Orange Sud-Ouest : « nous voulons accompagner les collectivités dans leur modernisation » - Premium

Vous êtes depuis le 4 septembre la nouvelle directrice d’Orange Grand Sud-Ouest. Quel en est le périmètre ? La direction Grand Sud-Ouest couvre l’ensemble des activités d’Orange, en tant qu’opérateur commercial et opérateur de réseau, sur les deux régions Nouvelle-Aquitaine et Occitanie, soit un territoire qui représente près d’un quart de la France, avec des enjeux importants, en particulier sur le réseau. Nous y avons quasiment terminé le déploiement de la fibre dans les zones très denses, avec des taux de couverture qui dépassent les 100% par rapport au référentiel d’il y a dix ans, et des taux de l’ordre de 80 à 85% dans les zones moins denses. Le défi vient donc des derniers points de pourcentage, qui ne sont pas les plus faciles, en sachant qu’on ne déploie pas de la même façon dans le Sud-Ouest que dans le Nord-Est. Côté mobile, nous avançons sur le déploiement de la 5G depuis son lancement en 2020, avec une couverture de 49% de la population en Nouvelle-Aquitaine. Aujourd’hui, Orange réunit environ 10.000 collaborateurs sur les deux régions, avec une empreinte forte sur le territoire, puisqu’un cabinet extérieur a estimé à près de 34.000 le nombre d’emplois supplémentaires créés du fait de notre présence. La direction Grand Sud-Ouest est la première incarnation de notre stratégie d’ancrage sur le territoire, avec la volonté d’être au plus près des clients - grand public, entreprises ou collectivités – pour bien en comprendre les besoins spécifiques.En quoi le déploiement du réseau diffère-t-il dans le Sud-Ouest de ce que vous avez connu dans le Nord-Est de la France ? La première spécificité tient à la géographie des deux régions. La fibre, c’est avant tout du génie civil, qui dépend donc de la concentration des populations. Le Sud-Ouest comporte une part importante de population rurale, sur des surfaces étendues, ce qui implique par exemple de recourir à des poteaux pour amener la fibre jusqu’à des propriétés assez isolées. Le volume est de l’ordre de 5 millions de poteaux sur le Sud-Ouest, ce qui a des implications lourdes en termes d’ingénierie, mais aussi de vie de réseau. Ces poteaux sont exposés aux intempéries, que ce soient les tempêtes sur la côte, ou les inondations du Cévenol dans le Sud. Nous avons donc un double sujet de résilience des réseaux et de rapidité d’intervention en cas d’accident, pour ne pas laisser des communes isolées. Sur le réseau mobile, le Sud-Ouest suppose une stratégie qui tienne, là aussi, compte des différences entre zones denses et monde rural. Nous avons commencé le déploiement de la 5G sur les zones denses, mais on n’oublie pas nos autres clients. 60% de nos investissements réseau sont consacrés au rural, autour de la fibre et de la 4G, technologie sur laquelle on rajoute tous les jours du capacitaire, en attendant la 5G. Enfin, le Sud-Ouest est une terre attractive, ce qui fait émerger de nouveaux besoins, même dans les zones denses où il faut constamment renforcer le maillage. Les zones touristiques sont également un sujet, puisqu’il faut être capable d’apporter un dimensionnement sur mesure sur des périodes assez courtes. Nos ingénieurs pilotent ces sujets au cordeau pour la partie radio, de façon à garantir la couverture en période touristique ou lors de grands événements.Ces chantiers mobilisent de nombreux partenaires et sous-traitants, avec parfois une forme de dépendance qui peut poser problème, comme l’a montré la fin du contrat avec Scopelec. Comment comptez-vous adresser les besoins de cet écosystème ? C’est une question cruciale, puisque la qualité de nos partenariats a un impact direct sur la qualité du service rendu à nos clients, en sachant que nous travaillons par appels d’offres, avec un panel assez large, puisqu’il est à la fois question de fixe, de mobile, de maintenance du réseau et, encore, de maintenance du réseau cuivre, qui appelle des compétences spécifiques. Notre objectif est de construire une relation gagnant-gagnant, en accompagnant nos partenaires dans leur propre pilotage des enjeux liés à l’évolution des compétences ou à l’efficience. Il faut se rappeler qu’il y a 30 ans, tout est assuré en interne chez Orange, l’ouverture à la sous-traitance représente un savoir-faire et une posture sur lesquels on ne cesse de progresser. Et nous savons nous remettre en cause quand les choses ne fonctionnent pas. Nous rentrons dans des discussions ouvertes pour nous assurer de la pérennité du partenariat. Nous nous efforçons également d’embarquer nos sous-traitants sur les questions de sobriété énergétique et d’empreinte carbone. Notre régulateur qu’est l’Arcep a récemment publié un baromètre sur la qualité du réseau, prenant en compte à la fois le déploiement et la vie du réseau. Nous en sortons largement premier sur des indicateurs importants comme le SAV ou les taux de raccordement, ce dont nous avons pu nous féliciter avec nos partenaires et sous-traitants. Nous avons toujours des points d’amélioration mais c’est une réussite collective dont on peut se réjouir.Sur le volet commercial, Orange représente également un réseau de boutiques, dans quelle mesure cette présence est-elle amenée à se développer dans le Sud-Ouest ? Les 107 boutiques de Nouvelle-Aquitaine et d’Occitanie sont un des piliers de notre relation client au quotidien, et représentent également un élément de réponse aux enjeux d’inclusion numérique, qui passent par de la proximité et par l’accompagnement de nos clients au quotidien. Nos vendeurs sont d’ailleurs incentivés sur cet accompagnement. Nous comptons donc renforcer ce maillage, en régions comme au national, avec des boutiques de proximité qui seront particulièrement pertinentes dans des zones moyennement denses ou rurales. Nous réfléchissons à des gammes et des concepts adaptés à ces territoires.Le développement du marché entreprises fait partie des quatre axes du plan stratégique d’Orange France. Comment l’adressez-vous ? Le marché entreprises représente environ 300 collaborateurs à l’échelle de la zone Grand Sud-Ouest, qui couvrent l’ensemble de notre panel d’offres. C’est un marché passionnant, sur lequel nous devons nous positionner dans une démarche d’innovation et d’accompagnement. C’était d’ailleurs le sens de notre participation, fin septembre, aux dix ans du Club des ETI de Nouvelle-Aquitaine, montrer cette proximité. Pendant longtemps, nous étions opérateur d’infrastructures et de connectivité pour les entreprises, mais derrière la connectivité, il y a l’activité propre de l’entreprise. Nous nous positionnons donc de plus en plus comme un opérateur de services, avec des offres qui vont de la collaboration sans couture entre le fixe et le mobile à la cybersécurité. Orange Cyberdéfense, c’est aujourd’hui 850 postes ouverts au national, dont une centaine sur le grand Sud-Ouest, et une croissance à deux chiffres. Nous adressons également le potentiel de la donnée, avec des solutions de cloud, de sécurisation, de collecte et d’analyse. Il y a déjà des usines connectées, mais les collectivités et les régions commencent à s’ouvrir à ce potentiel, pour pouvoir par exemple optimiser des flux tels que les consommations d’énergie ou d’eau, le trafic ou les déplacements de population. Et si l’activité se concentre sur nos grands pôles de Bordeaux, Toulouse et Montpellier, nos forces d’avant-vente se répartissent sur tout le territoire. Nous avons aujourd’hui une centaine de sites tertiaires sur la zone.La réorganisation d’Orange Business annoncée dans le cadre du plan stratégique rappelle que le volet social est toujours prégnant chez Orange, comment l’abordez-vous ? Je l’aborde comme un sujet majeur, puisque c’est mon rôle de m’assurer des conditions de réussite et d’épanouissement professionnel de chacun. Les télécoms sont un monde complexe et nous opérons des transformations importantes qui passent par nos collectifs. Connecter un client à la fibre mobilise par exemple quatre corps de métier, qui doivent pouvoir travailler avec fluidité. Tout ceci s’organise, avec les bons outils et bonnes conditions d’exécution. Le deuxième volet, c’est celui des perspectives dans un environnement où les évolutions sont de plus en plus rapides. C’est donc un sujet d’attention important, sur lequel nous travaillons avec les équipes RH, les syndicats. Nous disposons d’un maillage de proximité qui nous permet d’avoir un accompagnement bicéphale, entre le collectif et l’individuel.Quels sont vos objectifs à horizon trois ans ? J’aimerais que nous ayons tenu nos engagements sur la fin de déploiement du très haut débit, avec une empreinte sur toute la population, en rappelant que nous venons de lancer une offre cobrandée Orange d’accès par satellite qui, comme la fibre ou la 4G, permet d’accéder au THD dans les zones très reculées. Je pourrai aussi me réjouir si, au-delà d’être l’opérateur de services numéro un pour le grand public et les entreprises, nous avons réussi à créer des partenariats forts avec les régions et les collectivités sur la modernisation de l’analyse des pratiques dans une optique de réduction d’impact environnemental. Et je veux absolument que nous soyons sur une tendance positive qui nous permette de tenir nos engagements, très volontaristes et dont nous nous sommes auto-investis, en matière d’environnement, d’énergie, de reconditionnement des mobiles ou de recyclage des Livebox. C’est un sujet très fédérateur, autour duquel toute l’entreprise fait déjà énormément d’efforts.

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