Crise du Covid, 5 ans après : trois témoignages d'un monde d'après qui ressemble à celui d'avant

En 2020, Placéco avait donné la parole à des dirigeants de la région pour essayer de comprendre comment ils imaginaient le monde modifié par tous les changements engendrés par la crise du Covid et les confinements. Télétravail, visio, équilibre vie personnelle-vie privée, recrutement, conscience de l'impact de l'économie… le confinement et les organisations inhabituelles qu'il a imposées ont plus ou moins changé notre rapport au travail.

Frédéric Petit, dirigeant d'Actes Elise Atlantique Bordeaux, une entreprise inclusive, espérait que cette crise serait une opportunité de transformation du lien social et de l'acceptabilité des personnes vulnérables dans le monde du travail. Aujourd'hui, il porte un regard nuancé. Si, pour lui, la crise sanitaire, a « a accéléré la prise de conscience des entreprises concernant les phénomènes d'inclusion », elle a aussi eu pour conséquence une « désaffection de la valeur travail ». Il note que les salariés sont plus enclins qu'auparavant à poser leur démission, moins ancrés dans leur entreprise, ce qui pose au dirigeant un problème de recrutement et de fidélisation des salariés. Il ressent aussi que le Covid a pu épuiser certains chefs d'entreprise.

Vie pro-vie perso

Ludovic David est spécialisé dans les grands crus, actuellement en mission de développement stratégique en Gironde. Pour lui, l'épisode du Covid a tout changé. Il considère, à l'inverse de nos autres interlocuteurs, que l'on vit « dans une autre ère ». Les Etats et les entreprises ont appris à développer une autonomie. « Quand on gère une entreprise aujourd'hui, j’ai un peu le sentiment qu’il faut faire face à une multitude de problématiques qui ont été renforcées par la période post-Covid », dit-il.

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Julien Chevalier, ingénieur et dirigeant de Radio 300, s'est spécialisé dans la transition des entreprises et la RSE. Il considère que la crise n'a pas engendré la création de petites structures industrielles comme il imaginait que tel serait le cas. Il note lui aussi que les salariés veulent davantage de temps pour leur vie personnelle. Il rapporte que l'équilibre est un peu plus difficile à trouver et qu'il engendre, dans l'industrie, une inégalité entre les collaborateurs qui sont en production et ceux de services supports. La crise n'est pas étrangère à la prise de conscience des entreprises dans l'accélération de leur stratégie RSE.

Trois dirigeants, trois parcours, trois univers, trois regards sur l'impact de la crise sanitaire sur l'économie et le monde du travail. Ils ne sont que le reflet d'une mosaïque de points de vue sur la question.