirent les salaires vers le haut », confirme Denis Germain. Un mouvement que confirmeront peut-être les recrutements attendus autour de Bordeaux chez des acteurs comme Tehtris ou Mirakl

Au fait, les pros de l’IT s’estiment-ils bien lotis à Bordeaux ? 40% des répondants trouvent que leur rémunération correspond « pile-poil » au marché et 41,5% se pensent légèrement sous-payés. A l’inverse, 9,5% se voient légèrement surpayés, tandis que 4 modestes anonymes déclarent être largement surpayés.

Le formulaire et et les résultats de l'étude sont accessibles en ligne via les documents partagés par Okiwi.