Saint-Just-Ibarre : après l’atelier de l’innovation, Kusku veut poursuivre son développement - Premium
Avec sa tiny house, il a remporté le prix de l'atelier de l'innovation de l'agglomération Pays basque. Crédits : Anthony Michel
Fin mars, la société Kusku était lauréate de l’atelier de l’innovation. Aujourd’hui, la spécialiste de la tiny house poursuit son développement depuis Saint-Just-Ibarre.
Au beau milieu de l’atelier, une tiny house, relativement grande. « C’est un modèle qu’on vend au bailleur Soliha » raconte Etienne Boissière, président de Kusku, qui assure la visite. En bruit de fond, le bois en train d’être scié, ses collègues s’affairent pour avancer le carnet de commandes. Car la mission de Kusku depuis Saint-Just-Ibarre est donc bien de réaliser de A à Z et sur mesure des tiny houses, des petites maisons en bois entre 20 et 80 m² pour des clients.
Et la petite nouveauté, récompensée au printemps par le prix de l’atelier de l’innovation, c’est le « Yaz », un habitat autonome énergétique en forme de maison viking. Un nouveau produit sur lequel travaille Kusku en partenariat avec un architecte spécialisé dans l’autonomie énergétique. « La charpente et le bois de structure sont du bois coupé en fonction de la lune » détaille Etienne Boissière. Un bûcheron est dans la boucle « et c’est un puriste, il ne fait que deux coupes par an comme cela se faisait avant ». La promesse d’une sève redescendue et d’un bois plus résistant. Reste que l'innovation est encore en cours de conception. Trois modèles allant de 20 à 80 m² sont en cours de réflexion, le plus petit servant de prototype « pour valider le principe ». Une gamme qui permettrait d’avoir un produit cadré et reproductible. Ils aimeraient la commercialiser en 2024.
Un modèle reproductible parce que les tiny houses proposées jusqu’à présent par Kusku sont toutes sur mesure. Parce qu’à l’origine, l’aventure Kusku est née d’une première tiny house. « Une amie m’avait demandé de lui en fabriquer une, on n’avait pas d’atelier, on l’a fait dehors, et ça a bien marché, tout le monde voyait ce qu’on faisait » se souvient Etienne Boissière. « Et comme ça accrochait, on s’est lancé ». C’est donc comme ça que cet ancien compagnon du tour de France a décidé de lancer sa société, faire construire l’atelier en 2020 et de s’y installer. Actuellement deux salariés officiellement dans l’entreprise. Reste que l’esprit des compagnons vit encore dans les quatre murs de l’atelier, puisque la société travaille en réseau et fait appel aux services de plusieurs artisans à leur compte pour réaliser l’électricité, les menuiseries extérieures, la plomberie, etc.
Démarche locale
En attendant, la société continue à croître et à vouloir étendre son carnet de commandes. « L’objectif, c’est d’avoir un an d’avance, là, on en est à six mois » précise le chef d’entreprise. À ce jour, Kusku conçoit deux modèles de produits sur mesure : mobiles ou fixes. L’activité, qui se répartit à 50% entre ces deux catégories, croît gentiment. Reste que sur la première partie du développement, le chef d’entreprise avoue que tout aurait pu aller plus vite. « On a monté l’entreprise avec 3.000 euros de capital, et aujourd’hui, c’est un problème parce qu’on arrive pas à se constituer une vraie trésorerie » avoue Etienne Boissière. « Donc, pour avancer les pièces, on est parfois ric rac, même si à la fin de l’année, notre bilan est plutôt bon. »
Autre obstacle au Pays basque, c’est le manque de foncier. Car les tiny houses doivent être installés sur des terrains, et qu’ils se font rares. Reste que si Kusku ne fournit que le produit, elle accompagne ses clients pour les démarches administratives grâce à un confrère architecte. S’ils peuvent fournir des clients dans toute la France, Kusku vise une clientèle plutôt locale. Même démarche pour la matière première. « On est en train de batailler pour trouver un fournisseur local et ce n’est pas évident » lance Etienne Boissière qui est sur la piste d’un scieur en Soule pour du peuplier. Pour le bois extérieur, la société fait venir du thuya de Navarre, et sinon du bois venant de peuplier ou de frêne. À l’intérieur « du pin des Landes ou du chêne » ajoute le chef d’entreprise.
Depuis le début, sept tiny houses, et cinq cabanes ont été vendues uniquement à des particuliers, pour de la résidence principale. D’ici trois à cinq ans, et en fonction des projets, Kusku aimerait passer à sept salariés.
