Placéco Live : Christian Maviel entend « redonner une place à Cacolac dans les bars » - Premium

Cacolac fête, cette année, ses 70 ans. Comment faire pour conserver une telle marque, et garder l’engouement des consommateurs ? J’ai la chance de faire partie de la famille fondatrice. Et dans cet héritage, il y a quelques valeurs déjà ancrées, on n’a pas attendu l’arrivée d’acronymes comme la RSE, pour dire qu’il faut sourcer localement et travailler cet ancrage territorial. Jusque dans les années 1990 par exemple, nous avions notre propre collecte laitière… On fait très attention à la qualité du produit, à la recette. C’est un engagement familial, nous n’avons pas le droit de galvauder la marque, pas le droit de changer cette recette. C’est la même depuis le début. Après, on s’amuse autour avec un périmètre tout de même assez restreint car 80% de la consommation de lait aromatisé dans le monde, c’est du cacao. Mais on applique la logique de la plaquette de chocolat, en mettant régulièrement des petits goûts, des choses qui viennent nous apporter un peu de visibilité…L’entreprise a changé de mains à deux reprises - en 2011, elle est acquise par le fonds d’investissement Trixaim Investissements, puis vous rachetez l’intégralité des parts avec votre père, quatre ans plus tard. Avez-vous le sentiment que, finalement, la marque ne peut être gérée que par la famille ? Je vais être prétentieux et dire oui, mais ce n’est pas ça. La famille a vendu, en 2011, car mon père avait de gros problèmes de santé, et son médecin lui avait dit qu’il fallait arrêter le stress. Ça a été un crève-cœur et un échec pour lui. La société ne s’est pas vendue car elle était en difficulté, loin de là - il y avait un beau potentiel, et déjà de grosses sociétés européennes voulaient nous racheter. Mais le contrat familial derrière était de ne faire disparaître ni l’outil, ni la marque. Par chance pour moi, le business model de Trixaim Investissements était sympa, et ils m’ont gardé durant quatre ans comme directeur du site. Et dernière chance, ils se sont loupés, ce qui m’a ouvert une petite fenêtre en novembre 2014. Je suis allé voir mon père, qui n’était pas revenu à Léognan depuis quatre ans, et qui a découvert l’ampleur des dégâts. Puis nous sommes allés voir des amis, pour qu’ils nous aident à mettre un peu de fonds pour racheter l’entreprise... avant d'aller chercher deux fonds pour nous accompagner, et envoyer un message positif à la place financière bordelaise en disant « il n’y a pas que la famille Maviel qui croit en Cacolac, il y a du potentiel et on peut faire de belles choses ». Par chance, on est au rendez-vous.Le vin en canette, l'avenir de cette boisson ? En novembre dernier, vous avez inauguré une seconde ligne de production dédiée à de la prestation en marque blanche de boissons, qui aura nécessité un investissement de 10 millions d’euros. Pourquoi ce projet ? C’est une bonne question, « pourquoi ». En fait, j’ai l’habitude de dire que j’ai grandi un pied dans les champs avec les vaches, un autre dans les vignes. On s’est promis, avec mes amis, de toujours réussir à faire quelque chose… et on a vu le concept de vin en canette il y a quelques années. Les premiers essais ont été faits par mon père en 1998, mais nous sommes partis en courant, car les canettes étaient en acier, et nous avions une maîtrise plus ou moins fine des vernis et des sertissages. Finalement, en 2013, on s’est dit qu’on était prêt - la canette était neutre, entièrement maîtrisée. La nouvelle ligne, qui a été auditée, devait avoir une qualité de prestation identique aux bouteilles ou au « bag-in-box ». Votre verticale dédiée au remplissage s’appelle ICT Drinks - In can we trust, quelle part d’activité représente-t-elle, chez Cacolac ? Sur 55 millions d’emballages produits en 2022, il y en avait entre 6 et 7 millions à destination des vins et alcools. Mais notre nouvelle ligne a été construite de façon évolutive, on peut produire entre 20 et 45 millions d’emballages par an. On reste spécialistes de la canette aluminium et de la bouteille en verre, mais on peut traiter tout type de boissons. Pour aller plus loin : ICT Drinks, nouvelle filiale de Cacolac, met du vin en canetteLe vin en canettes est une tendance qui vient des Etats-Unis, prend-elle de l’ampleur aujourd’hui ? Elle prend partout ailleurs qu’en France, comme toujours, car la France est toujours un peu réfractaire ou frileuse à la nouveauté. Les premiers dossiers remontent à 2012 ou 2013, notamment pour la Chine ou les Etats-Unis. Le marché chinois s’est tari, mais les Etats-Unis en sont aujourd’hui à environ 400 millions de canettes. On a eu six à sept mois de retard sur le lancement de notre usine mais la temporalité est bien - on est prêt au moment où les appels d’offres tombent, et où la demande est là. Je pense que sur le prochain salon Vinexpo à Paris, il y aura de la canette un peu partout. Quels sont vos clients ? Est-ce des châteaux français qui visent l’export ? On a de tout. Des négociants, des châteaux, de grandes entreprises… Un peu tout le monde commence à s’y intéresser, et depuis un an et demi le Rubicon a été franchi… Alors qu’au début, il y avait un vrai rejet. Je me souviens, fin 2014, je suis allé au London Wine Fair, et je me suis fait accabler par un vieux monsieur, un Alsacien qui vendait son vin traditionnel et disait « c’est une honte ce que vous faites au vin, vous dénaturez le produit, ça ne fonctionnera jamais ». À côté, il y avait un petit jeune qui avait repris le domaine familial et m’avait dit « génial, allez y »… Donc je me dis qu’on a peut-être pas mal fait, d’y aller.Garder du plaisir en 2024 Comment abordez-vous l’année 2024, et quelles sont vos perspectives ? Avec les équipes, on va s’attacher à redonner une place à Cacolac dans les bars, sur les tables. « Aussi bon chaud que froid », c’était un vieux slogan dans les années 1970, et on va le remettre à la mode. 2020, avec le Covid-19, a été la première année où l’on s’est félicité de travailler majoritairement avec les grandes surfaces… Mais chaque année, on pleure car les négociations sont de plus en plus dures. C’est une vérité, on a toujours appris à gagner plus avec moins, ça doit faire une dizaine d’années qu’on n’a pas fait passer de hausse. Il faut savoir se renouveler, apporter du plus, et le bar et la restauration hors-foyer sont aussi des vitrines marketing pour Cacolac. Surtout, notre maître-mot sera de garder du plaisir. C’est d’autant plus important, l’année des 70 ans, même si c’est plutôt une mauvaise idée de fêter cet anniversaire l’année des Jeux olympiques… Il va falloir passer entre les gouttes, et communiquer à côté de mastodontes, qui vont clairement acheter la place. Mais on va essayer d’être malin, et de faire passer quelques messages. CacolacBasé à Léognan 50 salariésCA 2023 : 24M€

Placéco Live : Christian Maviel entend « redonner une place à Cacolac dans les bars » - Premium

Le Jurançon prolonge son label œnotouristique, l’appellation[...]

Avec Namaka, le groupe EvoTech innove dans le secourisme[...]

Entrepreunariat : « Au deuxième cancer, je me suis dit "Allez,[...]

Info Placéco : Alpha Chitin placé en liquidation judiciaire

La subvention de la semaine : aide à l'acquisition d'une[...]

Résolution : le salon de la RSE revient en Béarn !

Jobdating organisé par la CCI Pau Béarn

Euralis : « de la pipette à la fourchette »

Le soin, sous toutes ses formes, au programme de l'Université ...