Espelette: Baskalia investit 300.000 euros pour emballer plus vert - Premium
Avec son groupeur carton il économise 10,5 tonnes de plastique par an. Crédit: Anthony Michel
La société spécialisée dans les desserts laitiers Baskalia, basée à Espelette, vient d’acheter deux fins de ligne de production pour remplacer leur groupeur plastique par un groupeur en carton.
Baskalia poursuit son engagement. La société créée en 1998 est connue pour ses spécialités lactées de dessert, et notamment ses yaourts au lait de brebis, et caillé de brebis. L’arrivée de Thomas Breuzet à la tête de la société en janvier 2018 a aussi marqué le début du développement durable de Baskalia.
Une série d’évolutions, dont celles installées en ce mois d’avril. La société vient d'investir dans deux fins de ligne de production, munies d’un robot, programmé pour assembler les pots de yaourt avec un emballage carton. De quoi remplacer les actuels groupeurs en plastique. Un investissement d’environ 310.000 euros, aidé par une subvention de la région Nouvelle-Aquitaine à hauteur de 40 % du montant. « Avec le groupeur carton, on économise 10,5 tonnes de plastique par an » annonce fièrement Thomas Breuzet. Un message qu’il a même fait écrire au dos des nouveaux emballages carton. Car c’est aussi la nouveauté, si jusqu’à présent les informations du produit étaient inscrites directement sur les pots, désormais, elles sont sur le groupeur carton, de quoi permettre au passage de mieux identifier la marque. « Quand on voit le produit d’en haut, comme dans les frigos de supermarché, avant on ne voyait que l’opercule blanc, aujourd’hui avec le carton, c’est super intéressant en termes de visibilité ». D’autant que cette nouvelle fin de ligne s’accompagne d’un autre changement majeur, les anciens petits pots cartons qu’il faisait venir d’Espagne, seront désormais français, et même néo-aquitains. « Avec Bastidarra, on a fait un contrat groupé auprès de la société CEE Schisler Packaging Solutions à Thouars (Deux Sèvres) spécialisé notamment dans les gobelets de café, qui a donc investi dans une machine pour nous produire des pots de yaourt » annonce Thomas Breuzet.
Virage bio
Nouveau pot, nouvel emballage, ça, c’est le nouvel habillage du contenant carton, qui concerne une partie de la production. En parallèle, la société maintient ses emballages en terre cuite et en verre pour le reste des desserts. Car Baskalia, mise sur un choix varié de produits lactés, qu’ils soient des yaourts aromatisés ou nature, caillés à la brebis, il existe aussi des variétés au lait de chèvre et de vache. L’expression chaque pot à son couvercle ne pourrait pas mieux tomber, puisque Baskalia adresse un support et un habillage spécifique en fonction du marché qu’il adresse. En tout, trente références lactées vendues principalement en GMS (pour moitié), le reste en crémerie et cantines scolaires, et quinze références en lactés bio.
Parce que c’est aussi l’une des nouveautés amenée dans son sac par Thomas Breuzet en 2018 témoignant de ce virage plus responsable de l’entreprise. Venant lui-même de l'agroalimentaire bio, il a fait développer une gamme de produits à base de lait de brebis bio. « Aujourd’hui, on travaille avec 5 éleveurs en bio », précise-t-il. « On veut leur dire qu’il y a des débouchés à se convertir au bio ». Baskalia s’engage d’ailleurs dans des contrats de conversion avec des éleveurs locaux. « Actuellement, 50 % des projets d’installation dans la région, c’est en bio, c’est une super nouvelle, il faut les encourager » s’enthousiasme le chef d’entreprise. Si actuellement la production en bio représente 25 % de l’activité de la société, Thomas Breuzet espère passer rapidement à 50 % d’ici quelques années, d’autant que sa gamme bio est présente dans tout l’hexagone.
En tout, la société travaille avec une vingtaine de producteurs locaux, et une poignée au Pays basque espagnol, pendant la période où les chèvres produisent moins ici. Outre le lait, Baskalia mise aussi sur des arômes français, et une confiture très locale, fabriquée à Mauléon. Un choix du local pour séduire les consommateurs sur un marché très concurrentiel puisque les produits de la marque Baskalia sont vendus en GMS dans toutes les grandes enseignes. S’il est le « leader en yaourt lait de brebis au Pays basque » au niveau national, il doit compter avec des concurrents de taille. Au rayon frais, Thomas Breuzet compte trois principaux concurrents que sont les grands groupes Soignon, Petit Basque et Vrai. Alors pour se différencier, l’entrepreneur mise avant tout sur la qualité et le goût. « Si je vous fais goûter à l’aveugle un de nos yaourts de brebis et l’un des leurs, ce n'est pas pareil, les consommateurs s’y retrouvent » insiste-t-il. Des produits qui coûtent généralement un peu plus cher que les concurrents en grande surface. Mais la différence s’amenuise assure Thomas Breuzet: « En ce moment, les prix ont tendance à monter sur les grandes marques, donc on paye un petit peu plus cher, mais derrière, il y a vraiment une qualité complètement différente ». Reste que dans ces périodes de crise où le consommateur a tendance à renier sur les achats plaisirs, le chef d’entreprise assure tester des solutions, comme des bons de réductions sur ses produits.
Chaque année, Baskalia produit 800 tonnes de yaourt chaque année, et réalisait l’année dernière un chiffre d'affaires de 4,5 millions d’euros. Thomas Breuzet espère un « développement régulier » et une croissance de 5 à 10 % par an.
Baskalia (1998)
18 salariés
CA: 4,5 millions d'euros (2022)
Zone Artisanale Zubizaleta, 64250 Espelette
