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Régionales : 21 priorités économiques pour les CCI de Nouvelle-Aquitaine

Écosystème
lundi 31 mai 2021

Jean-François Clédel, président de la CCI NA, et Hervé Fauchet, président de la CCI Rochefort Saintonge - Crédits : MB

Le président de la CCI Nouvelle-Aquitaine, Jean-François Clédel, a présenté une feuille de route économique à destination des candidats aux élections régionales. Les CCI de la région y listent leurs priorités économiques, parmi lesquelles l’émergence de champions mondiaux, la mise en place de politiques publiques incitatives ou la création de « CFA nouvelle génération ».

« Les CCI et le développement économique ne font qu’un. C’est pour cela que nous avons voulu réaliser ce livre blanc, car le Conseil régional est doté d’une compétence économique quasi-exclusive depuis la loi Notre », a présenté Jean-François Clédel, président de la CCI Nouvelle-Aquitaine. Ce livre blanc, intitulé « Neo economia », recense 21 propositions élaborées par les 14 chambres consulaires de Nouvelle-Aquitaine en vue des élections régionales les 20 et 27 juin. Quatre grands thèmes sont abordés : la souveraineté régionale et la compétitivité des entreprises, les transformations sociales et environnementales, le développement des compétences et l’attractivité de tous les territoires.

Une « prise de conscience » des élus

Cette feuille de route, Jean-François Clédel et Hervé Fauchet, président de la CCI Rochefort Saintonge l’ont présentée aux cinq « principaux candidats têtes de liste » des prochaines élections. Alain Rousset (PS), Nicolas Florian (LR), Geneviève Darrieussecq (LREM), Edwige Diaz (RN) et Nicolas Thierry (EELV). « Ils ont très bien réagi à notre document, a poursuivi le président de la CCI NA. Ils l’ont pris au sérieux et globalement, y sont tous favorables. Sauf, peut-être, le candidat Europe Ecologie-Les Verts qui était plus réservé sur l’attractivité et le développement des lignes à grande vitesse, des infrastructures routières. Mais je pense que depuis quelques années il y a tout de même eu une prise de conscience de l’importance de l’économie. »

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Défi n°1 – La souveraineté régionale

« La crise a montré la fragilité de certaines entreprises et de certains secteurs, a repris Jean-François Clédel. Que ce soit pour la fabrication de masques par exemple ou des secteurs plus importants comme les médicaments ou l’électronique. » Neo economia liste six propositions pour que la Nouvelle-Aquitaine retrouve sa souveraineté, et que les entreprises redeviennent compétitives. Parmi elles l’émergence de champions mondiaux, en créant un écosystème propice aux accélérations et aux innovations technologiques. « Cela passe par l’enseignement supérieur de la recherche, le financement. C’est ce qui nous manque le plus aujourd’hui en Nouvelle-Aquitaine : la capacité à financer de tels acteurs. »

Parmi les autres propositions on retrouve l’accompagnement des filières fragilisées dans la conversion ou la diversification de leur activité, la pérennisation des entreprises par le renforcement de leurs fonds propres, et l’accompagnement à la transformation numérique des entreprises et le soutien à l’économie de proximité.

Défi n°2 – Transformations sociales et environnementales

Concernant le deuxième défi, les CCI proposent un accompagnement des entreprises vers de nouveaux modèles de croissance responsable. « Nous devons accélérer l’intégration de la RSE et des critères ESG et sensibiliser les chefs d’entreprise, a expliqué Hervé Fauchet. Certains fonds d’investissement prennent de plus en plus ces critères en compte et il faut une prise de conscience. » Les chambres consulaires souhaitent également des politiques publiques plus incitatives en matière d’environnement, en allant vers un système de bonus plutôt que de pénalités.

Les autres propositions concernent la sensibilisation des entreprises aux risques majeurs pesant sur leur activité, l’intégration des conséquences du télétravail sur la vie économique et l’aide à la transformation écologique et énergétique.

Défi n°3 – Développer les compétences

« Il y a deux grandes problématiques en matière de formation : celle des chefs d’entreprise mais aussi de l’apprentissage, a poursuivi le président de la CCI Rochefort Saintonge. Les formations doivent être adaptées aux nouveaux besoins des entreprises ; et nous devons avoir des CFA nouvelle génération, pour pouvoir présenter l’apprentissage sous une nouvelle forme. » Neo economia suggère d’investir dans l’innovation pédagogique et l’attractivité des lieux d’apprentissage, et de le promouvoir dans des niveaux et des secteurs moins attendus.

Parmi les autres propositions, on retrouve la facilitation de l’évolution professionnelle, l’aide aux salariés des secteurs fragilisés à rester en emploi, ou encore donner des perspectives professionnelles positives aux jeunes en renforçant notamment la possibilité des stages en entreprise. 

Défi n°4 – L’attractivité

Ce dernier défi comporte cinq propositions qui placent les territoires au cœur des enjeux. « Nous devons aborder la région dans sa globalité, a insisté Jean-François Clédel. Regarder les besoins de chaque territoire, et relier les bassins de vie entre eux. Par la route avec l’A147 entre Limoges et, mais aussi par le ferroviaire en faisant émerger des petites lignes. » Le président de la CCI Nouvelle-Aquitaine a abordé la LGV entre Bordeaux et Toulouse, et sa poursuite jusqu’en Espagne, mais aussi l’aide aux aéroports régionaux pour que ces derniers renouent avec une clientèle internationale.

Enfin, « nous vivons dans une région de transit nord/sud avec un trafic routier de poids-lourds incroyable. Ils génèrent de la pollution, coûtent aussi au contribuable par l’entretien des routes, et ne génèrent pas de PIB. Nous devons poser la question du contournement de Bordeaux, du fret ferroviaire et des infrastructures portuaires à l’intérieur des terres. »

Les 14 chambres consulaires espèrent que les futurs élus régionaux s'empareront de la feuille de route pour orienter leurs politiques durant tout le prochain mandat.