Pourquoi le spécialiste des urinoirs sans eau Vesbateco devient Ti'Pi - Premium

« On voulait continuer ce travail, persuadés que c’est une solution d’avenir ». Jérome Clausse n’a pas voulu lacher. L’ancien directeur de la société Vesbateco spécialisé dans les urinoirs sans eau a repris à l’automne la société du défunt dirigeant, Daniel Bancon. Propriétaire du fonds de commerce, il a changé le nom pour faire de Vesbateco, Ti’Pi qui était déjà le nom commercial de l’entreprise jusqu’alors. Une transition choisie. « Ça aurait été plus difficile de ne pas continuer », poursuit-il. Il faut dire que le nouveau gérant était arrivé aux prémices de la société luzienne lancée en 2016. Arrivé en 2017 il a accompagné le développement des différents produits de l’entreprise. « On a tout fait de zéro », se souvient-il. La spécialité de l'entreprise, ce sont donc des urinoirs qui ne nécessitent pas d’eau. Le concept repose sur l’utilisation d’une valve en silicone en forme de parachute qui se rétracte sous le poids du liquide. Elle reprend ensuite sa forme et empêche toute remontée d’odeur. Un système intégré dans plusieurs types de produits en fonction des utilisations. Mais l’autre spécificité de ces urinoirs, c’est qu’ils sont fabriqués en polyéthylène rotomoulé, les rendant incassables. Ils sont par ailleurs traités contre les graffitis. De quoi séduire les collectivités ainsi que les autoroutes, qui assurent la gestion de ces mobiliers urbains particulièrement maltraités.En effet, leur produit s’est déjà vendu à plus de 2.000 exemplaires depuis son lancement. « On est présent depuis 7 ans sur toutes les villes côtières du Pays basque et quelques villes de l’intérieur », détaille-t-il. L’entreprise équipe également toutes les aires d’autoroute depuis la frontière espagnole jusqu’à Saint Geours pour l’A63 et jusqu’à Toulouse sur l’A64.Nouveau marché et développement en ligne Ça, c’est pour le coup d’œil dans le rétroviseur. Désormais à la tête de la société, Jérome Clausse a bien l’intention de poursuivre le travail de son prédécesseur. L’entreprise, sous le nom de Ti’Pi veut élargir sa clientèle. « On a de la demande de particuliers, ou des entreprises comme des restaurateurs », explique le dirigeant. Un nouveau marché qu’il entend aborder avec un nouveau produit, simplifié. « On développe un nouveau modèle avec tuyau apparent, sans support anti graffiti », poursuit l'entrepreneur. Une version qui sera donc moins chère, plus adaptée à ce type de clientèle. De quoi permettre d’assurer un complément de revenu à la société, et s’adapter au ralentissement de leur première clientèle. « Les mairies sont en stand-by sur leurs budgets », déplore-t-il. Avant 2024, l’entreprise réalisait une croissance annuelle de 15 à 20% par an. Pour aller chercher ces nouveaux acteurs, mais aussi pour continuer à séduire les collectivités et sociétés d’autoroute, l’entreprise veut aussi développer sa visibilité via le digital et leur site internet. « On veut aller chercher des visiteurs qui ne viennent pas nécessairement pour acheter un urinoir, en créant du contenu, comme un blog avec des informations sur les bonnes pratiques », explique-t-il. De quoi permettre un meilleur référencement sur Internet de leurs produits, mais aussi « de créer une communauté autour de l’économie d’eau ». Un nouveau site qui inclut désormais une boutique en ligne. Pour assurer tous ces développements, l’entreprise vient de recruter un spécialiste informatique, et compte désormais trois salariés. Face à lui, l’entrepreneur compte deux ou trois concurrents en France qui font des produits fonctionnant sans eau. « Mais on est les seuls sur la technologie anti-graffiti et incassable », souligne-t-il. « Et nos urinoirs sont moins chers que la concurrence ». Il ajoute que « certains concurrents misent plutôt sur des écrans connectés avec des pubs, nous, on est plutôt sur la réduction des coûts ». Des produits assemblés sur place à Saint-Jean-de-Luz. « On fait venir la matière ici, et on découpe sur mesure », détaille l’entrepreneur. « Pour les rotomoulages, on confie ça à des professionnels les plus proches. » La société bouclait un chiffre d’affaires de 235.000 euros en avril 2024 avant la passation. D’ici la fin 2025, Ti’Pi veut commercialiser un urinoir féminin, avec un version qui pourra être mixte. Ti'Pi Créée en 2016 210, rue des Artisans. ZI de Jalday 64500 SAINT JEAN DE LUZ3 salariés CA : 235.000 euros (2024)

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