L’Anglet Hormadi Pays Basque ouvre son capital et cherche 500.000 euros - Premium

Quelle est la situation du club à cet instant ?Cette année, le budget était de 1,6 million d’euros, contre 1,25 million d’euros l’année dernière. Sauf qu’on a raté notre coche. Aujourd’hui, il manque à peu près 300.000 euros sur le budget prévu. Ce budget, on l'a décidé au mois d'avril, on était sur des objectifs tout à fait cohérents avec ce qui rentrait. Sauf qu'au mois de juillet/août, on a un bon nombre de partenaires qui sont partis. Plus de 25 partenaires, soit environ 245 000 €.Comment expliquer ce départ ? Les trois-quarts, c'était de l'immobilier. Il y en a qui ont qui sont encore là aujourd'hui, mais on en a perdu un paquet parce qu’ils sont en difficulté. Quand est ce que la sonnette d’alarme a été tirée ? En novembre dernier. On a déjà prévenu nos actionnaires que ça n’allait pas pour des raisons simples : avec la reprise du club, quand je suis arrivé en novembre 2022 ce que j’ai analysé, c’est qu’il y avait un gros déficit lié aux aides Covid. D’abord le PGE, puis les aides Covid d’environ 100.000 euros. Sur la saison 2022-2023, pour compenser ces aides en moins, ils comptaient sur les partenariats, sauf qu’on n'a pas assez de commerciaux pour faire un bilan positif. On n’a pas l’effectif pour tenir un club professionnel, on est sur une gestion quasi-amateure. Nous n’avons qu’une personne et demi qui gère le club. Ça fait des années que c’est comme ça. Quand le club est monté en 2019, il aurait dû être structuré de manière à absorber cette évolution. Il vaut mieux se dire qu’on perd de l’argent pendant un an, pour en gagner après. Et deuxième facteur, ce sont les aides de l’Etat pour compenser le manque à gagner sur les matchs. Ils nous réclament maintenant 33.000 euros. Ça a bien été ventilé par mes prédécesseurs, mais on a effectivement cet argent à rembourser ainsi qu'un PGE de 170.000 euros.Un manque à gagner qui vous a poussé à prendre quelle décision ?On en a discuté avec les actionnaires, on est obligé d’ouvrir le capital. Le problème, c’est que l'actionnariat actuel du club est historique, et que certains ne savent même pas qu’ils sont actionnaires. Les actions passent d'une entreprise à une autre quand elles sont rachetées, et certains ne savent même pas qu’ils en sont titulaires. Aujourd’hui, on est une trentaine. Mais ce n'est plus possible, il nous faut un actionnaire principal. Actuellement, c'est une personne privée qui détient 33% du club, qui m’a validé l’ouverture du capital, et qui s'est dite prête à remettre au pot.« Si quelqu’un vient avec 500.000 euros et une bonne stratégie pour le club, on en discutera avec les actionnaires principaux mais on peut l’accepter » Ouvrir le capital pour aller chercher combien d’argent ?On ne peut pas restabiliser le club en une saison. On ne peut pas faire -300.000 euros cette année et être positif l’année prochaine. En 2025, on perdra sûrement 100.000 euros, donc il faudrait que les actionnaires remettent à nouveau au pot. Sauf si on décide de trouver dès le départ 500.000 euros. Cela nous permettrait d'être parfait pour cette année et la suivante, d’être structuré, d’avoir un club viable, avec des rentrées d’argent, puisqu'on a de nombreux projets.Qui pour entrer au capital ?Il y a déjà sept ou huit entreprises qui sont en discussion avec nous pour amener au moins 25.000 € chacune pour pouvoir déjà restabiliser le club cette année. On cherche aussi la possibilité d'avoir un financier, quelqu'un qui a les reins solides, qui est capable de comprendre la problématique et être prêt à remettre un peu l’année prochaine. Pas beaucoup. Et ensuite, il n’en aurait plus besoin parce qu’on se serait stabilisé. Avec les actionnaires, on est tous d’accord pour diluer, on n’a pas le choix. Voire même faire tout racheter. Si demain matin, quelqu’un vient avec 500.000 euros et une bonne stratégie pour le club, on en discutera avec les actionnaires principaux mais on peut l’accepter. Est-ce que moi, je resterai ? Je suis un bénévole, je suis arrivé parce qu’il y avait le feu, j’ai pris cette responsabilité. J’ai fait mon boulot de nettoyage et de restructuration pour que des gens puissent investir dans quelque chose de sain. Je serais prêt à ce que le club soit racheté. À moins que des entreprises locales nous rejoignent comme partenaires ou actionnaires et s’engagent avec le club.Pour faire entrer de l’argent dans les caisses, est-ce qu’il est aussi envisagé de revoir la tarification de la billetterie ? Oui. C’est dur à dire, mais la billetterie n’a jamais bougé en sept ans. Peut-être qu’on peut augmenter, mais en offrant plus de choses aussi. Aujourd’hui, avec un match le mardi, le club fait 5.000 euros de chiffre d’affaires parce que les places sont moins chères, et on ensuite payer 2.000 euros rien que pour l’arbitrage. Alors que pendant les vacances, pour le même nombre de places, je rentre 11.000 euros. Il y a bien un attrait, mais pas assez, on a donc un potentiel d’augmentation de 20%. Il y a aussi un autre levier, celui de l’abonnement. Il n’a pas augmenté depuis cinq ans, c’est à revoir. Je vois sur les réseaux sociaux les réactions, et quand tout va bien, les supporters sont contents, et quand ils ne le sont pas, ça tire à boulets rouges. Mais j’en déduis que pour les supporters, c’est leur passion, et leur envie. Alors s’ils veulent que le club réussisse et augmente, il y a des questions de coach, de joueurs, et ça, ça se discute. Mais à ce moment-là, pourquoi ne pas faire venir les supporters comme des socios aussi financièrement ?En parallèle, comment aller chercher de nouveaux partenaires ? Jusqu'à maintenant, un partenaire donnait de l'argent au club et il disait merci. On va changer la règle, on va dire merci et on va faire quelque chose. On organise plein de choses avec nos partenaires. Et quand ils viennent, on s'occupe d'eux. Le réceptif a complètement évolué. On est en train de faire un sondage, mais je suis sûr qu’ils en sont contents. On enlève le mot sponsor. Désormais les partenaires du club vivent avec nous, et on avance avec eux. On a déjà bien travaillé là-dessus cette saison et on est en train de monter en puissance. Notre page LinkedIn n'existait pas il y a à peine six mois. Le H Business, le réseau d’entreprises vient d'être créé. Et aujourd’hui, on a plus de monde pour le H Business que pour venir voir un match de hockey ! On a voulu se distinguer des autres, alors on a fait des rendez-vous à 11 h 15 le matin et pour le déjeuner. C’est une réussite, on a déjà 45 membres, on n’est pas loin d’arriver à 75 membres, et on n’est pas en fin de saison. Je mise sur le relationnel avec les partenaires. La manière de les recevoir, c’est important, tout comme la communication. Mais certaines entreprises ne veulent pas être partenaires d’un club de sport. Alors je leur propose d’être partenaire de notre festival la Barre de Rire par exemple.En effet, vous avez lancé le spectacle d'humour la Barre de Rire l’année dernière, quel résultat ? Vous rempilez ?L’année dernière, on a fait 7.000 euros de perte sur deux jours. Cette année, on le refait, avec trois dates, et on a certains partenaires qui sont partants parce qu’ils ont envie de s’éclater. Justement, sur l’événementiel, on va organiser d’autres choses, comme peut-être un tournoi de paddle, ça reste à confirmer. On va aussi organiser un gala avec une vente aux enchères. Ces trois événements pourraient permettre de faire rentrer 125.000 euros.L'événementiel est obligatoire ? Le hockey n’attire pas ? Ce n’est pas que ça ne séduit pas, c’est que personne n’est au courant qu’il y a du hockey ici. Donc il va y avoir du changement dans la communication. Vous allez bientôt voir des panneaux en 4x3 pour inciter les gens à venir voir du hockey. Une personne qui vient voir du hockey reviendra voir du hockey et deviendra partenaire du hockey. Je suis quasiment à 100% de réussite. C’est en se diversifiant et en amenant de la qualité qu’on sera capable de dire que ce club est rentable. Et si aucun actionnaire ne rentre au capital et que les comptes n’y sont pas, le budget de la saison prochaine sera revu à la baisse ?Oui. On en reparlera fin avril, mais à ce stade oui, on sera obligé de stabiliser le club financièrement. On a rendez-vous dans quelques jours avec la Commission nationale de suivi et de contrôle de gestion (CNSCG). Je suis complètement en phase avec eux sur le fait que les clubs doivent être sains. Un accident comme le nôtre, c’est arrivé à d’autres clubs. C’est juste économique.Et si les 500.000 euros sont trouvés ? Alors je resterai sur un budget équivalent à cette année la saison prochaine. Il sera constant et structuré.

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