À Eysines, Santosha voit grand et ouvre un espace « tout-en-un » - Premium

Au 7, place de la République, dans le centre-bourg d’Eysines, les passants observent un drôle de chantier depuis plusieurs semaines. Des travaux de remise en état d’un bâtiment, qui sera bientôt un restaurant… Mais pas seulement. Une épicerie fine, un concept-store autour de l’art floral, une école de cuisine destinée à la chaîne de restaurants Santosha et une salle de réception à privatiser ouvriront leurs portes en septembre prochain, créant 14 emplois. À l’origine du projet ? Sylvain Baratte, l’un des associés de Santosha, et la mairie d’Eysines. « Je suis originaire de la commune, et il y a quarante ans l’avenue de la Libération fourmillait de commerces, se remémore Sylvain Baratte. Puis la ville s’est transformée, a produit beaucoup de logements, et le centre-bourg est tombé en désuétude. » Alors, lorsque son regard se porte sur le 7, place de la République, Sylvain Baratte imagine lui donner une nouvelle vie. « C’était un ancien traiteur qui a très bien fonctionné durant vingt ans, avant de partir s’installer ailleurs. Le bâtiment a été mis en vente et préempté par Bordeaux Métropole, qui voulait en faire des logements. » Finalement, changement de stratégie métropolitaine, le local sera destiné aux commerces. Mais les projets s’enchaînent et ne durent pas. Sylvain Baratte finit par racheter le bâtiment, car le projet convainc Christine Bost, édile d’Eysines, qui garde un cap depuis 2004 : redynamiser ce fameux centre-bourg. De quoi créer un petit pôle économique, car plusieurs commerces existent déjà autour du futur restaurant. Une librairie et une maison de la thérapie, mais aussi une encadreuse et une menuisière, installée dans des locaux appartenant à Bordeaux Métropole. Également, en septembre, un boulanger ouvrira ses portes… À moins de 10 mètres du complexe, nommé Le Centre B. Former les futurs chefs de Santosha La revitalisation de cette ancienne artère commerçante semble donc en bonne voie. D’autant que les commerces du Centre B seront tous ouverts 7 jours sur 7. Le restaurant accueillera jusqu’à 70 ou 80 couverts, mais s’il appartient à Santosha, ici pas de cuisine au wok : la place sera faite à la gastronomie traditionnelle, de produits locaux et de saison. À côté, la salle de réception pourra être privatisée pour des séminaires, anniversaires ou repas d’entreprise et retransmettra certaines compétitions sportives. Enfin, côté épicerie, la part belle sera là aussi faite aux produits locaux. Le centre de formation se trouvera, lui, en coulisses. Dans les cuisines de Centre B, une partie des espaces de travail sera réservée aux futurs « élèves ». « Dans un premier temps nous formerons nos chefs Santosha, poursuit le gérant. Car lorsqu’une franchise ouvre, si le franchisé est tenu de recruter lui-même ses salariés, nous lui imposons deux chefs formés à nos techniques de cuisine pour conserver une certaine qualité. Cela a parfois ralenti notre déploiement sur le territoire car nous n’avions pas les personnes nécessaires à mettre en cuisine. » Mais, d'ores et déjà, Sylvain Baratte voit déjà plus loin. « Souvent, les formations auxquelles ont droit tous les salariés – celles proposées par le fameux compte personnel de formation -, ne sont pas adéquates. Cela fait perdre du temps et de l’argent à tout le monde. Alors, nous sommes en train de travailler sur une formation CFA. L’idée serait, sur un an ou deux, de permettre à des jeunes sortis d’école de venir travailler au restaurant tout en apprenant les différentes facettes du métier, de la gestion des stocks à la comptabilité. » Cette formation pourrait ouvrir ses portes d’ici deux ans, une fois que les équipes de Santosha auront « rôdé » l’endroit. « Tout ceci est ambitieux, reconnaît notre interlocuteur. Mais on sait que quoi qu’il arrive, à un moment, notre concept va fonctionner. Ira-t-on aussi loin qu’on le veut ? Je ne sais pas, mais on n’a pas de trop grosse pression car le but est que le restaurant et les deux commerces suffisent à faire tourner l’établissement. » Sans dévoiler le montant d’achat du bâtiment, Santosha aura investi entre 650.000 et 700.000 euros dans les travaux. Du côté de la mairie, Christine Bost se réjouit des changements du centre-bourg. « Mais il y a encore plein de choses à mettre en œuvre ! Tout ne se fait pas en un claquement de doigts. Ce qui ouvre, j’ai mis dix ans à le maturer car il faut être exigeant sur les projets. J’ai évidemment d’autres idées en tête comme une halle commerçante, une maison des générations ou encore un tiers-lieu. Le centre-bourg va commencer à revivre, cela créera une dynamique et on avancera progressivement », espère l'édile.Santosha 180 salariés (franchises comprises)CA 2021 : 12M€

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