La PME girondine Teqoya veut accélérer sur le marché de la purification de l’air intérieur

Installée à Villandraut, dans le sud de la Gironde, Teqoya est spécialiste, depuis 2015, de la purification de l’air intérieur. À l’origine de l’entreprise, trois ingénieurs, dont Pierre Guitton, l’actuel CEO. « Avant même de fonder notre société, je m’étais intéressé à ce secteur car j’ai une fille lourdement handicapée, qui avait de fréquentes et sévères crises d’asthme, explique-t-il. J’ai découvert la ionisation de l'air en me rapprochant d’une PME basée en Aquitaine, qui avait développé une technologie dès les années 1990. » Cela consiste à diffuser des ions dans l’air, qui viennent s’agglomérer autour des particules en suspension (particules polluantes, aérosols), par l’attraction électrostatique. Chargées d’ions, ces particules sont ensuite attirées vers le sol. « C’est un phénomène naturel, reprend Pierre Guitton. Il a été mis en lumière en physique environnementale il y a déjà fort longtemps. L’avantage, c’est qu’on n’a pas besoin de ventilation, de consommable, et que c’est un appareil extrêmement silencieux. »

La Chine, un marché porteur

Convaincu de l’efficacité de cette technologie, après l’avoir essayée, Pierre Guitton décide d’aller plus loin. Lui est ses associés l’améliorent, déposent de nouveaux brevets, et commencent à tester le marché. Huit ans plus tard, Teqoya revendique plus de 30.000 lieux équipés, dans plus de 60 pays, et réalise 70% de son chiffre d’affaires (non communiqué) à l’export. Principalement en Asie, et plus particulièrement en Chine. « L’un de mes associés est d’origine chinoise, et en 2016 lorsqu’on a commencé la commercialisation, nous nous sommes appuyés sur des solutions de e-commerce chinoises. Ça nous a mis le pied à l’étrier, et depuis c’est notre premier marché », précise l’ingénieur.

Les clients de Teqoya sont pour une grosse moitié des particuliers - Français comme étrangers -, mais aussi des professionnels. « Le Covid-19 a été bénéfique, pour nous, en France. Nos appareils ne servent pas à la désinfection de l’air, on n’apporte pas de garantie de destruction à 99% des virus, par exemple. Mais avec la pandémie, il y a eu une vraie prise de conscience des transmissions virales par l’air, et cela a amené plein d’entreprises et de particuliers à investir. »

Une seconde techno co-développée

Si l’international est l’une des pierres angulaires de Teqoya, la PME reste ancrée dans son territoire d’origine : la Gironde. Elle y a implanté son usine, et compte aujourd’hui 16 salariés. « Lorsqu’on a décidé de se lancer dans le projet, ce qui nous plaisait, c’était aussi de développer notre propre activité industrielle en France. Cela nous permet d’adosser à notre technologie, une garantie longue durée - entre 5 et 10 ans selon ses spécificités -, d’avoir une activité pérenne et une équipe fidèle », met en avant Pierre Guitton.

Second pan de l’ADN de Teqoya : la R&D, pour laquelle l’entreprise investit chaque année plus de 30% de son chiffre d’affaires. « Notre technologie est en perpétuelle évolution, nous avons sept brevets et nous travaillons sur de nouveaux », détaille Pierre Guitton. Récemment, Teqoya a commercialisé une seconde solution, dont le développement avait démarré en 2018. Une technologie dite d’e-filtration, qui reprend la ionisation de l’air, en ajoutant un ventilateur pour aspirer l’air et emprisonner les particules (électrofiltraction), chargées en ions. Baptisé Alana, le produit a été co-développé avec Aldes, leader français de la ventilation des bâtiments. Un jalon important pour l’entreprise girondine, « car on bascule là d’une solution plus orientée vers le marché résidentiel, à une solution pour les lieux accueillant du public », commente notre interlocuteur. Teqoya entend désormais doubler son chiffre d’affaires, d’ici à 2025, grâce notamment à Aldes, chargé de la commercialisation d’Alana, qui devient de fait l’un des clients majeurs de la PME girondine.

Teqoya
Basée à Villandraut
16 salariés
CA : n. c.