La coopérative Aupa va déployer les voitures partagées du réseau Citiz au Pays basque - Premium
Emeline Robillard directrice générale d'Aupa déploiera d'ici cet été les douze premières voitures en autopartage du Pays basque. Crédit : Anthony Michel
Après un an et demi d'étude de terrain, le Pays basque aura lui aussi son réseau de véhicules partagés. Une douzaine de voitures seront déployées d’ici cet été sur le BAB.
« Proposer une alternative à la voiture individuelle et faire en sorte que les usagers adhèrent à ce service et de convertir un maximum de gens et démotoriser le territoire ». C'est avec cette promesse qu'est née officiellement en décembre dernier la coopérative Aupa (contraction de auto et partage, et qui veut dire "allez" en langue basque). Celle qui la prononce, c'est Emeline Robillard, directrice générale d'Aupa actuellement seule dans l'organigramme de la société, avec un objectif de taille : réussir à implanter le premier système de voitures en autopartage du Pays basque.
Aupa, c'est l'aboutissement d'un an et demi d'étude, réalisé par un collectif de citoyens et d'acteurs pour déterminer les besoins. Deux cents personnes ont répondu à cette enquête, et il en est ressorti une véritable nécessité pour un service de location de voitures partagées. Et de toutes les entreprises, c'est la strasbourgeoise Citiz qui a été sélectionnée par la coopérative pour fournir la flotte de voitures qui seront installées au Pays basque. Actuellement, sur le marché, outre les loueurs de véhicules classiques, seule l'application de location de véhicules entre particuliers Drivy propose un service de partage. Aupa veut se démarquer des autres acteurs, en insistant sur sa démarche RSE, locale, et environnementale. « On est sur un projet qui veut placer l'humain en premier, certes économique qui doit être rentable, mais qui valorise aussi le social et l'environnemental » explique Emeline Robillard, la directrice générale d'Aupa.
12 véhicules attendus d'ici cet été
Rentable, la coopérative explique l'être d'ici cinq ans. Pour atteindre ce seuil de rentabilité, il faudra entre 25 et 30 utilisateurs par véhicule installé. Car le modèle économique de Aupa et Citiz, c'est la location de véhicule, facturée à l'heure et au kilométrage, avec une formule avec ou sans abonnement. Les véhicules sont loués sur trois ans auprès de Citiz, et ensuite, à terme, une partie de leur revente reviendra à Aupa.
Pour l'heure, la coopérative est en cours de levée de fonds. Avec ses 30.000 euros au capital, elle espère trouver 50.000 euros de plus pour lui permettre d'obtenir une subvention de la région. Aupa cherche notamment des entreprises locales impliquées et qui soutiennent « des projets locaux » pour des partenariats. Sous le statut juridique de société collective d'intérêt collectif (SCIC), les personnes qui entrent au capital sont associées à la coopérative, et chaque collaborateur a une voix. Aupa veut aussi associer les collectivités locales, comme le syndicat des mobilités, ainsi que les communes où sont déployés les véhicules, et en faire des partenaires et pourquoi pas proposer des offres communes avec le réseau de transport Txik Txak.
D'ici cet été, la coopérative va via Citiz faire installer douze véhicules : trois à Anglet (une à côté de la mairie, et deux aux deux extrémités de l'avenue de Bayonne), trois à Biarritz et six à Bayonne (les lieux doivent être précisés avec les communes). En effet, les projets sont développés en partenariat avec les collectivités locales qui devront identifier les places réservées pour l'autopartage Aupa-Citiz. La coopérative s'appuie aussi sur la société Citiz, qui revendique un parc de 2000 voitures dans 190 villes, comme par exemple Bordeaux et espère se développer rapidement. « D'ici 2028, on vise de monter à 20 voitures en essayant de couvrir le littoral » explique Emeline Robillard, avec un possible déploiement à Saint-Jean-de-Luz et Hendaye et pourquoi pas plus tard au Pays basque intérieur.
Mais outre l'offre d'autopartage, Aupa va aussi travailler avec les collectivités et des entreprises privées pour leur proposer de gérer pour eux une flotte de véhicules Citiz, disponibles pour leurs salariés. La coopérative se rapproche aussi de promoteurs pour intégrer dans les projets immobiliers des places de parking et un ou plusieurs véhicules partagés.
