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Langon : le constructeur de maisons en bois Ademeure occupera les hangars Airbus

Stratégie
jeudi 21 octobre 2021

La RE 2020 encourage le recours aux ossatures bois - crédit Ademeure

Le constructeur de maisons en bois Ademeure a été choisi par l’Etat pour reprendre les hangars laissés vacants suite au départ d’Airbus de Langon. L’entreprise, en pleine croissance, y installera son outil industriel et prévoit d’y employer 80 personnes d’ici 2025. Elle envisage en parallèle la création d’une école des métiers du bois.

Des six projets candidats à l’appel à projet lancé par l’Etat, c’est finalement celui de la société langonnaise Ademeure qui a été retenu. Créée en 2017, elle emploie aujourd’hui dix personnes et réalise en 2021 un chiffre d’affaires de 4 millions d’euros sur une activité de la construction bois en plein essor. « Nous sommes déjà en forte croissance avec 50 maisons signées cette année, et la mise en œuvre de la réglementation RE 2020 va encore pousser l’attrait pour la construction bois. Fort de tous ces éléments, nous voulions structurer l’entreprise autour d’un nouvel outil de production. L’opportunité s’est présentée avec cet appel à projets qui répondait à notre cahier des charges », introduisent Jonathan Duffié et Thomas Laurentin, les deux fondateurs d’Ademeure.

Avec 4.400 m² de bâti sur un terrain de plus de 25.000 m², les anciens hangars Airbus présentent en effet de vraies qualités pour un projet industriel, à commencer par leur hauteur et l’absence d’éléments de structure intérieurs au niveau du sol, qui permettent la manipulation d’éléments de grande taille. Ils disposent également d’un accès à la Garonne, dont l’exploitation constituait l’un des engagements contractuels de l’appel à projet orchestré par l’Etat, mais aussi par Voies Navigables de France (VNF), l’établissement public en charge de la gestion des réseaux fluviaux. « On envisage d’utiliser les péniches qui étaient à disposition chez Airbus, le transport fluvial a du sens pour nous permettre de rayonner au-delà de Bordeaux, notamment le long du littoral, mais nous avons besoin de VNF et des autres parties prenantes pour faire aboutir le projet. Le Grand Port Maritime de Bordeaux va par exemple pouvoir nous aider sur les questions de massification du transport », expliquent les deux fondateurs.

Le projet industriel est quant à lui plus abouti, avec l’objectif de mettre en service dès le deuxième trimestre 2022 une ligne de production, dédiée principalement à la construction et à l’assemblage des murs, charpentes et autres éléments de structure des maisons en bois conçues par Ademeure. « Assembler sur une ligne, plutôt que sur les chantiers, nous permet de centraliser les achats, améliorer la qualité, réduire le nombre d’intermédiaires et diminuer l’empreinte carbone, tout en réduisant les délais », résument Jonathan Duffié et Thomas Laurentin, qui estiment pouvoir gagner jusqu’à 1,5 mois sur les 6 mois actuellement nécessaires pour la livraison d’une maison. L’investissement nécessaire à la mise en œuvre est estimé à plus d’un million d’euros, avec un financement qui devrait être assuré principalement sur fonds propres. Ademeure doit encore signer le bail, d’une durée de 18 ans, lui permettant de s’installer. Les hangars resteront en effet la propriété de l’Etat.

Créer une école des métiers de la construction bois

Avec une montée en puissante progressive, la future unité de production d’Ademeure devrait selon ses dirigeants employer 80 personnes d’ici 2025. Pour pallier les difficultés de recrutement et participer au développement de la filière, ils envisagent la création d’une école des métiers de la construction bois sur le site. « Quand nous échangeons avec nos confrères, tous partagent le même constat. Il est difficile aujourd’hui de recruter des personnes qualifiées, des dessinateurs, des métreurs, des conducteurs de travaux ou des opérateurs de production, or il faudra des formations si l’on veut que la maison bois devienne un standard sur le marché. Plusieurs industriels sont prêts à nous suivre. Même les éditeurs de logiciels se disent intéressés, en partant du principe qu’ils vendraient plus facilement s’il y avait plus de personnes formées à utiliser leurs produits », commentent les dirigeants d’Ademeure. En attendant de formaliser ce projet, les deux dirigeants se disent très favorablement impressionnés par le premier comité de pilotage organisé autour de leur projet jeudi matin sous l’égide du sous-préfet de Langon. « On a senti une volonté très forte de la part de tous les acteurs impliqués pour faire réussir le projet, toutes les planètes semblent alignées pour que ça marche ».

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