Soutenu par l'ADEME, IPARLA poursuit le recyclage du plastique industriel - Premium

En ce mois de juin, l'association Pays Basque Industries-Euskal Industriak (regroupant 60 industriels locaux) annonçait la signature d’un partenariat financier avec l’Ademe. Une subvention de 170.000 euros accordée dans le cadre du projet « IPARLA » : l'acronyme pour « Industriako Plastikoen Arraerabilera » en basque ou « revalorisation du plastique industriel » en français. Un projet né en mars 2024 et imaginé comme une « solution collaborative et territoriale de recyclage des plastiques industriels », selon Thibault Hourquebie, délégué général de Pays Basque Industries. Une opération qui n’en est encore qu’à ses prémices - trois années et 380.000 euros, au total, ont été mis sur la table - et dont les premiers éléments, sont encore en phase de test.800 tonnes de déchets identifiées « En quelques mots, notre association regroupe 65 industriels du territoire, qu’il s’agisse de startups, de TPE, de PME ou encore d’ETI. Ce qui représente un chiffre d’affaires cumulé d’1,7 milliard et 5.900 salariés ici au Pays basque », a-t-il égrené. « Et tous ces acteurs dressent le même constat en ce qui concerne le plastique : il est omniprésent dans leur quotidien. Chutes de production, rebuts ou encore emballages … Ces déchets, aux typologies diverses sont trop hétérogènes et trop peu volumineux individuellement pour intéresser les recycleurs », explique t-il. Résultat : ils finissent généralement incinérés ou enfouis.Un constat qui a fait naître le projet IPARLA donc, via un consortium de quatre entreprises : Agec, EBL, Sokoa et Somocap. « La démarche s’est d’abord appuyée sur un travail de cartographie des déchets plastiques du territoire », a précisé Thibault Hourquebie. Au total, 800 tonnes de déchets plastiques ont été identifiées dans les usines industrielles du Pays basque en moins d’un an, contre 400 au départ. « C’est une enquête qui a été menée en local, à la rencontre des professionnels, toutes filières industrielles confondues et qui nous a permis, peu à peu, de rendre les gisements de plus en plus massifs. » Derrière, le but n’est pas seulement de collecter, mais bien de transformer. « Un travail de cartographie à travers lequel nous avons aussi voulu encourager des entreprises locales à commander des pièces fabriquées à partir de matières plastiques recyclées (MPR) locales », explique t-il encore.Des gisements spécifiques Deux premières boucles ont ainsi été créées. D’un côté, les équipes d’EBL broient les déchets puis entrent en phase de R&D (qualification du matériau), avant la fabrication des pièces. Des éléments qui sont ensuite transmis à la PME Agec et qui constituent des verrous pour leurs composteurs. « La cartographie que nous avons établie nous a permis d’identifier des gisements spécifiques avec lesquels nous concevons des pièces qui sont plutôt des pièces techniques », a expliqué Mathieu Caumont, président d’Agec. Car pour un type de gisement, correspond un type de revalorisation et donc de pièces. Ces dernières ont été prototypées et doivent désormais entrer en phase de test pour qualifier leur résistance. « À terme, ces verrous pourraient représenter 2,5 tonnes de plastique réutilisé chaque année », a t-il encore affirmé. D’autres éléments, comme des charnières sont également en phase de test pour être intégrées aux composteurs. « Ce sont aussi des pièces très techniques qui pourraient, à l’instar des verrous, allonger la durée de vie de nos composteurs dans le temps », a estimé le chef d’entreprise. En parallèle, sur une seconde boucle, l’enseigne Somocap suit le même procédé de transformation, puis transmet ses pièces à la société Sokoa, qui servent ensuite à la fabrication de supports pour assises de chaises. « De notre côté, nous recensons entre 500 kilos et pas loin d’une tonne de déchets plastiques qui pourraient être recyclés grâce à ces éléments », a estimé Timothée Achéritogaray, directeur général de Sokoa. « Une belle réussite pour nous, d’autant qu’il s’agissait d’une pièce que nous confectionnions auparavant en Asie. » Aujourd’hui, 40 industriels sont impliqués « soit au niveau de la cartographie de déchets, soit au niveau de la revalorisation, soit en tant que clients finaux des produits qui sortent des usines d’Agec et Sokoa », a précisé de son côté Thibault Hourquebie. Un modèle que les porteurs de projet aimeraient rendre pérenne, en encourageant encore d’autres industriels à intégrer le projet. « Avec ce travail de cartographie, nous souhaitons former les plasturgistes à maîtriser la transformation en MPR, de créer une base de données de matériaux pour faciliter la commande de pièces recyclées et, à terme, de stimuler l’activité économique et la création d’emplois des plasturgistes locaux. » L’objectif, à terme, précise encore Thibault Hourquebie est aussi « de développer des pièces plus grosses et plus techniques, qui nous permettront de recycler plusieurs tonnes de déchets plastiques chaque année. »

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