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Innogaronne : à Bassens, la rive droite accueille sa première technopole

Écosystème
mardi 12 décembre 2023

Rebaptisé Innogaronne, l'ancien site Lafon-Madic reprend vie sous forme d'un pôle dédié aux artisans et entreprises du bâtiment, de l'économie circulaire ou de la chimie verte - crédit AL

La ville de Bassens et Bordeaux Métropole ont inauguré mardi Innogaronne, une technopole de 7.400 m², dédiée à accueillir des acteurs de l’économie circulaire et du bâtiment durable. Ouvert aux startups comme aux artisans, le lieu se veut aussi une première incarnation concrète de l’OIM Arc Rive droite, qui doit porter le renouveau économique des onze communes de la rive droite.

Entassées au centre du bâtiment, des bottes de paille attendent d’être découpées, intégrées dans des cadres de bois, puis recouvertes d’un enduit à base de torchis ou de chaux agricole. « L’Ifabe, pour institut de formation au bâti écoresponsable, est à la fois un centre de formation et un centre de valorisation des matières, qui apprend aux professionnels à travailler avec des matériaux biosourcés, récupérés auprès des entreprises locales, dans une logique de vraie filière courte », illustre Gilles Guerreschi, cofondateur de cette association née dans le giron de la société coopérative Coop&Bat. Nées sur le territoire métropolitain, les deux entités sont aujourd’hui installées au sein de l’ancien site industriel du groupe Lafon-Madic, à Bassens, dont les activités, récemment transférées à Saint-André-de-Cubzac, laissent aujourd’hui la place à la première technopole de la rive droite bordelaise.

Entre bureaux, ateliers et zones de stockage, les 7.500 m² du site permettent d'envisager des activités variées

Construit en 1929 sur un foncier de 3,4 hectares, situé à la lisière du centre-ville de Bassens, à proximité immédiate de la gare et de la zone industrialo-portuaire, le bâtiment développe 7.500 m² de bureaux, d’ateliers et d’entrepôts. Racheté par Bordeaux Métropole à l’été 2022, le site a progressivement été investi à partir du mois de mars, et doit, d’ici début 2026 et la fin des travaux de rénovation, trouver son rythme de croisière en tant que lieu d’hébergement et de développement pour des sociétés évoluant principalement dans les domaines du bâtiment écoresponsable et de l’économie circulaire. Aux côtés de l’Ifabe et de Coop&Bat, le site, désormais baptisé Innogaronne, accueille d’ailleurs déjà l’entreprise Circouleur, actuellement à la recherche d’un repreneur pour ses peintures recyclées, et Koji, une startup girondine spécialisée dans la conception et la fabrication en usine de bâtiments en bois.

Faire émerger un écosystème en lien avec le port et la ZI d'Ambès

« On ne pouvait pas laisser filer ces 7.500 m², à un emplacement stratégique de notre commune, qui sera bientôt à 8 minutes du centre-ville et à 20 minutes du campus grâce au RER métropolitain », s’est réjoui mardi Alexandre Rubio, maire de Bassens, pour qui le lieu doit naturellement trouver une forme de complémentarité avec la zone industrielle voisine, elle-même engagée, sous l’impulsion du port, dans une réflexion sur la décarbonation de ses activités. La mise en musique du lieu est confiée à la technopole Bordeaux Technowest, qui gèrera en direct un incubateur et une pépinière d’entreprise sur environ 1.000 m², et se chargera d’animer l’ensemble du site, dont le reste des cellules sera loué aux entreprises par la Métropole. « L’idée est de capter de bons projets et de construire une animation adaptée à une économie innovante tournée vers la conception et la fabrication, qui corresponde à l’activité économique déjà existante sur la zone », résume François Baffou, directeur de Bordeaux Technowest, selon qui le fonctionnement et la typologie d’entreprises d’Innogaronne devrait se rapprocher de ce que connaissent déjà les occupants de son site de Blanquefort.

Symboliquement, l’ouverture d’Innogaronne est aussi la première manifestation concrète de la grande opération d’intérêt métropolitain (OIM) lancée par l’actuelle mandature pour dynamiser le tissu économique à l’échelle des onze communes de la rive droite. « On voit avec ce site que la rive droite est créatrice d’emploi et d’activité, et se positionne non pas comme un secteur sinistré, mais comme un secteur d’avenir essentiel », a salué Alain Anziani, président de Bordeaux Métropole. Avant d’appeler aux bonnes volontés pour que s’incarne une véritable logique d’écosystème : « Une OIM ne peut jouer son rôle d’outil de simplification, de mise en relation et d’accélération que s’il y a une alliance entre les mondes économiques et politiques. C’est pareil ici, il faut que tout le monde soit présent autour de la table ».


Alexandre Rubio, maire de Bassens, Alain Anziani, président de Bordeaux Métropole, François Baffou, DG de Bordeaux Technowest et Yannick Puisset, gérant de Coop&Bat