Masque anti-COVID du Pays basque : « On est arrivé trop tard » - Premium

Entre 2020 et 2022, le monde vivait au rythme des différentes vagues de COVID. Une pandémie qui avait entraîné de nombreuses mesures de protection, allant en France du confinement, aux couvre-feux. Mais, ce qui a aussi marqué ces longs mois, c’est le port obligatoire du masque, à l’intérieur d’abord, puis à l’extérieur. Des obligations qui avaient forcé le monde économique à s’adapter. Au Pays basque, plusieurs entrepreneurs avaient pris les devants et avaient alors décidé à l’été 2020 de se réunir dans un consortium pour concevoir et produire des masques de protection contre le COVID. Sept acteurs travaillent sur le projet, dont cinq au Pays basque, autour de la Somocap, qui produit des pièces techniques en thermoplastiques, LSR, élastomères et composites à Jatxou. Le résultat de ce travail en commun donne naissance au masque « Respi » en janvier 2022. La promesse est séduisante : un masque 100% français qui répond à des problématiques telles que la sensation d'étouffement, la buée sur les lunettes, en plus d'être fabriqué à base de matériaux durables et recyclables. Sauf que voilà. Sur les 5.000 fabriqués pour le lancement, seuls 500 ont été vendus.Retour d'expérience « On est arrivé trop tard » déplore Stéphanie Sorhouet chargée de développement marketing et commercial chez Somocap, qui a accepté de tirer le bilan de l’expérience Respi. Selon elle, le time to market a été trop long, entre l’été 2020 et la commercialisation en janvier 2022. « On voulait un produit ambitieux avec silicone, et entre les allers-retours sur la conception ça a pris trop de temps ». Si au début de la pandémie, tout le monde cherchait à se procurer ou à se fabriquer un masque, reste qu’au début de l’année 2022, tout le monde « avait déjà trouvé sa solution ». Même chose pour leurs fournisseurs et clients habituels à qui ils pensaient pouvoir en vendre. « Avec le recul, on se dit qu’on aurait dû mettre un partenaire commercial dans la boucle » analyse Stéphanie Sorhouet. D’autant que si beaucoup de masques ont tout de même été vendus entre janvier et mars, le couperet est tombé, lorsque le gouvernement a annoncé la fin de l’obligation du port du masque le 14 mars 2022. Reste que tous les retours ne sont pas négatifs. « On est à l’équilibre sur l’opération, on a même dégagé 500 euros, ça nous a payé un repas tous ensemble » sourit Stéphanie Sorhouet. Une expérience même bénéfique sur certains aspects selon elle. « Chez Somocap, ça nous a permis de monter en compétences sur l’injection de silicone liquide » et depuis, la société basée à Jatxou vend davantage de produits réalisés en cette matière. « On a cinq séries en ce moment, le masque nous fait un super démonstrateur ». D’autant que le projet n’est pas complètement tombé à l’eau. Sachant que le produit arriverait tard sur le marché, les partenaires avaient imaginé l’adapter un jour afin qu’il puisse s’adapter à d’autres usages tels que la pollution, etc. « On a toujours vocation à le transformer un jour en équipement de protection individuelle (EPI), il faudra y mettre de l’argent » précise Stéphanie Sorhouet. En attendant, les masques continuent de se vendre « de manière sporadique, sur notre site internet ». Et le bilan reste tout de même positif selon elle. « Ça nous a donné de la visibilité, c’est une expérience qu’on pourra renouveler, on sera plus aguerris ». La Somocap qui de son côté poursuit son développement. Elle doit déposer prochainement le permis de construire concernant son projet d’extension de son entreprise à Villefranque. Un projet à 5,5 millions d’euros.

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