Innovation : l’Atelier Roseau créé des chaussures orthopédiques à l’aide d’un scanner laser - Premium

En plein cœur du Petit Bayonne, l’année 2024 marquera l’ouverture de la cordonnerie de Mikel Cazenave, nommée Atelier Roseau. Prenant la relève de Didier Coissard, à deux pas de la retraite, le trentenaire va poursuivre l’activité de confection de chaussures orthopédiques, et y ajouter la fabrication et la réparation de chaussures classiques. Avec un nouveau nom pas choisi au hasard, celui de « Roseau ». Une référence historique très connue dans l’univers de la chaussure : la légende de Crépin et Crépinien qui fabriquaient des chaussures pour les pauvres gratuitement sous l’empire Romain. L’histoire raconte qu’ils avaient été torturés au moyen de roseaux, lesquels s’étaient finalement retournés contre leurs bourreaux. Un nom qui raconte bien le projet monté par Mikel Cazenave avec son atelier. « Moi, je veux que ce soit gratuit pour les gens ».Innovation pour gagner du temps Alors pour que l’activité soit rentable, il actionne plusieurs leviers. « Soit on baisse la qualité pour aller plus vite, soit on innove » précise le jeune entrepreneur, qui a donc opté pour la deuxième solution. Il investit en effet dans un scanner laser à 12.000 euros qui lui permettra de confectionner les formes de ses chaussures, qui servent ensuite de base au patronage pour leur confection. « Au lieu de travailler manuellement avec du liège, on se base sur un scan du pied, et on travaille à l’ordinateur » précise Mikel Cazenave. « Ce qui prenait une demi-journée de travail, je le fais en une demi-heure » précise le jeune chef d’entreprise. De quoi lui faire gagner en temps, et assurer la qualité du produit, « car la Sécurité Sociale paye pour un modèle, mais si je me plante sur la prise de mesure ou la conception de la chaussure, le travail supplémentaire est à ma charge ». Une idée qui lui a valu le prix de l’atelier de l’innovation en décembre dernier, et de quoi se payer la machine pour réaliser ces découpes. Outre cette économie de temps, le jeune Bayonnais entend bien diversifier son activité pour qu’elle soit rentable. Ainsi, il veut se développer autour de la réparation de chaussures, et notamment de sport. « Avec le trail et la randonnée qui explosent, je veux aller vers ça et réparer ces chaussures-là » De quoi lui permettre, à la différence des chaussures orthopédiques, de dégager une petite marge. Il a déjà commencé à se rapprocher de plusieurs enseignes locales pour se voir confier des réparations des chaussures qu’elles vendent.Activités annexes « C’est la partie orthopédique et la réparation qui seront le moteur de l’activité, mais je veux aussi faire des activités annexes » poursuit le Bayonnais. Ainsi, il veut aussi mettre sa formation de cordonnier à profit jusqu’au bout en réalisant des modèles de chaussures en prêt-à-porter qui seront vendus directement depuis son atelier. Et dans un deuxième temps, il veut concevoir des chaussures de ville sur mesure, pour une catégorie très haut de gamme. « Il y a peu ou pas de ce type d’activité dans le Sud-Ouest », a constaté le jeune entrepreneur. Parmi les activités complémentaires, il veut aussi proposer ses services de conseil en ingénierie de chaussures. « Moi le but, c’est d’accompagner les marques de chaussures qui se montent », précise-t-il. Avec la promesse d’éviter « les flops techniques » de certains projets. Une activité BtoB en plus de tout le reste, qu’il espère lui permettront d’équilibrer son modèle économique.

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