Salon du Bourget : Voltaéro prend son essor - Premium

Pour Voltaéro, l’édition 2025 du Salon du Bourget était la troisième. C’était aussi, sans doute, la plus importante. Car, pour la première fois, la start-up charentaise a présenté un avion en vol. Certes, le « Cassio S » n’est pas un appareil de série, ni même, d’ailleurs, son prototype. C’est un laboratoire volant, une preuve de concept de la motorisation hybride que porte Voltaéro. Mais « c’est un signal fort que nous envoyons à nos clients, investisseurs et partenaires industriels : cela montre que notre avion n’est pas juste un avion de papier, il vole, et que l’hybride n’est pas juste un concept, mais une réalité», s’enthousiasme Valentin Hardy, responsable commercial et marketing de l'entreprise. « Montrer la pertinence de notre solution dans la pratique, cela a du sens. »Le marché du transport régional Voltaéro se positionne sur un marché existant mais en pleine transformation : celui de l’aviation régionale courte distance. « L’aviation d’affaires et régionale existe déjà, mais elle est souvent pointée du doigt pour ses émissions carbone. Nous apportons une alternative crédible et plus respectueuse de l’environnement, souligne Valentin Hardy. Il est très difficile aujourd’hui de faire un avion tout électrique à cause de la faible densité énergétique des batteries, mais l’hybride nous permet de tirer le meilleur des deux motorisations : le tout-électrique en basse altitude pour limiter les nuisances sonores, et le thermique en croisière pour l’autonomie. »À lire également - Salon du Bourget : Elixir Aircraft engrange les commandes Le résultat, c’est le futur Cassio 330. Un petit avion de huit places, à motorisation hybride, conçu pour des missions de 200 à 400 km, avec une autonomie pouvant atteindre 1.200 km. Il cible notamment le transport de passagers sur des territoires enclavés, sans alternative ferroviaire ou routière performante. Il n’existe aujourd’hui qu’à l’état de maquette, présentée sur le stand de Voltaéro, mais « aujourd’hui, nous avons plus de 200 précommandes et intentions de commande, dont celles d’acteurs majeurs comme Air New Zealand », ajoute Valentin Hardy. Un nouvel investisseur Parmi ces acteurs, l’entrepreneur malaisien Tan Sri Halim, armateur, mais aussi dirigeant de la première école de pilotage du pays. Le 18 juin, dans le cadre du Salon du Bourget, il annonçait une précommande de quinze Cassio 330, assortie d’une option pour quinze appareils supplémentaires. Surtout, le groupe malaisien devient également actionnaire de Voltaéro, dans le cadre d’une levée de fonds d’environ 30 millions d’euros destinée à accompagner la phase de certification et de lancement industriel de l’entreprise. « Je suis très honoré et privilégié de rejoindre cette aventure, a commenté Tan Sri Halim, présent au Bourget pour la signature du contrat. Je crois que nous pourrons apporter la technologie française en Malaisie et en Asie. » À ses côtés, Jean Botti, PDG de Voltaéro, ne boude pas son plaisir : « Nous sommes très fiers d’avoir la Malaisie à nos côtés, se réjouit-il. Nous avions déjà un accord avec les États-Unis, et désormais nous ouvrons l’Asie-Pacifique, dont nous pensons qu’elle représente le futur. » L’industrialisation du projet se prépare. Voltaéro compte désormais une trentaine d’employés et a récemment déménagé son siège à Rochefort sur un site industriel adapté à ses ambitions. « Nous serons pleinement une PME industrielle lorsque nous livrerons nos premiers avions de série, nuance Valentin Hardy. Aujourd’hui, nous sommes encore proches du modèle start-up, à la recherche d’investisseurs et de partenaires industriels ». Les premiers essais en vol sont prévus en 2026, mais la réelle bascule se fera en 2027, lorsque le Cassio 330 obtiendra sa certification européenne. La production pourra alors commencer, avec « quelques unités au début », avant une montée en cadence progressive jusqu’à une centaine d’avions par an.

Salon du Bourget : Voltaéro prend son essor - Premium

Sur le même sujet

Après enquête publique, avis favorable pour l’usine Flying Whales ...

Biscarrosse : la filière drone confirme son attrait pour l'aérodrome

Ces lieux qui ont fait le Béarn, épisode 3 : Turbomeca, l'usine ...

Safran affiche un premier semestre 2025 record et relève ses ...

Christine Bost : « Le temps où l'argent public pouvait tout[...]

Clarnie et Hemerys, lauréats du Grand Prix de l’innovation[...]

Lagord accueille la glaciologue Heidi Sevestre pour une[...]

Après son rachat de parts, Olivier Neys ouvre une nouvelle[...]

E-commerce : 5 leviers souvent négligés pour améliorer vos[...]

RSE : en Nouvelle-Aquitaine, comment renaturer les sites[...]

Jobdating organisé par la CCI Pau Béarn

Euralis : « de la pipette à la fourchette »

Appel aux pépinières d’entreprises de Nouvelle-Aquitaine