Bastidarra valorise le petit-lait et se diversifie en lançant une gamme cosmétique - Premium

Du yaourt au gel douche, il n’y a qu’un pas. C’est en tout cas le pari lancé par la laiterie Bastidarra basée à Bardos. Fondée il y a quinze ans par Hubert Candelé, la société commercialise des desserts à base de lait : yaourts, skyrs, flans, etc. Aujourd’hui, Bastidarra se diversifie en proposant une gamme de 12 produits cosmétiques, sous la marque ONA COSMEHTIK.400.000 litres de lactosérum produits/an Des produits réalisés à partir du lactosérum, un agent actif, produit lors de la réalisation de leurs Skyr, et fromage blanc. « À partir d’un litre de lait, on obtient environ 500 g de fromage blanc et 500 g de lactosérum, » développe Hubert Candelé. Chaque année, 400.000 litres de ce lactosérum sont réalisés dans la laiterie. Un coproduit qui était jusqu’à présent donné comme alimentation animale. Mais il y a 7, 8 ans, une idée a germé dans la tête du fondateur de la laiterie. « Je me suis dit que je voulais qu’on fasse des produits d’hygiène, et faire un 360 autour du lait, » se souvient-il. Après avoir laissé l’idée de côté un temps, après deux voyages au Québec, il a pu découvrir une première application du lactosérum. « Ça m'a convaincu qu’il y avait quelque chose à faire avec, » déroule-t-il. Plus tard, il tombe sur une entreprise en Autriche qui fabrique justement des produits cosmétiques à partir de ce coproduit. Il emmène sa chargée d’exploitation, Ainhoa Boscq, et tous les deux en reviennent « emballés ». Plus tard, ils décident de s’associer et de créer cette société « sœur » de Bastidarra. Ainsi, les coproduits réalisés dans la laiterie sont vendus à Intza, la nouvelle entreprise. Un développement stratégique important, aussi « pour renforcer le groupe, et continuer à créer de la valeur sur le territoire » soulignent les deux associés.Un cahier des charges strict Pour réaliser leur gamme de cosmétiques, les deux associés se sont appuyés sur un laboratoire spécialisé du département, et leur ont soumis l’idée avec leur cahier des charges. « On ne voulait pas d’ingrédients controversés, on voulait un pourcentage élevé d'ingrédients d’origine naturelle ( 90%) et le plus possible d’origine française » détaille Ainhoa Boscq. Le tout intégrant bien sûr le lactosérum, reconnu pour ses propriétés hydratantes et antioxydantes. Le tout pour créer des gels douche, shampoings, laits pour le corps, mains, visages, des savons et des shampoings solides.À lire aussi : Dinamika #12 : le bon yaourt à la RSE de Bastidarra Si la partie liquide (crèmes, gel douches) sont sous-traitées chez une entreprise du Béarn, à Bardos, Intza produit elle-même ses savons et shampoings solides. Un local de 100m² qui appartenait déjà au groupe a été réservé à ce développement. Pour équiper le site, Bastidarra a investi dans une machine capable de concentrer le lactosérum « afin de l’avoir conforme dans nos formules, » explique Ainhoa Boscq, et ensuite l’atelier a donc été créé, avec « des cuves, des cuves fondoirs ». Avec la R&D, la communication, le marketing, et les études de marché, en tout, ils ont investi un peu plus de 500.000 euros pour développer le projet. Ils ont également recruté une chargée de projet spécialisée en cosmétique pour les aider sur les développements produits. Un développement bien différent de ce qu’ils connaissaient jusqu’à présent. « On a découvert qu’il y a un delta entre la mise sur marché d’un produit cosmétique et alimentaire, » sourit Ainhoa Boscq, avant d’ironiser « pour un produit alimentaire le plus long c’est l’étiquette ». Ainsi, il a fallu s’armer de patience pour pouvoir mettre sur le marché leur nouvelle gamme. « Il faut compter entre 9 et 24 mois » souligne-t-elle. « Il y a les essais, la formulation, la compatibilité, le dossier d’information produit (DIP), tout ça on le découvre ».Plusieurs canaux de distribution En ce qui concerne la commercialisation qui a démarré cette semaine, la jeune société mise notamment sur les mêmes canaux de distribution que les desserts, à savoir la GMS, et les magasins de proximité (Carrefour contact, Proxy, Vival, Spar) « qui vendaient déjà nos produits », explique Hubert Candelé. « Parfois, c’est simple, mais souvent, c’est un autre interlocuteur, car autre rayon, mais le fait qu’on arrive avec notre histoire, et qu’ils ont d’autres produits à nous, ça facilite l’entrée » poursuit son associée. Mais Intza veut également vendre ses produits via les pharmacies et parapharmacies, et pour ce faire « on fait du porte-à-porte, du phoning, » poursuit la directrice. Et bien entendu de la communication, sur les réseaux sociaux. Intza développe deux marques distinctes pour ces deux marchés — GMS et parapharmacies — avec un positionnement milieu de gamme. Ils misent d’abord sur les circuits locaux et régionaux, avant d’envisager une extension nationale.« L’idée, c’est d’avoir la même stratégie que pour les yaourts, forts sur les bases locales et régionales, en GMS ça a du sens, et ensuite je vois plus un développement national côté pharmacies, » déroule le fondateur de Bastidarra. En parallèle, le troisième canal, c’est la vente en ligne. Pour ce faire, Intza a créé un site internet dédié, pour expliquer les produits et les vendre. « On voit tous passer des produits sur les réseaux sociaux, et on les achète directement sur internet, » justifie Ainhoa Boscq. Une première pour la holding, qui ne vendait jusqu’alors pas en ligne. Reste que le marché de la cosmétique est très très concurrentiel. Ainsi, pour se différencier de l’existant, ils misent d’abord « sur l’histoire de Bastidarra, » explique la directrice. « Ensuite sur le fait qu’on revalorise notre coproduit, sur notre fabrication, en partie ici à Bardos, et sur les bienfaits du produit ». D’ici 12 à 18 mois, Intza aimerait pouvoir s’agrandir. « On veut trouver un site pour réunir les activités de fabrication de nos cosmétiques solides et liquides, » anticipe Hubert Candelé. D’ici deux ou trois ans, Intza vise un chiffre d'affaires annuel de 500.000 euros.À lire aussi : Quelle stratégie RSE pour Bastidarra pour les cinq prochaines années ?

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